12. Laser game

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ELYO

La cigarette que je tenais entre mes doigts n'avait pas beaucoup aidé mon cerveau à se calmer. Assise dans le bureau de Camilo, les poings serrés, je me repassais encore en boucle le déroulement des événements précédents.

Tout d'abord, le boulet m'avait vu paniquer. Plus que ça encore, il était présent lorsque, à cause de mes foutus traumas, je n'avais su réagir avec pragmatisme devant l'approche d'un membre de la petite organisation de Perry. Le pire de l'histoire ayant cependant été le fait que sa solution à lui ait été prise rapidement et correctement - ce qu'il n'avait d'ailleurs pas manqué de me faire remarquer.

Je m'étais encore décrédibilisée devant lui. J'étais de nouveau passée pour une faible, il me l'avait même dit.

Je détestais.

Ensuite, ce qu'il s'était passé derrière le rideau - scène que j'avais déjà rejouée dans ma tête des centaines de fois. Je m'y étais détendue, y avais relâché ma vigilance. Conséquence : mon cerveau était maintenant en état d'alerte, ma respiration s'accélérant chaque fois que je repensais à mon comportement, bien qu'étant consciente que celui-ci n'avait été motivé que par ma fatigue.

Ma fatigue de tout. De moi, de ma vie et de mes pensées.

J'avais fait ça parce que j'avais besoin d'une pause. Et qu'il me l'avait offerte.

Enfin, les mots que nous avions surpris depuis notre cachette, prouvant que ces putains de bâtards comptaient bientôt nous la mettre à l'envers.

« Hayden, c'est une chose. Faut juste pas qu'on nous crame. Miller, il nous a dans son champ d'action direct. On peut jouer sur les deux tableaux et se faire encore plus de fric. »

- Tu as fait quelque chose là-bas ? questionna mon supérieur après que je lui ais rapporté le déroulement de la négociation ainsi que les péripéties qui avaient suivi.

J'avais eu peur qu'il me fasse comprendre que j'avais clairement merdé lorsque j'étais retournée à l'intérieur du bâtiment sans autorisation, trahissant. Mais sûrement que la conversation que nous avions surprise avait changé la donne.

« Hayden, c'est une chose. Faut juste pas qu'on nous crame. Miller, il nous a dans son champ d'action direct. On peut jouer sur les deux tableaux et se faire encore plus de fric. »

- Non.

- Bien.

Il aurait sûrement été moins satisfait de mon comportement s'il avait su que le mérite ne revenait pas à ma raison mais au boulet qui m'avait retenue de tous les égorger. Si j'avais été seule, Katy et son groupe auraient eu droit à un bon et violent rappel à l'ordre.

Bien sûr, ils ne nous avaient pas encore trahis - c'était d'ailleurs pour le mieux, cela ne faisait même pas deux heures que l'accord tenait. Nous ne pouvions donc pas encore nous en prendre à eux, surtout parce que les preuves que nous avions nous mettaient nous aussi en tord.

J'avais trahi la première.

~

Ma peau brûlait sous les rayons du soleil tandis que j'attendais le boulet depuis maintenant plus d'une demi-heure, rêvant de l'étrangler lorsqu'il daignerait enfin se pointer. Mon esprit me rappela alors qu'il s'était déjà perdu dans quelques couloirs et je me mis à penser qu'il s'était peut-être trompé et m'attendait lui aussi, mais à l'autre bout de la ville.

J'avais voulu changer l'entraînement d'aujourd'hui pour quelque chose de plus stimulant, qui permettrait à mon cerveau de ne plus penser à Perry et la mission qui m'attendait ensuite : retourner dans son quartier général afin de savoir si leurs projets de traîtres étaient sérieux ou non. Les mesures seraient prises en fonction du résultat.

CARELESS WITH MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant