𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 7.

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Pdv Aleyna

TW : Mutilation et violences physiques

cinq heures plus tard.

Cela fait quarante-cinq minutes que je fixe le plafond de ma chambre car j'ai de nouveau fait un cauchemar. Mais plus précisément ça fait 45 minutes que je repense à mon enfance et des flash-back me parviennent.

Je veux oublier, je veux disparaître, s'il vous plaît cessez cette torture je n'en peux plus.

Puis cette envie aussi revient. Celle que j'essaie d'ignorer depuis deux semaines car depuis ce temps je suis sobre, et c'est mon record depuis si longtemps que je ne me souviens plus quand est la dernière fois ou j'ai autant résisté. J'essaie de résister, je veux résister.

Je me lève et part en direction de ma salle de bain à pas de loup. J'ouvre délicatement la porte puis la referme quand je suis entrée et n'oublie pas de tourner le verrou. J'ouvre le tiroir de droite, je prends ma trousse de toilette pour y trouver un petit ciseau à couture.

Mon but n'a jamais été de me suicider en me scarifiant, simplement que ça remplace la possible troisième tentative de suicide que je serais capable de faire. Lorsque mes émotions sont incontrôlables et que mes idées noires veulent devenir réalités alors je prends ce petit ciseau puis me griffe jusqu'à en saigner très fort. C'est une forme de soulagement quand je ressens la douleur. Comme quand les gens se sentent mieux après leur séance de sport ou leur clope.

J'essaie tout de même d'arrêter car je sais bien que ce n'est pas sain et qu'il y a des solutions bien meilleures à adapter. Alors qu'il y a trois mois nous avons tous emménager dans cette fabuleuse maison, un mois après j'ai couché avec Adam, et il les a vu. C'était la première fois que quelqu'un les voyait et j'ai eu horriblement honte. Vous imaginez ? J'ai su les garder cachées pendant 4ans et j'ai réussie à m'égarer cette fois-ci ! Je me sentais comme une idiote.

Je me souviens encore de ce moment :

Il a enlevé ma longue jupe après m'avoir plaquée dos contre mon lis, il s'est arrêté et n'a posé aucune de ces questions embarrassantes que habituellement posent les gens. Il s'est contenté de les regarder plusieurs secondes qui m'ont paru des heures puis il a fini par dire d'un ton froid, voir même glacial si je puis-je dire : « Ne fait plus ça. La prochaine fois et toutes les autres fois je veux les voir cicatrisés. »

Après ça il a repris comme s'il n'avait rien vu. Quand on a terminé j'ai donné comme excuse que je devais aller uriner, « c'est important pour éviter les infections » avais-je dit. Ce qui est totalement vrai. Alors je suis allée faire pipi et me suis effondrée sur les toilettes. J'ai pleurée dix bonnes minutes tellement j'avais honte de ce qu'il avait vu, puis je suis sortie avec un grand sourire.

J'ai surtout eu honte de toutes ces fois ou je m'étais scarifiée en pensant que personne ne les verrait. Mais je n'avais aucunement honte de la réaction d'Adam, à vrai dire j'avais déjà pensé à l'éventualité qu'on surprenne mes marques. Mais j'avais toujours pensé à des réactions excessives et exagérées. Mais lui avait si bien réagit, je n'ai même pas vu une once de jugement sur son visage ou même dans son regard. Et j'aimais le fait qu'on n'en a jamais reparlé, car honnêtement je ne voulais pas évoquer ce sujet avec qui que ce soit. Il c'était seulement contenté à chaque nouvelle fois, de regarder si elles cicatrisaient bien.

Mais maintenant que nous ne couchons plus ensemble, ma raison d'arrêter n'a plus raison d'être. Car la vérité est que je n'ai jamais souhaité arrêter, je me soumettais simplement à la demande d'Adam par peur qu'il ne finisse par me juger. Parce que par-dessus tout, je déteste le jugement.

Luz.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant