Les volontés du cœur

II. Chapitre 5

Charles

Monaco, 23 mai 2024

Je remonte furieusement de la plage.

J'étais censé y aller pour me calmer et bien sûr, il fallait qu'elle y aille également au même moment que moi ?

- Putain, je grommelle rageusement

Je me retourne une dernière fois, elle n'a pas bougé. Son regard est toujours braqué sur ma silhouette. Elle pleure encore. Je secoue la tête et m'en vais rapidement sinon je vais faire quelque chose que je vais regretter par après.

La prendre dans mes bras.

J'aurais pu la laisser parler, mais ma colère a explosé, il fallait que je lui dise. Je pensais que ça allait me soulager mais finalement c'est totalement l'inverse.

Je suis sur les nerfs, je n'ai pas dormi de la nuit. Après m'avoir dit qu'il devait me dire quelque chose, Pierre s'est ravisé et m'a dit qu'il valait mieux qu'on en parle demain, lorsque je serais plus reposé.

Le con. Comme si c'était la bonne chose à faire.

Je tournais en rond dans ma chambre en essayant de comprendre ce qu'il pouvait bien me dire. Ma tête allait exploser si je continuais à imaginer tous les scénarios possibles pendant que lui dormait paisiblement dans la chambre d'ami.

Il fallait que je m'aère l'esprit. Je me suis dit que c'était une bonne idée d'aller sur sa plage préférée. Quel con je fais.

J'ai l'impression qu'à chaque choix que je fais, elle y est toujours rapprochée de près ou de loin, ça devient usant à la longue.

Le pire, c'est qu'elle portait mon pull, celui que je cherche partout depuis des mois. Quand j'ai vu que c'était elle qui l'avait, j'ai du tout faire pour qu'elle n'aperçoive pas le faible sourire que j'essayais de réprimer.

J'ai été comme content de savoir que c'était elle qui l'avait tout ce temps. Je m'en suite vite voulu d'avoir pensé ne serait-ce qu'une seconde à ça.

Quand je la vois, c'est comme si, l'espace de quelques instants, ma colère disparaissait. En la voyant pleurer, j'ai même eu envie de la prendre dans mes bras pour qu'elle arrête et que plus aucune larme ne coule sur ce magnifique visage.

Chaque fois que je suis en sa compagnie, je dois me faire violence pour ne pas l'approcher, ne serait-ce que pour voir si elle est vraiment là. Ce qu'elle a fait, je me le répète en boucle, pour éloigner cette envie d'aller vers elle.

Elle ne le mérite pas. Pas après tout ce qu'elle a fait.

Mes pas me guident à nouveau jusqu'à l'appartement, il est près de six heure et quart. Je monte rapidement les escaliers. Mes yeux se posent sur la nouvelle porte que j'ai dû faire installer. Malgré tous mes efforts, la menace à l'encontre d'Ilena s'était incrusté dans le bois. La voir me retournais l'estomac à chaque fois. J'ai donc pris la décision de virer cette porte et d'en faire installer une nouvelle.

Sans faire de bruit, je me dirige vers ma chambre. Je m'affale dans mon lit et passe mes mains sur mon visage. La situation dans laquelle je suis est un véritable casse-tête.

J'y réfléchis encore quelques minutes avant de tomber enfin, dans les bras de Morphée.

***

Des bruits de vaisselle me tirent de mon sommeil. J'attrape difficilement mon téléphone afin de voir l'heure qu'il est. Woaw, il est près de midi déjà.

Je frotte vigoureusement mon visage avec mes mains pour essayer de mieux me réveiller. Je me lève non sans mal de mon lit et grimace en constatant que je porte encore mes vêtements de la veille. Je me dirige immédiatement vers la salle de bain afin de prendre une bonne douche.