Les volontés du cœur

II. Chapitre 3

Charles

Monaco, 20 mai 2024

Elle est là. Juste devant moi. Après un an sans me donner de nouvelle.

Une bataille intérieure prend forme dans mon esprit. Je suis partagé entre l'envie de l'embrouiller et de lui demander des explications ou alors la serrer dans mes bras afin d'être sûr de ne pas rêver.

Elle n'a presque pas changé, à part ses cheveux qui sont plus court, elle est toujours aussi belle.

Malgré toutes ces pensées contradictoires, la colère prend tout de même le dessus. Je souffle un coup en secouant la tête m'en voulant d'avoir penser ne serait-ce qu'une seule seconde à la prendre dans mes bras.

- Aller Hugo, on y va.

Je ne réponds même pas à son salut, je n'en ai pas la force. Avec le ton employé, Hugo a compris qu'il ne devait pas broncher. Je n'accorde pas un seul regard à la brune, ni à Claudine qui observe la scène d'un peu plus loin.

Je récupère le sac d'Hugo et toutes ses affaires que Claudine avait préparées. Je la remercie rapidement de l'avoir gardé durant la semaine, attrape Hugo dans mes bras et je sors rapidement. Je l'attache dans son siège auto à l'arrière de la voiture, jette presque ses affaires dans le coffre avec un désir fort de partir d'ici le plus vite possible et je monte derrière le volant.

Alors que j'entame la marche arrière, je vois Ilena arriver au niveau de la porte d'entrée. Je lui accorde un dernier regard et pars sans attendre direction mon appartement.

Pendant tout le trajet, mon cerveau tourne à mille à l'heure. Elle débarque comme une fleur et elle croît que tout va être comme avant ?

Je suis dans une colère noire, je lui en veux d'être partie sans donner de nouvelle. De nous avoir fait quitter sa vie comme ça, sans de réelles explications.

J'ai relu des centaines et des centaines de fois la lettre qu'elle m'a laissé ce jour-là.

« Si je reste, je ne vous apporterais que de l'insécurité, du danger, je ne veux pas de ça pour vous. »

Cette phrase, j'ai essayé de l'analyser, de la comprendre, mais je n'ai jamais réussi à en découvrir le sens. Je ne sais même pas quel a été l'élément déclencheur qui l'a poussé à partir de cette manière.

Si elle avait préparé son départ depuis un certain temps, je n'avais rien vu, surement trop aveuglé par les sentiments que je portais à son égard.

« Je t'aime »

Tu parles, ce ne sont que des conneries tout ça. Je pousse discrètement un juron en pensant à tout ça. Je commençais à aller mieux et il a fallu que madame se décide à revenir telle une fleur.

Putain.

- Tonton Charlie ?

La petite voix de Hugo me sort de mes pensées.

- Qu'est-ce qu'il y a bonhomme ? je le regarde dans le rétro intérieur

- Est-ce que tata va enfin revenir habiter avec nous ?

Sa question me prend de court, je ne m'y attendais pas. J'ai envie de lui répondre non, que c'est hors de question, mais je ne veux pas le blesser. Il a déjà assez subi dans cette histoire, c'est à nous, entre adulte de régler tout ça.

- Je ne sais pas loulou, on verra, je me contente de répondre

Ma réponse a l'air de lui convenir puisqu'il retourne son regard vers le paysage qui défile à travers la vitre.