18. Contact rassurant

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ELYO

Il m'embrassait.

Jess Anderson, mon putain de boulet énervant - et surtout possiblement traître -, m'embrassait.

Quelques secondes plus tôt, lorsque je m'étais sentie tentée de le faire également, j'avais reculé, ne voulant pas lui donner le plaisir de me voir tomber devant lui. 

Avant lui.

Pour lui.

Il était beau. Et, bien que j'avais vainement essayé de me convaincre du contraire, je savais que son physique m'attirait énormément. La proximité qu'il instaurait souvent entre nous, ses gestes et ses paroles, je refusais de prétendre que ces choses m'atteignaient alors que je savais pertinemment que c'était le cas.

Mais c'était Jess qui était finalement venu vers moi.

Lui qui avait dit que je l'attirais, ne serait-ce qu'un peu.

Lui qui m'avait embrassée.

J'avais gagné.

Maintenant, ses lèvres étaient sur les miennes, sa main autour de ma mâchoire, et lorsque j'entrouvris ma bouche après une légère pression de ses doigts sur mes joues, son torse mouillé se pressa un peu plus contre ma poitrine pour venir approfondir notre baiser. Je l'y autorisais sans problème, un soupir de plaisir s'échappant d'entre mes lèvres, complètement insouciante face à ce que j'étais en train de faire avec lui.

Avec ce possible traître - autrement dit la personne que je souhaitais voir virée plus que tout depuis qu'elle était arrivée.

Oubliant momentanément ce détail gênant, je passais mes mains dans ses cheveux trempés, les siennes étant maintenant pressées sur mes hanches. Sa poigne me fit partiellement sortir de l'eau, me soulevant assez pour que je puisse enrouler mes deux jambes autour de sa taille, sa paume appuyant sur ma blessure sans le faire exprès - la pression s'arrêta lorsqu'il passa le bras responsable de cet acte sous mes cuisses pour me maintenir dans ma position. 

Ma respiration saccadée n'était pour une fois pas causée par le stress ou un quelconque  entraînement, mais simplement par le baiser fiévreux qui s'écoulait d'une trop longue abstinence entre deux êtres possédant un égo exceptionnel.

- Si tu savais depuis combien de temps j'attendais ça, souffla Jess à seulement quelques centimètres de mon visage, laissant mon cœur s'emballer plus qu'il ne l'était déjà.

Après avoir murmuré ces mots, il m'embrassa une dernière fois, longuement, avant de me laisser doucement glisser à terre jusqu'à ce que mes pieds touchent à nouveau le sol sableux, sans me lâcher une seule fois du regard.

- Je vais prendre une douche, finit-il finalement par dire.

J'acquiesçai rapidement, contente qu'il m'offre une bonne raison de me détourner, ne sachant plus vraiment comment agir après l'action irréfléchie que je venais de commettre. Une fois sortie de l'eau, je sentis le sel me coller à la peau. Jess avait raison, j'allais avoir besoin de me laver également.

Marchant dans le sable en direction de la dépendance, je baissais les yeux vers ma chemise trempée devenue presque totalement transparente et poussai un long soupir lorsque je m'affalai sur le canapé, laissant mon coéquipier gravir lentement les marches de l'escalier pour se rendre dans la salle de bain.

Putain, qu'est-ce que j'avais fait ?

Je laissais mes doigts masser mes tempes tout en me maudissant intérieurement. J'avais sauté sur l'occasion que Jess m'embrasse pour laisser ressortir toutes mes envies inavouables. Comme ci, puisque ce n'était pas moi qui avait provoqué ce baiser, je n'étais pas responsable de ne pas l'avoir repoussé. De l'avoir moi aussi embrassé.

CARELESS WITH MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant