Chapitre 38

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Face à face, Lüka et son adversaire tournaient en rond. Ils s'observaient mutuellement afin de trouver une quelconque faille qui pourrait leur permettre de prendre le dessus sur l'autre.

Le public était hystérique. La foule criait et levait les poings, les premiers paris sur le vainqueur commencèrent. Les enfants se frayaient un chemin au-devant des gradins pour mieux admirer le spectacle en encourageant leur combattant préféré.

L'homme à la capuche s'élança le premier sur Lüka. Son corps épais ne l'empêchait pas de se déplacer légèrement, comme s'il ne faisait qu'effleurer le sol. Le chercheur de trésors l'esquiva fluidement sur le côté. Il riposta en lui flanquant un coup du manche du fléau dans les côtes qui poussa l'homme d'à peine quelques centimètres.

Lüka leva le fléau au-dessus de sa tête. Il savait très bien que le moindre de ces coups avec cette arme serait prévisible, il devait trouver une alternative. Il fit tourner la boule couverte de piques et la projeta difficilement vers son adversaire qui la para avec son bouclier suivit d'un puissant coup de pied qui fit glisser Lüka. La poussière qui se souleva du sol l'empêchait de voir clairement et venait se déposer dans ses poumons. Son adversaire en profita pour frapper d'un grand coup sur son bouclier suivit d'autres moins puissants afin de le faire reculer contre le mur.

Trop occupé à faire reculer l'aventurier, l'homme ne remarqua pas la chaine du fléau se rapprocher de ses jambes. Lüka le faucha et son adversaire tomba à la renverse. Son capuchon se souleva légèrement mais il ne tarda pas à le remettre en place.

Le regard de Lüka se durcit. Il se dirigea d'un pas vif vers le centre de l'arène et frappa trois grands coups de poing provocateurs sur son bouclier. Son adversaire se releva et fit quelques pas lents vers Lüka avant de se jeter sur lui et de lui asséner de violents coups d'épée.

Le chercheur de trésor esquiva la plupart, les autres entaillèrent son bouclier, jusqu'à ce qu'un coup frappe son canon d'avant-bras et qu'il grimace de douleur. La seule chose qui l'avait empêché de perdre son bras était le ralentissement soudain de son adversaire avant de le percuter. Mais pourquoi aurait-il fait ça ? N'était-ce pas un combat à mort ? Le sang ne devait-il pas être versé pour remporter la victoire ?

La foule qui avait choisi son camps dès le départ se tournait peu à peu du côté de l'homme encapuchonné. Sa victoire était pour la plupart une évidence. L'aventurier était bien moins expérimenté, bien moins fort et ne semblait pas savoir manier son arme.

Les coups s'enchainèrent. Lüka esquivait de justesse les attaques tandis que son adversaire le promenait dans toute l'arène. Il le laissait s'acharner sur lui, il finirait bien à un moment ou un autre par s'épuiser. Le bouclier était léger et il arrivait à le mouvoir aisément, ce qui lui permettait de faire face sans trop de difficultés.

Lüka visait les jambes. Le fléau était trop imprécis et trop lourd pour attaquer beaucoup plus haut et il ne voulait pas blesser son adversaire. Il ne le ferait que s'il était en danger de mort.

Du haut de son balcon, Lyuri avait le souffle coupé. Le combat n'en finissait pas et Lüka ne prenait pas l'avantage. Il ne faisait que subir les attaques répétitives de son adversaire. Elle avait tenté de se lever mais Evrett l'en avait dissuadé en pointant du doigt un garde posté derrière. Hissée du bout des doigts sur son siège, elle essayait de voir la scène en entier. Elle rêvait de crier pour encourager son ami.

Les nobles à côté d'Evrett sirotaient de délicieux cocktails colorés que Lyuri avait refusé. Ils leur arrivaient de pointer l'arène du doigt et de ricaner lorsque l'un des combattants était en difficulté. Bien qu'elle ne comprenait pas leur langue, Lyuri comprit que Lüka, qu'il remporte ou non le combat, serait le perdant.

Alors qu'il entendait le souffle de son adversaire accélérer, Lüka lança la boule de son fléau vers le bas une fois de plus. Mais cette fois-ci, il attrapa la jambe droite de son adversaire et la tira vers lui. L'homme perdit l'équilibre. Lüka jeta son bouclier sur le côté et attrapa une poignée de sable qu'il jeta sous le capuchon de son adversaire qui se mit et tousser, cracher et se frotter les yeux. Il glissa entre ses jambes désormais écartées et sauta sur son dos. L'homme se débattait, mais Lüka était déterminé. Il saisit le capuchon et le tira d'un geste vif en arrière.

Il sauta sur le sol en maintenant toujours fermement la cape. L'adversaire perdit l'équilibre et Lüka donna un coup de pied derrière son genoux. Sa jambe fléchit, il pencha vers l'arrière. La cape céda et resta dans la main du chausseur de trésor tandis que l'homme tombait à terre.

Le visage de Lüka se figea dans un mélange de stupeur et de colère. Au sol, l'homme dévoila des iris jaunes perçantes et des oreilles pointues percées dissimulées par des cheveux noirs. Lüka recula sans un mot, troublé, interdit.

« Lupus... souffla-t-il entre ses dents. »


Kaliora, la planète aux trésors T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant