𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 60

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Pdv Adam

Trois jours plus tard, Paris.

Je ne pensais pas que cette sensation resterait plus de trois jours.

Car cela fait à présent trois jours que je n'ai pas sentis une once de tristesse, j'ai l'impression que mes démons s'évadent à chaque minute passée à ses côtés et je ne risque pas de les rattraper.

Lorsque j'ai fait face à ce saisissant aveu de la mère de Leyna, j'ai bien cru que ma rechute allait être l'ultime et que je ne me relèverais pas de ce cercle vicieux.

Alors j'ai d'abord pensé à ma mère ce soir-là, je lui ai rendu visite dans le but de lui dire adieu.

Lorsqu'elle a ouvert sa porte après avoir entendu toquer à une heure si tardive, elle n'a pas hésité une seconde à me prendre dans ses bras lorsqu'elle a vu mon visage saignant de larmes.

Et j'avais tant besoin de ses bras, depuis si longtemps.

Alors j'ai changé d'avis quelques secondes, puis, je suis revenu sur ma décision. Car j'ai compris que ma mère n'allait plus être présente un jour, elle aussi. Et je ne voulais pas vivre ça. Personne ne souhaite vivre ça, enfin, je suppose.

Elle m'a accueilli et ma fait un chocolat chaud comme si j'avais encore neuf ans. Puis elle y a ajouté des shamallow, elle m'a apporté un plaide pour que je puisse me réchauffer et elle s'est assise prêt de moi alors que j'étais resté jusque-là muet.

- Qui-y-a-t-il Adam ? Ma-t-elle dit en passant machinalement sa main dans mon dos.

Et là, j'ai pleurée, encore, encore et encore. Je ne me suis plus arrêté jusqu'au lendemain. Ou plutôt jusqu'a que je trouve le courage de parler de la situation à ma mère.

Au départ, elle était furieuse contre Aleyna, mais je lui ai demandé de ne pas lui en vouloir, après tout elle devait avoir ses raisons. Il y a toujours une raison au comportement de nos proches, même lorsque celui-ci est des plus inepte.

Puis ma mère m'a coupé dans mon dialogue et ma dit précisément ;

- Attend, laisse-moi digérer tout ça. Je dois essayer de comprendre les potentiels raisons qui ont menés Aleyna à agir ainsi.

Puis elle s'est assise dans le fond du canapé et pendant dix minutes elle s'est absentée.

Elle est partie dans toutes sortes de réflexions silencieuses et elle a enfin reprit la parole alors que moi, je pensais déjà à la manière dont j'allais mettre fin à ma vie quand je mettrais un pied à l'extérieur de la maison de mon enfance.

C'est alors que tout a changé.

- Cette jeune fille doit être brisée. Sa famille n'a jamais été là pour elle, son meilleur ami est mort, elle a quitté toute sa vie après être tombé en dépression et elle a gardé tout ça pour elle....

Je l'ai alors regardé étonner, je me suis même demandé si elles n'avaient pas fait une alliance avant que je ne me rende ici.

- Mais ce n'est pas justifiable. Elle ta menti et si elle le nie ou tente de trouver des excuses absurdes, tu dois partir Adam. Mais tu ne peux pas l'abandonner avant de l'avoir écouté. Tu dois absolument te rendre dans votre hôtel et lui parler. Si cette fille tient vraiment à toi, et que tu pars. Ce n'est pas garantie qu'elle le supportera. Elle n'a déjà plus rien, et qui sait, peut-être que ton départ lui apportera encore plus de ce rien.

Et là, j'ai pensée à ce qu'elle devait ressentir. Elle a bien remarqué que je n'étais plus là. J'ai vu ses messages et j'ai vue celui qu'elle a envoyée à ma mère. Et je pense au rasoir qui est dans la salle de bain, puis à ses cuisses, et je ne veux pas que mes pensées deviennent réalité. Je ne sais plus de quoi elle serait capable. Mais quoi qu'il en soit, je dois éviter une quelconque catastrophe qui serait impossible à réparer.

Luz.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant