II. Chapitre 17

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Charles

Monaco, 15 juin 2024

Mon cerveau est comme dans un épais brouillard m'empêchant de réfléchir. Il fonctionne aux ralentis tandis que mon cœur n'arrive pas à se calmer.

Chaque mot prononcé par la brune me balançant en plein visage ce qu'elle a subi, c'était un coup de poing de plus dans le thorax.

Je me rejoue encore et encore la conversation que nous venons d'avoir pendant que je tourne en rond dans l'appartement.

D'un coup, tout semble prendre place dans mon esprit. Toutes les pièces que m'a fourni Ilena s'emboîte les unes après les autres me faisant enfin comprendre toute l'histoire.

Le déni dans lequel je m'étais empêtré depuis son départ semble se dissiper alors que mon cerveau assimile toutes les informations que j'ai en ma possession.

Une haine envers moi-même commence doucement à monter de ne pas l'avoir écouté plus tôt, de ne pas avoir essayé de la comprendre.

Elle attendait juste que je la rassure et moi qu'est-ce que j'ai fait ? Je l'ai mis dehors.

Je suis trop sur les nerfs et si je continue à être comme ça, je vais faire une connerie. J'attrape mon téléphone et envoie un message à mon frère. Juste que j'ai besoin de lui.

Il ne lui en faut pas plus pour m'envoyer immédiatement un « j'arrive » me faisant pousser un soupir de soulagement. Il sait qu'il fallait que je parle avec Ilena et même s'il ne savait pas quand, il savait que ce n'était qu'une question de temps avant que je ne lui envoie ce message.

Mon grand frère Lorenzo étant en déplacement et Pierre à Milan, je n'ai qu'Arthur pour me calmer à ce moment-là.

Je m'en veux immédiatement sachant qu'actuellement, il est censé passé la journée avec Clara, sa copine.

Elle ne peut pas venir sur tous les grands prix, ce qui fait que dès qu'il est sur Monaco, ils passent le plus de temps possible ensemble, ils en profitent un maximum.

Et moi je viens gâcher ça.

Je gâche toujours tout de toute façon, le bonheur ne m'aime pas, c'est un fait. A chaque fois que j'y goûte, ne serait-ce qu'un peu, je finis par le regretter amèrement et par souffrir.

Assez ironique finalement quand on sait la définition du bonheur.

« Etat de satisfaction complète caractérisé par sa stabilité et sa durabilité »

Mais qu'est-ce qu'ils considèrent comme la durabilité du bonheur ?

Un jour ? Un mois ? Un an ? Des années ?

Je peux le dire, j'ai été heureux à de nombreuses reprises dans ma vie, comme tout le monde. Mais était-ce assez long pour que je puisse considérez ça comme des moments de pur bonheur ?

Trois coups à la porte me tirent de mes réflexions philosophiques qui auront eu le mérite de glisser d'un problème de ma vie à un autre.

Je n'ai pas besoin d'aller ouvrir à Arthur pour que celui-ci me rejoigne dans le salon. En voyant ma tête, il comprend rapidement le motif de sa venue et s'installe sur le canapé en m'invitant à faire de même, prêt à m'écouter.

- Tu as enfin parler avec Ilena de ce qu'il s'est passé ?

Sa façon de le dire me fait froncer les souvenirs, il semble en savoir beaucoup plus que je ne le pense.

- Tu étais au courant pour l'agression ? Sa nouvelle vie ?

Ma question semble le surprendre mais il ne nie par pour autant en hochant la tête, confirmant mes dires.

- On en a parler effectivement, mais pas dans le détail, j'allais parler mais il ne m'en laisse pas l'occasion. Ce n'étais pas à moi de t'en parler Charles. Lorsque nous en avons parler, tu n'étais pas prêt à entendre ce qu'elle avait à te dire et elle n'était pas prête à tout te raconter. Pour avoir cette discussion il fallait que vous soyez tous les deux prêts.

Je referme la bouche, accusant le coup de ce qu'il vient de me dire.

- Est-ce que tu veux me raconter ce qu'il s'est passé ? il me demande après quelques minutes de silence

- J'ai merdé Arthur.

- Raconte-moi.

Sans réfléchir une seconde de plus, je lui raconte tout ce que m'a dit la brune plus tôt, dans la matinée. Effectivement, je remarque qu'à ses mimiques, il ne connaissait pas tous les détails, surtout ceux concernant l'agression.

J'ai d'ailleurs moi-même beaucoup de mal à raconter tout cela, me rendant de plus en plus compte, pourquoi Ilena ne m'en a pas parlé plus tôt.

C'est comme si en le racontant, je me mettais encore plus à sa place, que je comprenais enfin ce qui la retenait de venir m'en parler.

- Ce n'était pas une question de confiance, je murmure comme pour moi-même

- De quoi tu parles ? me demande Arthur perplexe

- Tout à l'heure, je me suis emporté et...je lui ai demandé si elle ne me faisait pas assez confiance pour m'en parler, mais elle m'a juste répondu qu'elle avait peur, je marque une pause. Sur le moment, j'ai juste vu ça comme un aveu, elle n'avait pas confiance en moi mais c'était tout autre chose, ce n'était pas une question de confiance, je répète plus haut.

- Tu as vraiment douté de sa confiance envers toi ? Tu te fous de moi ?

- Je ne t'ai pas demandé de me faire la morale Arthur, je souffle

- Ce n'est pas pour ça que tu m'as appelé ?

Je le fusille du regard tout en sachant qu'il a raison. Je plonge ma tête entre mes mains.

- Elle est partie ?

- Je lui ai...demandé de partir.

- C'était la bonne chose à faire bravo ! il m'applaudit ironiquement.

- J'ai agi sous le coup de la colère, je me défends malgré la culpabilité qui me ronge

- Et elle est partie en pensant bien faire, pour te laisser réfléchir. Tu sais où elle a pu aller ?

- Non, sûrement à son hôtel, dis-je en haussant les épaules

- Alors ça c'est impossible, dit mon frère alors que je fronce les sourcils, elle a rendu les clés de sa chambre en rentrant de l'hôpital je pense. Je voulais allez la voir ce matin et on m'a dit qu'elle avait rendu les clés.

- Mais ce n'est pas possible, elle était tout le temps à l'appart et j'ai encore le double de sa chambre.

- Tu en es sur ? Et puis tu n'étais pas tout le temps à l'appart, elle a pu y aller quand tu n'étais pas là.

Ce n'est pas bête ce qu'il dit là, je me dirige vers le bar dans lequel j'avais déposé les clés, dans le tiroir. Mais en l'ouvrant, elles n'y sont plu.

Malgré cette découverte, c'est autre chose qui vient me tracasser, autre chose à disparu.

- Arthur ? je demande

- Mmh, il me répond en me rejoignant à la cuisine

- Tu as pris les clés de la Pista ?

- Bah non, pourquoi j'aurais fait ça ?

- Je suis sûr qu'elles étaient sur le bar, je dis en fixant l'emplacement où je les ais posé en rentrant de l'entraînement ce matin

- Tu as dû les poser autre part, dit-il en haussant les épaules

- Non je suis sûr de les avoir posé là.

Arthur ne comprend pas le problème, mais moi, j'ai un mauvais pressentiment. Je sors en trombe de l'appartement et cours jusqu'au garage.

- Putain.

L'emplacement où je gare ma Ferrari habituellement est vide.

- Est-ce que tu es entrain de dire que....

- Ilena est partie avec, et elle n'est clairement pas en état de conduire.

***
- Bonjour vous êtes bien sur le répondeur d'I...

Je coupe ce répondeur que j'ai entendu trop de fois en si peu de temps. Avec Arthur, nous sommes immédiatement parties avec sa voiture afin de sillonner les rues de Monaco, espérant apercevoir la brune.

La peur que je ressens est en train de me bouffer les entrailles et je suis clairement à fleur de peau. C'est Arthur qui conduit car il estime que moi non plus, je ne suis pas non plus en état de conduire et il n'a clairement pas tort.
Si on ne la retrouve pas bientôt je vais clairement péter un câble.

- Essaye de la rappeler, propose mon frère.

Je n'ai clairement pas d'espoir en le fait qu'elle décroche mais j'appuie quand même une nouvelle fois sur le petit bouton vert à côté de sa photo.

Une première sonnerie passe, puis une deuxième, une troisième.

Et juste avant que le répondeur ne se déclenche, j'entends enfin un bruit provenant de son téléphone.

- Ilena !

Aucune réponse ne me parvient. Tout ce que j'entends, ce sont ses pleurs qui brisent un peu plus mon cœur. Surtout que je suis responsable de l'état dans lequel elle est actuellement.

Mais ce que j'entends aussi, c'est le son de la voiture, elle semble aller vite, beaucoup trop vite.

- Ilena ? je tente, est-ce que tu m'entends ?

Je n'ai toujours aucune réponse. Seulement, le son me semble plus fort, m'indiquant qu'elle m'a mis en haut-parleur.

- Ilena ! Trésor, je t'en supplie ralentie, tu vas beaucoup trop vite, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. S'il te plaît rentre à la maison princesse, je ne supporte pas de t'entendre pleurer.

Aucune réponse ne vient alors que mon cœur se serre de plus en plus.

D'un coup, un bruit sourd me parvient, comme un freinage fort avant de ne plus rien entendre.

- Ilena, dis-moi que tout va bien ! je demande, paniqué

- Viens me chercher Charles, s'il te plaît.

***

Après qu'Ilena nous ait indiqué où elle se trouvait, nous avons immédiatement pris la route dans sa direction avec Arthur. Ce n'est qu'une quinzaine de minutes plus tard que j'aperçois enfin ma voiture avec Ilena, qui se tient juste à côté, regardant vers l'horizon.

En entendant la voiture la voiture s'approcher et s'arrêter, la brune se retourne et je sors immédiatement. Elle fonce dans mes bras alors que je la serre le plus fort possible comme si elle allait disparaître.

- Je suis désolée Charles, je ne sais pas ce qui m'a pris je...

- Chut, je la coupe, ce n'est pas grave l'important c'est que tu ailles bien d'accord ?

Nous restons encore quelques minutes comme ça tandis qu'Arthur s'en va, nous laissant tous les deux dans les hauteurs de Monaco.

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Hello !!

Je ne pouvais pas poster plus tard dans la journée alors je me suis dit que j'allais vous le poster dès maintenant. J'espère qu'il vous a plu :)

On arrive vraiment sur la fin là 🥲 j'espère qu'elle sera à la hauteur de vos attentes haha

On se retrouve demain pour les derniers chapitres 😽

Prenez soin de vous et de vos proches les amis

Pauline





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