Kaliora, la planète aux trésors T.1

Chapitre 33

Lyuri se réveilla. Sa tête tournait, sa vision était trouble. Elle n'arrivait pas à bouger, pas même un doigt. Elle lutta pour réussir à ouvrir ses paupières si lourdes.

Des secousses la faisaient valser sur le sol dur où elle était allongée. Elle sentit qu'elle roulait vers le bord de quelque chose, mais une main glacée l'empêcha de tomber.

Elle déplia sa nuque pour essayer de voir où elle pouvait être et comprendre ce qu'il se passait, mais son esprit embrumé l'empêchait de penser distinctement.

Une voix rauque annonça calmement quelque chose. Lyuri ne comprenait pas. Puis une voix plus aigüe lui répondit agressivement et Lyuri se prit une aiguille dans le cou.

Elle sentit un liquide glacé couler dans ses veines et se rependre peu à peu dans son organisme entier avant de sentir son corps raidir et replonger dans le noir.

Son cœur tambourinait dans sa tête. La surface sur laquelle elle était allongée se mit à trembler. On la déplaçait. Elle n'était plus capable d'ouvrir les yeux mais ses pensées se clarcissaient peu à peu. Combien de temps encore était-elle restée inconsciente ?

Elle entendit des voix. Deux, peut-être trois. Elle n'était sûre de rien. Elle ne connaissait pas la langue utilisée non plus, mais elle ne ressemblait pas à celle de Neïwar.

Lyuri réussit à entrouvrir les yeux. Il faisait sombre. Des silhouettes floues défilaient devant ses yeux mais elles ne prenaient pas forme. Des bruits de pas crissaient sur ce qui devait être des gravillons. Était-elle en train de marcher ? Non, elle sentait ses cheveux collés d'un côté à son oreille, elle devait être allongée.

Une lumière l'aveugla. Les bruits de pas sur les gravillons cessèrent et laissèrent place à des claquements secs. De l'air frais. Quelques voix joviales résonnaient au loin.

Puis elle replongea dans la pénombre. Une odeur de soufre lui saisit les narines jusqu'à entrer dans une pièce embaumée de parfum fleuri.

Les personnes qui la transportaient s'arrêtèrent et la lumière fut. Ils restèrent immobiles dans le plus grand des silences jusqu'à ce que le claquement sourd d'une porte retentisse. Alors des voix féminines incompréhensibles envahirent la pièce.

Une main légère vint saisir le visage de Lyuri et le faire glisser en arrière. Un liquide sucré fut versé dans sa bouche. L'adolescente tenta de ne pas avaler mais son corps ne répondait pas. Impuissante, elle fut obligée de laisser le liquide couler dans sa gorge.

Son corps se réchauffait lentement et les personnes qui la transportaient reprirent leur marche à travers les lieux calmes où le murmure des voix douces et légères venait de temps à autre chatouiller les oreilles de Lyuri.

Elle se sentit se faire promener pendant de longues minutes qui lui parurent infinies, tandis qu'elle retrouvait le sens du toucher. Elle sentit la plaie dans son dos se réveiller.

Ses transporteurs s'arrêtèrent encore une fois. Ils attendirent quelques secondes avant qu'une porte s'ouvre brusquement et qu'une voix posée retentisse dans la pièce. L'homme échangea quelques instants avec les transporteurs.

Lyuri réussit enfin à entrouvrir les yeux de nouveau. Elle discerna un pantalon blanc avec des broderies rouges et dorées sans pour autant comprendre les motifs.

Une veste rouge aux mêmes motifs se rapprochait à mesure que son interlocuteur se penchait vers elle. Il colla presque sa bouche à son oreille.

« Bien le bonjour, Lyuri. Ca faisait longtemps. »