Retour au présent...
Quelques minutes plus tard, ma patience est enfin récompensée quand des bruits de pas rompent le silence pesant de cette nuit. Une nuit à la saveur si particulière à mes yeux, qui restera gravée dans les annales de la bratva.
Notre vengeance est à portée de main.
Ils se rapprochent et se font plus près, au fur et à mesure que les minutes défilent et que ma cigarette se consume. Je tends l'oreille, attentif au moindre bruit de sa part : le trousseau qui s'écrase au sol, sa voix pestant contre sa maladresse, le cliquetis de sa clé qui pénètre la serrure...
Je me redresse dans le siège en tirant une énième taffe, prêt à l'accueillir comme il se doit. Elle apparaît enfin dans mon champ de vision, puis verrouille la porte derrière elle avant d'accrocher le trousseau sur son portant.
Te voilà prise au piège sans même le savoir.
Ma proie ne prête aucune attention à ce qui l'entoure et actionne l'interrupteur pour allumer la pièce, mais tout n'est que pénombre. Elle réitère son geste, mais en vain. Seuls les rayons de la Lune nous éclairent ce soir.
Imperceptiblement, ses gestes deviennent plus lents et calculés. Elle sait que cette situation n'est pas normale et mon œil aguerri le remarque immédiatement face à son attitude moins naturelle. Ma future victime retire son manteau et pose son sac sur la console près de l'entrée, avant de me faire face.
Dans son dos, ses mains tâtonnent discrètement dans le tiroir, à la recherche de l'arme qu'elle ne trouvera pas. Je tire une nouvelle taffe de ma cigarette et la fait apparaître à ses yeux, pendu au bout de mon index par le pontet.
- C'est ça que tu cherches ?
Elle arrête de s'agiter et ses mains retombent mollement le long de son corps, signe de son impuissance. Ses yeux lancent des éclairs, tandis qu'elle me crache sa haine au visage :
- Qu'est-ce que vous foutez chez moi !?
- Tu ne poses décidément pas la bonne question.
- Vous êtes venu venger sa mort, c'est ça !?
- Voilà qui est mieux.
Je me lève et termine ma cigarette, avant de l'écraser dans son cendrier ce qui la fait doucement ricaner.
- Qu'est-ce qui t'amuse ?
- Tu laisses des traces, je te pensais plus intelligent que ça.
- Zamouchi ! (Tais-toi), fais-je agacé qu'elle se permette de me tutoyer. Sledite za svoimi slovami. (Surveille ton langage).
Son courage la quitte instantanément, elle se tétanise, comprenant enfin qui je suis. Dès l'instant où mes mots ont été prononcés en russe et que le tatouage situé sur ma main est apparu à sa vue. Elle sait qu'elle a nullement besoin d'hurler, se débattre ou de tenter de fuir.
Quand je viens pour vous, il n'y a aucune chance de survie.
Son souffle devient irrégulier à mesure que j'avance dans sa direction, jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres d'elle. Je sors mon couteau "tour de cou" de son étui et vient lentement glisser la lame sur sa joue.
- Tu savais que ce jour arriverait, n'est-ce pas ?
Pétrifiée par la peur, elle se met à trembler quand je descends et m'approche dangereusement de sa carotide. Ses lèvres tremblent, sa respiration se saccade et je me délecte de sa tétanie. Elle pourrait se pisser dessus et me supplier de l'épargner que je n'en ferai rien.
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DEMONS SQUAD
RomanceIl ne lui fait pas confiance. Elle compte la gagner à force de patience. Il lui promet qu'au moindre faux pas, il sera là. Elle se promet de n'en faire aucun. Il la hait car le sang de leur ennemi coule dans ses veines. Elle veut le percer à jour...