44. Priam

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Priam Hills - enfant d'un père inconnu et d'une mère prostituée -, avait une demi-sœur ainsi qu'un demi-frère : Plum et Charlelie. Sa mère le lui avait un jour dit.

Mais lui, ne les avait jamais vus.

Il en aurait pourtant bien eu envie, il n'avait pas vraiment d'amis.

Cependant, il doutait qu'ils aient connaissance de son existence. Il l'espérait, bien sûr, même si, dans ce cas de figure, cela aurait voulu dire qu'ils n'avaient jamais vraiment cherché à le rencontrer.

Priam vivait dans un appartement miteux et minuscule situé en plein centre de Manchester dans lequel l'électricité sautait toutes les semaines, l'eau chaude y semblant inexistante au même titre que l'isolation. Sa génitrice y passait un jour sur deux, le temps de faire une sieste ou manger les repas que son fils lui préparait.

Ensuite, elle repartait.

Pour travailler.

La mère de Priam avait été ravie lorsqu'il avait - selon elle - eu l'âge de se débrouiller seul, le considérant comme une charge de travail supplémentaire dont elle aurait souhaité se délester.

Travail qu'elle semblait visiblement moins apprécier que le second qu'elle pratiquait.

Priam avait désormais dix-huit ans. Son parcours scolaire était loin d'être reluisant mais, quelques mois auparavant, un homme était venu se présenter, lui proposant à travailler.

Sur le coup, Priam n'avait pas compris. Il s'était méfié, aussi. L'homme lui avait alors raconté qu'il passait son temps à donner leur chance à des gens qui lui ressemblaient, qu'il voulait simplement les aider.

Qu'il n'était pas le premier.

Alors, Priam l'avait suivi.

Alors, Priam l'avait choisi.

Désormais, il avait confiance en cet homme qui lui avait tout donné : une meilleure vie, un bel avenir, un véritable espoir.

Désormais, il tremblait.

Miller avait annoncé que lui et ses collègues allaient être licencié s'ils n'attrapaient pas une fille qui allait bientôt arriver. On leur avait également fait comprendre que leurs proches subiraient de lourdes conséquences en cas d'échec.

Priam ne pouvait pas vraiment dire qu'il aimait sa mère mais il était cependant inconcevable pour lui que ses erreurs fassent souffrir quelqu'un.

Et surtout, il ne voulait pas arrêter de travailler.

Ici, il était logé et nourri.

Ici, il avait des amis.

Il ne pouvait pas dire qu'il était prêt - ce n'était pas vrai -, mais le faisait parce qu'il y était obligé.

Et il tremblait.

CARELESS WITH MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant