Kaliora, la planète aux trésors T.1

Chapitre 11

Le moteur se coupa. Lyuri et Lüka descendirent de la machine et le jeune garçon donna une pièce au chauffeur. Ils rejoignirent à la hâte le vaisseau qui les attendaient pour partir en direction de Telperdia, où ils pourraient prendre le temps de faire le point sur le trajet sans risquer de se faire dépouiller.

Avant d'embarquer, le capitaine vérifia leurs pièces d'identité — Lüka se faisait encore passer pour un elfe, question de sécurité d'après lui — et il les laissa s'installer dans le vaisseau.

Il n'y avait pas de sièges. Un petit cockpit pour diriger le vaisseau kaki, une salle dont l'accès leur était interdit et une grande pièce remplie de coffres et de caisses de marchandises en tout genre. Le trajet allait être long et inconfortable, sans ajouter qu'il risquait d'être dangereux.

Lyuri déposa son sac entre deux caisse, mais Lüka garda le sien près de lui. Le jeune brun s'installa contre un caisson, près de la porte de la salle interdite. Sans un bruit, sans une parole.

Tandis qu'il commençait à s'assoupir, Lyuri se leva et fit le tour des caisses. Elle y retrouva des pommes, beaucoup de pommes, des armes semblables aux LazRs, des cristaux verts, du papier coloré, des vêtements étranges, des cartes mères...

Perdu au milieu de l'espace, on pouvait apercevoir le noir infini de l'Univers à travers un petit hublot qui passionna la jeune fille aux yeux verts. Elle observa les planètes lointaines, les étoiles. Aucun vaisseau ni créature ne passait par là. Ils étaient complètement seuls au cœur du monde.

Lyuri se retourna en entendant un grincement. Lüka était toujours assit par terre. Il avait un couteau sous la gorge.

Un homme à la bedaine pendante ricanait en appuyant un peu plus avec sa lame sur la jugulaire de l'explorateur.

« Alors, alors, mon petit Lüka... Toujours vivant à ce que je vois ? Tu dois quand même être très déterminé pour être déjà en chemin... lança-t-il d'une voix rauque et grave.

Lyuri courut vers le cockpit pour demander de l'aide au pilote. Elle ouvrit brusquement la porte coulissante et le retrouva, les mains fixées sur les guides, le regard droit devant. Son corps tremblait et des gouttes de sueur perlaient sur son front.

Un homme crasseux se tenait à ses côtés, maintenant fermement sa nuque avec un bras de fer, prêt à la briser à tout moment. Ses grandes jambes d'araignée s'agrippaient au sol et aux murs, trop nombreuses pour pouvoir toutes les laisser au sol. Il se retourna et ricana en voyant la détresse dans son regard, mais il se contenta de garder son rôle : faire pression sur le conducteur.

— Tu as emmené ta petite copine avec toi ? Que c'est charmant... Tu ne sais donc pas que les femmes, c'est comme ces saloperies à grandes oreilles ? Ça porte la poisse ! Ha ! Regarde où ça t'a mené !

— Tu m'avais déjà trouvé plusieurs fois avant qu'elle n'arrive... Peut-être que c'est toi qui m'aimes un peu trop, répondit Lüka un sourire en coin. Je t'ai manqué ?

— C'est pas toi que je veux, c'est ta carte, saloperie ! Lafitte ! Choppe la fille ! Davy ! Retourne-moi ce fumier, je veux sa carte ! »

Lyuri tenta d'éviter le pirate, mais dans un si petit espace, la course se termina rapidement. Maintenue fermement, elle pouvait à peine bouger les bras.

Lüka tenta d'assener un coup de coude au géant qui le maintenait pour se libérer, mais la seule chose qu'il récolta fut un coup de genoux dans l'estomac qui le plia en deux.

Tandis que trois des pirates retenaient leurs prisonniers, le dernier déversa le sac de Lüka sur le sol. Il éparpilla les affaires aléatoirement avec son pied et se pencha pour fouiner de plus près. Il saisit le grand châle violet du jeune homme et se l'enroula autour du cou. Il n'hésita pas non plus à placer quelques babioles dans ses poches.