DEMONS SQUAD

18 - PARIS

Ghost

Le jet atterrit à Paris à l'heure et une fois installés dans la voiture blindée, je préviens Ugo de notre arrivée sur le sol français. Il convient d'un rendez-vous le lendemain, mais je ne compte pas m'éterniser dans cette capitale et ordonne que ça ait lieu dans quelques heures.

Au plus vite je récupère la marchandise, au plus vite je remets en route l'engrenage de notre vengeance. On n'a pas le temps de visiter la ville, mais je fais une petite entorse à notre feuille de route pour satisfaire la curiosité de mes hommes. Les voir s'extasier comme des gamins devant la Tour Eiffel et l'Arc de Triomphe m'arrache un ricanement moqueur.

Le Moulin Rouge fait également son effet, mais il semblerait qu'un rien suffit à les dérider. Personne en les voyant agir de la sorte soupçonnerait qu'ils font partie d'une des bratva les plus redoutées de la Russie, ayant étendu son pouvoir dans divers pays.

L'habit ne fait vraiment pas le moine.

Après avoir passé le temps en jouant les touristes à bord du véhicule, l'heure du rendez-vous se fait proche et prenons la direction de l'entrepôt où va avoir lieu la transaction. Le paysage défile à travers la vitre, mais je reste concentré et rappelle mes hommes à l'ordre.

Les vacances sont finies.

Après plusieurs minutes de route, nous atterrissons devant un vieil hangar abandonné, où se trouvent déjà les hommes d'Ugo. Mes hommes se postent à leur tour à des points stratégiques, armés jusqu'aux dents comme ceux de mon confrère, tandis que j'entre à l'intérieur accompagné de Ruslan. D'une fidélité sans faille à Youri, il est le seul en qui j'accorde ma confiance concernant les affaires.

Surtout quand il s'agit d'une cargaison comme celle-là.

Un container rouge repose au milieu du bâtiment, contenant sûrement ma marchandise tant attendu. C'est d'ailleurs là qu'on se place afin d'attendre Ugo, qui viendra à coup sûr accompagné de son nouveau jouet, Athéna. Il y a un tas de femmes à revendre autour de nous, surtout dans notre monde où certaines sont prêtes à faire n'importe quoi pour avoir ne serait-ce qu'un regard, une faveur de notre part.

Pourquoi s'emmerder à kidnapper une nana insignifiante qui n'en vaut pas la peine ?

Mes pensées dérivent vers Masha et j'en viens à me demander si je la considère comme un jouet. Cela fait des années que je tue et que j'y prends du plaisir, ne laissant aucune femme s'infiltrer dans ma tête et encore moins dans mon cœur. Je me contente d'aventures sans lendemain et ça me convient. Pourtant, Masha n'a pas le même éclat que les autres. Son air angélique cache une diablesse qui arrive à me faire ressentir une attirance nouvelle.

Est-ce que je vais finir par dépendre d'elle à un moment ou un autre ? Fera-t-elle de moi ce qu'elle veut et je deviendrai alors son jouet ?

Le moteur d'une voiture ne tarde pas à se faire entendre et les portes qui claquent me sortent de mes pensées. Ugo entre le premier, suivie d'une jeune femme qui est loin d'être une déesse comme son prénom l'indique, mais que l'on pourrait qualifier de charmante si la peur ne déformait pas son visage. Ses yeux font des vas et viens incontrôlés sur les lieux, se posent avec stupeur sur les murs moisis couverts de graffitis, quant à son nez, il se fronce face à la forte odeur d'humidité qui règne dans les airs.

Sensible, la petite.

- Fais attention où tu mets les pieds.

Ugo fait référence aux morceaux de verre et débris qui jonchent le sol et auxquels elle n'a pas fait gaffe. Ruslan me lance un rapide coup d'œil amusé par la situation avant qu'on reprenne notre sérieux. Le visage fermé et les mains dans les poches, nous attendons qu'ils soient assez proches pour que puisse démarrer les hostilités :