Chapitre 11 - Gentleman ? Ou pas

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Lorsque j'ouvre ma porte d'entrée, je ne peux m'empêcher d'admirer cet homme qui se trouve face à moi. Ses cheveux bruns sont parfaitement coiffés, son costume noir et blanc, assorti à ses mocassins noirs, épouse son corps athlétique. De plus, quand mon regard se pose de nouveau sur son visage, un sourire charmeur s'y colle.

— Tu n'es pas mal non plus tu sais, me taquine-t-il remarquant que je l'observe attentivement.

Une petite tape amicale sur le bout de mon nez accompagne ses paroles, si bien qu'occupée à rougir, je ne lui réponds pas, il insiste donc :

— On y va ? À moins que tu ne préfères passer la soirée ici...

Un rire suit cette phrase, mais je comprends à son allure qu'il est à moitié sérieux. J'avais donc vu juste, il voit cette soirée comme un rencard. Je me demande réellement pourquoi est-il à ce point attiré par moi ? L'est-il vraiment d'ailleurs, ou cela cache-t-il quelque chose de plus profond ?

Dans quelle histoire t'es-tu encore fourrée, Elyssa ?

Cependant, accoudé sur le battant de ma porte à attendre ma réponse, je m'empresse de le conduire à l'extérieur de mon appartement avant de perdre toute possession de mon cerveau pour n'écouter que mon cœur qui me hurle de lui sauter dessus. Parvenus dehors sans encombre, je remarque dans la pénombre que son chauffeur nous attend. Sortant du véhicule à notre approche, il s'apprête à m'ouvrir la portière quand Clayton le stoppe dans son élan :

— Il me reste un minimum de galanterie Peter, lance-t-il par-dessus son épaule à celui qui s'occupe de l'amener à chacun de ses rendez-vous, même personnels apparemment.

Étonnée par sa démarche, je balbutie un vague « merci » avant de monter. Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Moi qui pensais que le genre du grand Clayton était de laisser les femmes venir à ses pieds sans effort, ici il me surprend. Mais je ne m'attarde pas sur ce détail car la voiture démarre si vite que je n'ai même pas le temps d'attacher ma ceinture. Finalement attachée, mon cavalier du jour m'apprend que nous n'en avons que pour quinze minutes de route. Il m'informe également que la soirée se déroule dans la maison de Fred, celle qu'il a lui aussi construite il y a de nombreuses années.

— C'était un de mes premiers clients, se confie-t-il. Un des premiers à avoir cru en moi.

À ces mots, je tente de concevoir l'homme qu'il a pu être avant de devenir ce millionnaire, chef d'une grande firme. Mais je ne parviens pas à l'imaginer en train de se battre pour construire son entreprise et joindre les deux bouts, lui qui est si arrogant et fier par moment. Ceci est d'ailleurs un trait de sa personnalité qui me rebute, ce qui serait presque un bon point si tout le reste ne m'attirait pas profondément chez cet homme. Le simple fait qu'il se confie à moi attendrit mon cœur de pierre...

— Mais, rajoute-t-il en chassant mes pensées. Ne t'inquiète pas, c'est pareil que les soirées lambdas, les gens boivent, mangent et dansent. Ce sont juste les personnes et les vêtements qui changent, mais dès qu'ils ont suffisamment bu, la différence ne se voit même plus.

— Je ne m'inquiète pas, me justifié-je, me sentant comme attaquée par ses propos.

— Ah bon ? Tu as l'air tendue pourtant.

C'est toi et cette foutue promesse qui me mettent dans cet état-là, ai-je envie de lui répondre. Mais de toute façon je n'ai pas le temps de me justifier que la voiture se gare sur le côté. Nous sommes arrivés. Cette fois-ci, je n'attends pas qu'il m'ouvre la porte et sort immédiatement. Et, lorsque je perçois la maison, mes yeux s'émerveillent : les murs blancs, l'énorme jardin, le petit bout de piscine que l'on aperçoit au loin, les arbres parfaitement coupés arborant des formes tantôt de ronds, d'étoiles et parfois même d'animaux. Cette maison ressemble aux villas que l'on ne voit que dans les films américains.

Mon mystérieux patronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant