𝒕𝒐̄𝒌𝒚𝒐̄ [𝒍𝒉]

dix-sept.

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𝙹𝙾𝚄𝚁 𝟷𝟸, 0𝟽.0𝟼.𝟸𝟹 ― 𝚃𝙾𝙺𝚈𝙾 🌸

Ｔ Ｈ Ａ Ｏ ．

          ❝  ℙosée dans le canapé de mon salon depuis deux bonnes heures maintenant, je continue de me morfondre pathétiquement et de ruminer avec Suki au téléphone. Je lui ai raconté tout ce que j'ai pu apprendre sur Lucas lors de ces vingt-quatre dernières heures et, tout comme moi, ma meilleure amie a été très étonnée de ces révélations. Une femme, un enfant et des violences, ça fait beaucoup à encaisser d'un seul coup alors qu'encore avant hier, je le voyais comme l'homme le plus doux et respectueux que je connaisse. Mais visiblement, il n'est ni l'un, ni l'autre. C'est juste un très bon acteur. Il m'a fait croire beaucoup de choses que j'ai avalées sans me poser de questions.

          J'ai du mal à l'accepter, mais il faut que je passe à autre chose et que je l'oublie. J'ai cru que passer tout mon temps au restaurant m'aiderait, puis après avoir passé la journée d'hier et la matinée d'aujourd'hui là-bas, je me suis rendu à l'évidence que c'était encore pire. Ça fait longtemps que je m'acharne pour ce restaurant, et j'en suis arrivée à un stade où j'ai besoin d'une bonne pause, loin de mes cuisines. J'ai envie de sortir, de faire la fête, de voir mes amis, de profiter de Tokyo, de voyager un peu, et de faire des choses que je n'ai pas le temps de faire d'habitude, tout simplement. Je compte bien de ces congés des vacances dignes de ce nom, et je n'ai pas besoin de quatre Français pour cela.

          Alors que Suki me racontait sa session shopping de ce matin, j'entends la sonnette de mon appartement retentir plusieurs fois. Peu importe de qui il s'agit, je n'ai aucune envie d'aller ouvrir. Aujourd'hui, je n'ai envie de voir personne et je ne veux pas sortir non plus. J'ai juste besoin de rester chez moi, dans mon canapé, pour regarder toute l'après-midi Netflix. Après avoir entendu la sonnette une énième fois en seulement cinq minutes, je me lève pour regarder dans le judas de la porte pour voir de qui il s'agit, mon téléphone toujours collé à mon oreille avec Suki à l'autre bout du fil. En voyant qui se trouve derrière la porte, je soupire, mais décide tout de même de l'ouvrir, juste pour avoir le plaisir de la claquer si les choses tournent mal.

– Suki, il faut que je te laisse, il y a trois idiots qui sonnent depuis cinq minutes à ma porte. dis-je en japonais à ma meilleure amie en regardant Ben, Kingsley et Théo qui me sourient avec un air coupable sur le visage Qu'est-ce que vous voulez ? je leur demande après avoir raccroché

– On peut discuter ? demande Benjamin

– On n'a pas grand chose à se dire, je sais déjà tout ce que j'avais besoin de savoir. je croise les bras sous ma poitrine en m'appuyant contre l'encadrement de la porte