Chapitre 41 - Torride soirée

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Ce soir-là, c'est Matthew qui m'a raccompagnée. En effet, il a prétexté avoir terminé de travailler mais je sais très bien que c'est faux, il ne finit jamais avant dix-neuf heures.

Ainsi, il est un peu plus de dix-huit heures quand nous arrivons chez moi, et lorsque j'ouvre la porte, mes yeux s'arrondissent. La petite table de deux personnes que j'utilise très peu est dressée, une bougie rouge est allumée au centre de la table et l'odeur de nourriture embaume la pièce. J'aperçois même quelques pétales de roses étalées ici et là.

— Wow, qu'est-ce que c'est que tout ça ? me retourné-je vers Matthew, surprise. Et surtout, comment as-tu fait pour rentrer chez moi ?

Il sourit, sûrement fier de sa petite surprise.

— Alexia t'a volé tes clés en début d'après-midi. Je ne te les ai remis dans ton sac que pendant que nous étions en voiture.

La traitre ! songé-je. Mais en réalité, qu'est-ce que cette petite attention me fait plaisir, surtout après les évènements des derniers jours.

— Mais, en quel honneur ? Et comment as-tu eu le temps de cuisiner ? l'harcelé-je de questions.

— Je sais que les fêtes de fin d'années sont douloureuses quand nous n'avons pas la chance de les passer en famille. Alors je me suis dit que ce diner nous ferait du bien, et nous permettrait de nous retrouver un peu. En revanche, pour la cuisine, j'ai commandé chez un traiteur. Sinon il y avait trop de risque que je fasse bruler ton appartement, plaisante-t-il pour terminer sa phrase par une note plus joyeuse.

Néanmoins je baisse les yeux, touchée. Les larmes pointeraient presque le bout de leur nez à la lisière de mes paupières.

— Sais-tu que personne n'a jamais fait ça pour moi depuis la mort de mes parents ?

— Je n'ai jamais fait ça pour personne non plus... constate-t-il en détournant les yeux, comme si cette confession le mettait mal à l'aise.

Je vois bien qu'il est gêné par cet aveu, par tant de tendresse entre nous. Plus j'apprends à le connaitre et plus je me rends compte qu'il n'est vraiment pas si différent de moi. La pudicité de ses sentiments, une vie difficile, la douleur qui opprime nos cœurs chaque jour mais qui nous pousse à avancer. C'est pourquoi je rajoute, pour mettre fin à ce moment d'émotion que ni l'un ni l'autre n'avons envie de poursuivre :

— Alors laisse-moi aller m'habiller pour éviter de faire ce repas, qui a l'air délicieux, en jean et sweat-shirt !

— Même dans un sac poubelle tu serais belle, princesse, me rassure-t-il en me prenant dans ses bras et en couvrant mon front d'un baiser.

Il faut d'ailleurs croire que j'accepte plus facilement ce surnom car je ne relève pas.

— Mais en robe et en talon je le serais encore plus, lui susurré-je à l'oreille en faisant descendre ma main juste au-dessus de sa ceinture pour lui montrer mes intentions de la soirée.

Il tente alors de m'embrasser mais je le repousse prétextant qu'il faut vraiment que j'aille prendre une douche, et tandis que je marche vers la salle de bain je sens son regard passer par toutes les courbes de mon corps, la chaleur s'emparant de moi....

***

Lorsque j'entre dans la salle de bain, je regarde immédiatement mon reflet dans le miroir et le fait est de constater que je ne pouvais pas rester comme ça. Mon jeans bleu est délavé, résultat de ses dix ans de fidélité à mes côtés, moi-même je suis étonnée qu'il n'ait pas encore craqué. De plus, mon sweat date au moins de l'époque de mon lycée. Bref, ma tenue n'était pas adaptée à la soirée qu'il nous a préparé.

Mon mystérieux patronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant