Les volontés du cœur

II. Chapitre 1

Charles

Monaco, 15 mai 2024

- Aller, viens mettre ton sac bonhomme, il ne faut pas qu'on tarde à partir chez mamie Claudine.

Je jette un regard à ma montre, il faut vraiment que l'on y aille si je ne veux pas être en retard et ne pas rater mon avion. Hugo arrive à pas de course vers moi, même avec ses petites jambes, il est sacrément rapide.

J'attrape son sac qui se trouve dans l'entrée et commence par passer un bras, puis l'autre avant d'ajuster les lanières pour qu'il ne les perde pas.

- Tu sais, à l'école, tout le monde trouve que mon sac est trop beau, il exagère bien sur le son O me décrochant un sourire.

- C'est vrai ça ? il hoche la tête pour me confirmer.

Moi aussi j'adore son sac, c'est celui que lui a offert le père noël. Il est rouge avec le logo Ferrari bien sûr, j'ai ensuite ajouté le numéro seize quand même. Et enfin, les fameux éclairs de flash Mcqueen, la voiture de course du dessin animé.

Hugo l'adore, il les a approximativement regardés des centaines de fois. Même moi, je les connais par cœur maintenant, et les trois, parce qu'il n'en préfère pas un à un autre bien sûr et que si on regarde le un, et bien on doit regarder le deux aussi et puis le trois. Heureusement qu'il n'y en pas sept comme les Harry Potter. Trois suffisent amplement, moi je vous le dis.

Depuis septembre, il a repris le chemin de l'école. Malgré la peur que j'ai pu avoir étant donné qu'il n'est pas allé à l'école toute la fin de son année de petite section, il a su s'adapter à nouveau facilement à ce mode de vie.

Je fais tous les efforts possibles pour être un maximum avec lui, mais en étant seul pour m'occuper de ce petit bonhomme, il passe le plus claire de son temps chez ses grands-parents. Je fais tout de même en sorte qu'il ne se sente pas abandonné pour autant.

Il est encore compliqué pour lui de comprendre pourquoi je ne suis pas là la plupart du temps. Il sait que je fais des courses, mais pour lui, ce n'est que le dimanche. On s'appelle très souvent quand je suis en déplacement et quand je suis de retour, je ne sors que très rarement. Je veux profiter un maximum de lui et qu'il sache que je suis là pour lui.

J'attrape le sac d'affaires à Hugo que j'ai préparé pour ce week-end juste avant. C'était un peu juste niveau timing mais j'ai réussi à m'en sortir. Ça fait bientôt un an que je m'en sors.

Je secoue la tête pour penser à autre chose, elle ne mérite pas que je pense à elle. J'attrape les clés de ma voiture qui traîne sur le plan de travail de la cuisine et nous prenons tous les deux, main dans la main la direction du garage.

Après une dizaine de minutes de trajet, nous arrivons en retard chez Claudine et Sylvio. Est-ce que ça étonne quelqu'un ?

- Tu es sage à l'école d'accord ? je sermonne gentiment Hugo avant de m'en aller

- Oui et toi, il me pointe du doigt, tu gagnes la course.

- Je vais tout faire pour bonhomme.

Je lui embrasse le front et il part rapidement en courant vers ses jouets qui s'étalent un peu partout dans la maison de ses grands-parents.

- Bon je vais vous laisser, sinon ils vont partir sans moi, à lundi !

Claudine reste étrangement silencieuse mais je n'ai pas le temps d'y prêter attention. Il faut vraiment que j'y aille. Je commence don à marcher vers ma voiture.