𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 62

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Pdv Aleyna

Beaufort, trois mois plus tard.

Adam caresse les mèches basanées de mes cheveux qui rejettent une odeur de noix de coco alors que le vent cajole la peau de nos visages ainsi que le papier froissé que je tiens entre mes doigts. Ma tête sur ses jambes, sa main dans mes cheveux, un coucher de soleil et nous contemplons Dieu.

Mes yeux défilent sur les mots imprimés par l'encre du crayon que mon grand-père a tenu dans sa main pour la dernière fois.

" mi querida hija (ma fille chérie),

Dieu m'envoie des signes depuis plusieurs semaines alors que ma santé physique ce dégrade. Je fais des rêves, celui dont je meurs et que tu n'es pas là. Mais ce n'est pas grave mi hija. Car je connais l'amour que tu portes pour moi et je n'en ai jamais douté. Si je viens à mourir sans ta présence, ne t'en fais pas, je n'en serais pas triste.

Car voilà maintenant longtemps que nous ne nous sommes pas vus. Je sais que là où tu te trouves tu es heureuse. Car Dieu me le certifie dans mes prières, il me dit que le bonheur précédera ma mort de ton côté. Et je le crois car je n'ai jamais douté de lui.

Je lui demande chaque jour de veiller sur toi et placer des rencontres emplis de bienveillance pour la concrétisation de ton bonheur.

Car je sais que mon fils et ma belle-fille n'ont jamais été gentils avec toi.

Maintenant je pourrais enfin rencontrer Claude Monet et discuter avec lui de ses œuvres et de son parcours artistique.

Mi querida nieta (ma chère petite-fille) je compte sur toi pour être gentille et respectueuse envers chaque personne que tu croiseras en ce monde. N'oublie pas que Dieu est grand et qu'il t'aime. Si tu crois en lui, tout est possible.

Tu abuelo que te ama.
(Ton grand-père qui t'aime.)"

Un sourire mélancolique mais à la fois reconnaissant parcours mes lèvres alors que je remets la lettre dans son enveloppe.

- Ça va ? Me demande doucement Adam tout en continuant de passer ses doigts dans ma chevelure.

- Oui, ça va très bien. Lui dis-je en souriant sincèrement alors que mon regard se dépose sur le couché de soleil face à nous.

Adam a tenu à me faire découvrir cet espace. Nous sommes au bord d'une route où une voiture passe toutes les trente minutes tant elle est peu empruntée.

Nous sommes en hauteur, enfaite, la route se trouve sur une montagne alors nous avons une vue sur l'horizon et même au-delà de celle-là.

Il y même d'infimes nuages qui arrivent à notre hauteur.

C'est beau. Je pourrais presque m'installer avec une toile vierge, des pinceaux et de la peinture pour ensuite accrocher le tableau devant notre lit, afin de ne pas oublier cette vue et ce moment qui me paraît absolument parfait.

Tous les deux, installés dans le coffre ouvert de notre nouveau Pick up, nous observons en silence cette vénusté qui émane de délicatesse.

- J'ai quelque chose à te montrer. Dit-il soudainement en attrapant dans son dos l'appareil photo de Nélya.

- Elle te l'a confié ! Dis-je surprise.

Il hoche la tête tout en souriant.

- Quand tu étais à l'hôpital j'ai pris une vidéo.

Je me lève d'un geste sec tout en l'interrogeant du regard.

Il a pris une vidéo lorsque j'étais à moitié morte dans un lit d'hôpital ? Mais qui fait ça ?

Luz.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant