29

251 22 41
                                    

Le week-end est passé si vite avec Léo, j’ai eu le sourire tout le week-end mais ce matin je n’ai pas vraiment le sourire, je stresse plus tôt. Ce matin j’ai rendez-vous à la clinique, donc je vais pas au lycée. Je l’ai dit à Léo sans dire la raison, il m'a dit qu’il viendrait me récupérer chez moi vers midi.

J'espère qu’il ne me va me poser de question, je ne répondrai pas à ses questions, fin je pense.

Ma mère n'est pas au courant elle aussi. Qu'est-ce qu'elle m'aurait dit ?

« Bien fait, ça t'apprendra ! Encore une preuve de plus que t'es une femme !»

Ouais non elle ne va pas le savoir, c'est mieux. Alors ce matin je lui dis au revoir et fais comme si je pars au lycée.

Je sors de chez moi mais au lieu de tourner pour aller vers Léo, je tourne à l'inverse, et je marche pour aller à la clinique.

Je marche, je marche, je marche, je marche je marche, je marche, je marche.

J'ai l'impression que ça fait une éternité que je marche. Dû à mon stress ? Ça doit me soulager normalement. Le stresse que j'ai des remarques transphobes ? Très probablement.

Quand il me reste seulement à traverser ce passage piéton, je prends une grande inspiration en triturant la lanière de mon sac.

Je traverse enfin ce passage piéton, et je rentre dans la clinique en me dirigeant vers la secrétaire. Il n'y a pas beaucoup de monde. Heureusement.

-Bonjour… Je suis là pour un…avortement.

Je ne sais même pas si ça se dit

- Bonjour, as-tu pris rendez-vous ?

- Oui hum… Alyssia, Alyssia Darfoe.

- Oui c'est bon je t'ai, tu peux aller attendre en salle d'attente en t'appellera ma puce.

Je pense pas qu'elle veut être méchante en m'appelant ma puce, elle veut plus me rassurer. Mais ça m'a fait plus de mal qu'autre chose. Je me dirige vers la salle d'attente. Il n'y a que moi, et une fille un peu plus âgée que moi. Elle me regarde quand je rentre et je fais pareil un peu gêné

Je m'assois et pose mes mains sur mes genoux, toujours autant stressé.

- Stressé ?

Je lève la tête vers la jeune femme.

- Oui je suppose, et toi ?

- Un peu.

- Normal.

- Je m'appelle Leïla.

- Simon, appelle-moi Simon.

- Enchantée.

- Enchanté.

- Toi aussi ça t'est tombé dessus par malchance ?

- Ah ça on peut le dire…une vrai malchance…

- On est deux.

Je la regarde, c'est une femme charmante, sa peau mât, ses yeux verts, ses cheveux afro me dises quelques choses au lycée.

-Tu ferais pas du théâtre dans ton lycée ?

- Si, comment tu sais ?

- Je me disais bien que je te connaissais, on est dans le même lycée je t'ai vu au spectacle de fin d'année l'an dernier.

-Ohh, sûrement haha !

- Bon courage en tout cas.

- Merci beaucoup, toi aussi.

La noirceur auprès de la lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant