Kaliora, la planète aux trésors T.1

Chapitre 10

« Reste près de moi, avait ordonné Lüka »

Arrivés depuis quelques minutes sur Taegoïn, les jeunes aventuriers slalomaient dans la foule d'un marché aux produits suspicieux. Ils avaient atterri dans une micro-station qui se contentait d'une piste d'atterrissage et d'un vieux hangar. Le vaisseau avait été renvoyé sur Kior et la location d'un vaisseau allait prendre du temps. Enfin, s'ils en voulaient un en parfait état et avec un moteur original, sans retouches douteuses.

Le gérant de la micro-station leur avait indiqué un minuscule village, dont l'accès se faisait en traversant une petite partie du désert ardant. Là-bas les habitants accueillaient chaque personne qui venait à eux. Ils n'avaient pas vraiment le choix. Soit ils attendaient quelques temps dans le village, soit ils devaient s'installer dans le marché près de la micro-station, où on trouvait des bordels à chaque coin de rue et des tas de choses illégales.

Ils attendirent à l'ombre d'un bâtiment en terre d'où émanait de la musique, des rires et des cris réclamant leurs commandes. Quelqu'un devait venir les chercher.

Des bikeurs firent déraper leurs motos gigantesques qui décollèrent une épaisse couche de sable du sol. La poussière se déposa sur les marchandises déjà rougies par les grains de sable. Ils crachèrent sur le sol en se bousculant et rentrèrent dans un bar en hurlant de rire.

Lüka profita de l'attente pour se renseigner auprès d'un mécanicien qui trainait autour de la station d'atterrissage. L'homme aux multiples cicatrices lui parla des haltes fréquentes de petits vaisseaux de commerce. L'adolescent lui glissa une petite bourse pleine de pièces et comme par magie, une place leur était réservée à bord d'un vaisseau partant sur la planète Telperdia.

Après de longues minutes, on put apercevoir au loin de toutes petites silhouettes surplombées par une plus grande avancer sur le sable rouge. Une fois arrivés à leur hauteur, les silhouettes se transformèrent en cinq petites créatures voilées et d'un humanoïde.

« Bien le bonjour chers voyageurs. Soyez les bienvenus sur Taegoïn ! annonça l'humanoïde. Je m'appelle Evrett et voici les Wokis. Ils sont nos hôtes le temps de notre escale. Ils sont très accueillants. Je tenais tout particulièrement à vous rencontrer, des humains, ici, c'est si rare ! Aussi j'aimerais ajouter que l'un comme l'autre est rayonnant ! Oh, suis-je bête, je ne me suis pas présenté ! Evrett, enchanté de faire votre...

Lüka coupa court à son monologue en se présentant. Quelque chose ne lui plaisait pas chez cet homme. Peut-être sa drôle de façon de rallonger la fin des mots, ou bien la façon dont il les accentuait hasardeusement, ou encore son air beaucoup trop criard.

Lyuri se présenta à son tour, intimidée par Evrett et sa capacité à parler sans s'arrêter.

— Voilà de ravissants noms ! Mais que faisons-nous encore ici ? Allons chez les Wokis !

Il claqua de la langue et l'un des Wokis lui répondit de la même façon.

— Ils ne savent pas parler, leur expliqua-t-il. Ils claquent de la langue et fort heureusement, je commence à apprendre ! C'est pour cela que j'ai rallongé mon séjour sur cette planète hostile. Qui voudrait y vivre si ce ne sont les Wokis ? Oh, ce sont d'adorables créatures qui... »

Avançant sur le sable rouge, la chaleur écrasante commençait à leur taper sur la tête. Pas une trace de végétation. Pas une trace de vie. Lyuri repensa aux images de la Terre, à l'extérieur des Bulles, qu'on lui avait montré en classe. La ressemblance était frappante, il ne manquait que les carcasses. Véhicules, habitations, animaux, monuments. La vie était sous contrôle et à présent elle comprenait. Si les terriens se retrouvaient dans ces conditions, un grand nombre trouveraient la mort.