Chapitre 21

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Pdv de Charles

Mon réveil me tire de mon sommeil et j'émerge difficilement. Il était près de trois heures quand Ilena a quitté le balcon, trois heures trente quand je suis moi-même rentré dans l'appartement, quatre heures quand je me suis endormie. Forcément, le réveil à sept heures trente a piqué.

Les mots de la brune ne m'ont pas aidé à trouver le sommeil rapidement.

Je souffle un coup avant de me lever. J'enfile vite fait les vêtements que j'avais eu la décence de préparer hier soir histoire de me dire que comme ils sont prêts, je peux dormir cinq minutes de plus.

Sans un bruit, je quitte ma chambre pour rejoindre la cuisine. L'appartement est plongé dans un silence qui fait du bien. J'attrape un verre dans le placard et me sers un grand verre d'eau. Ensuite, je le lave avant de le mettre à sécher à côté de l'évier.

Je pars ensuite vers l'entrée où je récupère mes chaussures. Je sors de l'appartement en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller les deux marmottes qui dorment encore paisiblement.

Je commence immédiatement à courir. J'aime bien courir tôt, il y a beaucoup moins de monde dans les rues de la principauté et en août, il est impossible de courir après neuf heures, il fait bien trop chaud. Lorsque je regarde ma montre pour l'actionner, il n'est que sept heures quarante-cinq. Je pars donc dans un objectif de courir environ une heure et quart à une heure et demie.

Mes foulées s'enchaînent alors que mon cerveau n'arrive pas à se déconnecter de la courte conversation avec la monégasque hier soir. Habituellement, courir me permet de me vider l'esprit, de mettre pendant quelques temps, les tracas de la vie de côté. Mais là, c'est clairement peine perdue.

« Parce que tu commences à prendre un peu trop de place par-là »

Qu'est-ce qu'elle voulait bien dire par là ?

Elle a dit que je prenais trop de place dans son cœur ? Qu'elle me détestait ? C'est quand même assez contradictoire tout ça.

A l'entente de ses derniers mots, mon cœur à raté un battement. Je ne vais pas vous le cacher. J'en suis même à presque la remercier d'être partie après tout ça. Je n'aurais clairement pas su quoi répondre.

Je suis vraiment resté bloqué sur le balcon comme un con à me repasser ses mots. Qu'est-ce que j'aurais pu lui répondre ?

Cette soirée m'a quand même permis de me rendre compte de quelque chose de capital. Ilena ne me laisse pas indifférent, c'est indéniable.

Mon regard a eu du mal à se décrocher d'elle. Elle avait un sourire scotché sur le visage toute la soirée qui a permis de maintenir le miens.

Durant toute la soirée, mes pensées se sont tournées vers Théo et sa fameuse théorie de laquelle j'ai parlé avec Gérald.

Il avait peut-être raison.

Je l'ai déjà dit, je ne l'ai jamais détesté. Il est vrai qu'on a eu parfois du mal à s'entendre, mais j'ai vraiment l'impression que c'était parce qu'elle essayait de se protéger de quelque chose.

Je ne sais pas encore de quoi, sûrement au vu de son ancienne relation mais je n'ai toujours pas compris pourquoi ce n'est jamais passé avec moi. Elle a toujours été fermé quand il s'agissait de moi.

Théo m'a dit un jour que c'était peut-être parce que je lui plaisais. Je lui ai fortement rie au nez au vu de la connerie qu'il venait de me sortir. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que cette idée expliquerait beaucoup de chose.

J'atteins enfin la tête de chien, je ralentis mon pas de course. J'étais tellement plongé dans mes pensées que je n'ai clairement pas vu le temps passé ni même où j'allais. Heureusement que je connais Monaco comme ma poche. Je n'aurais pas eu l'air débile si je m'étais perdu.

Les volontés du cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant