𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 50

117 5 1
                                    

• Il faut avoir peur de perdre les choses pour les aimer passionnément.

Je vais mieux, David Foenkinos.

Pdv Adam


Je saisis l'appareil photographique de Nélya toujours posé sur le meuble à gauche, près du lit d'Aleyna puis l'allume.

Lorsque l'écran s'illumine, par curiosité j'appuie sur l'icône qui me renvoie vers la galerie photo.

La première photo qui s'affiche sous mes pupilles noirs me fait mécaniquement sourire.

Je me souviens de ce moment car c'est moi qui ai pris la photo. Je refusais d'être dessus pour abstenir qui que ce soit de lamenter mon teint gris qui était hideux alors que je me suis engagé à prendre cette photo.

Quand j'étais plus jeune, les enfants se moquaient de mes cernes. Ils me ridiculisaient en disant que j'étais infecté par un virus mortel que mon grand-père m'avait transmis lorsqu'il est tombé malade.

Forcément j'y avais cru.

Bien évidemment, Nélya, notre photographe attitrée m'avait ordonnée de cadrer parfaitement la photo sinon j'aurais eu un châtiment trop sévère pour y survivre.

Nous étions à l'aéroport, tous assis sur les chaises d'attentes alors que chacune de nos valises étaient disposées au centre du cercle que nous avions créé. Chacun souris, sauf Aleyna. Nélya elle, est dans les bras Biel alors que Louis et Lewis se tirent les cheveux de façon indolente.

La seconde, est lorsque nous sommes dans l'avion. Nous étions placés à différents endroits, alors Nélya s'était levé pour nous prendre un à un en photo.

Ce n'est pas vrai ! Elle m'a prise en photo lorsque je dormais !

Je m'éternise à faire défiler les photos du début de notre séjour lorsqu'une d'elles est une vidéo.

Je l'active et lâche un rire dès que celle-ci se met en marche.

- Sérieux Nélya, tu vas nous faire chier tout l'été avec ton appareil photo des années 2000 ? Rétorque Biel

- Bien-sûr ! Ce sera la meilleure colocation de ta vie, et tu me remercieras d'en avoir pris des souvenirs.

- Aleyna ! Viens là ! Il est à moi ce sandwich ! Cri Louis

- Certainement pas ! Tu as pris le dernier sandwich au thon alors que c'est mon favori ! Je ne te le pardonnerais jamais !

- Mais j'ai faim ! Donne-moi ça !

- Bah bouffe ton poing avant que le mien ne vienne rencontrer ta fiat 500.

- Ma fiat 500 ? En français ça donne quoi Lanez ?

- Ta bite.

Puis elle se met à courir alors que son ami la poursuit, les autres s'esclaffent alors que l'objectif de l'appareil dévie sur mon visage.

- Il fait beaucoup la tronche ton pote, Lewis. Lance Nélya discrètement

- C'est pour ça qu'il l'est.

- Il va rester comme ça tout le temps ?

- Peut-être. Il doit être né comme ça. Ça se trouve il a une maladie et il ne me l'a jamais avoué. Répond-il en ricanant

- Adam ! Crie-t-elle pour avoir mon attention.

- Tu ne vas pas manger ? Demande-t-elle alors que je tourne mon visage insensible vers elle

- Non.

- Bon, j'aurais essayé. Il y aura bien quelqu'un dans cette maison qui arrivera à lui faire enlever le tuyau qu'est coincé dans ses fesses. Dit-elle avant de tourner l'objectif sur elle et Lewis.

- J'en doute fortement. Conclut-il

Je poursuis pendant plusieurs minutes les photos et vidéos qui défilent puis me stoppe lorsqu'une d'elles attise mon attention.

C'est une photo d'Aleyna, Elle est allongée sur le ventre sur sa serviette de plage mauve. Sa longue chevelure brune couvre partiellement de son dos en costume d'Eve. Ses bras filiformes sont étendus au-dessus de sa tête alors qu'elle sourit à l'objectif.

Elle est magnifique. Et son coup de soleil sur le nez me provoque une amène sensation.

Je décide donc de procéder aux demandes de Nélya et Biel.

J'allume la caméra, alors que j'appuis sur le bouton "démarrer".

Je place la caméra en face de moi alors que je me situe non loin de ma tendre Aleyna encore endormie.

- Bon, tu te doutes bien que l'idée ne vient pas de moi. C'est Nélya et Biel qui ont insisté pour que je fasse un "souvenir" de ce moment chaotique de notre séjour ici.

J'incline la caméra vers le visage d'Aleyna avant de le ramener vers moi.

- Et oui, t'es morte. Un rire nerveux m'échappe alors que je me rends compte de ma maladresse.

- Oui, disons que j'ai développé de l'humour noir pendant ton absence. Et ça me plaît bien. Je pense que toi aussi tu aimeras. Enfin bref, je te fais un bref récapitulatif de la situation. Tu as éperdument ignoré nos conseils et tu t'es battue contre Alec alors que tu étais en mauvaise santé, le soir du combat, ou tu n'avais d'ailleurs prévenu personne de son lieu, à part Nélya, tu as perdue. Enfin non, tu n'as pas perdue, parce que Alec ta donnée sa victoire. Ne me demande pas pourquoi, je n'en ai strictement rien à foutre. Puis, tu as perdue connaissance et tu as eu de graves blessures, alors pour ton rétablissement les médecins t'ont placé en coma artificiel.

- Et nous voilà tous les deux, comme des cons à attendre que tu te réveilles. Et j'aimerais bien que tu te dépêche parce que ma patience est mise à rude épreuve Aleyna Jaziri.

Je souris de toute mes dents en prononçant ces deux derniers mots puis je me lève et dépose l'appareil qui était jusque-là dans mes mains, sur le meuble en face du lit.

- Je n'imagine pas ta tête quand tu verras cette vidéo. Dis-je en rigolant.

- Je suis persuadé que tu diras une chose du genre : " Oh mon dieu ! J'ai une sale tête ! Sérieux, Nélya n'est pas venue me faire mon masque à l'argile pendant tout ce temps ?" en t'écriant comme une princesse.

- Mais ce n'est pas grave, j'adorerais t'entendre dire ça. Parce que j'adorerais entendre une nouvelle fois ta voix. Parce que Aleyna... Dis-je en hésitant.

- Tu me manque tellement. Vraiment, j'ai tellement peur. Et je crois que je n'ai jamais eu autant peur de perdre quelqu'un. Je veux simplement que tu reviennes. Ça fait maintenant douze jours que tu es endormie, et je n'en peux plus. J'ai l'impression d'étouffer sans toi. Alors, je ne sais pas si tu me prive d'oxygène ou si tu m'en fournis d'habitude. Mais peu importe, que tu sois un poison ou une bénédiction, rien ne change à mes yeux parce que tu es toi, tu es Aleyna Lanez, tu es ma Leyna, et seulement la mienne. Et je te veux chaque jour à mes côtés. Dis-je avant de reprendre mon souffle coupé par les émotions.

- Je te promet Leyna, quand tu te réveilleras je ne te lâcherais plus jamais.

Je termine ma phrase alors que ma gorge se tord puis je me lève.

Je saisis l'appareil photo dans ma main droite et m'approche d'Aleyna en y déposant un baiser sur son front.

- Je te protègerais comme tu l'as toujours méritée, comme personne n'a su le faire jusque maintenant. Tu es autant ma grâce que mon bonheur.

Luz.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant