Chapitre 43

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Lyuri rejoignit son ami au pied du portail. Ils échangèrent un regard à la fois inquiet, fasciné, curieux. Ils mourraient d'envie de savoir ce qu'il pouvait se trouver à l'intérieur. Lüka jeta un coup d'œil en arrière, prit son courage à deux mains et escalada l'étoile le premier. Il attendit que son amie atteigne elle aussi la lumière pour entrer à l'intérieur.

« Tu n'as pas peur qu'on se fasse repérer par Elèst et les Nymphes et qu'elles viennent nous détruire ?

— On ne vient pas pour voler ou pour abimer quoi que ce soit, à moins que tu aies prévu de faire quelque chose d'horrible, mes intentions ne sont pas mauvaises. On ne devrait pas avoir de problème, il me faut juste la fleur bleue de Sïnhoӕ ou l'étoile à vœux. »

La lumière les éblouit, mais cela ne les empêcha pas d'avancer. Les yeux plissés et les bras devant le visage, ils traversèrent le portail. Ils atterrirent dans un endroit plus sombre, une cavité, et durent attendre que leurs yeux s'habituent à la pénombre pour voir ce que la planète pouvait bien garder.

Devant eux se dévoila des milliards et des milliards de pièces, de plantes, de cristaux, de petits plats encore fumants, de mélodies contenues dans des petites bulles roses... Le trésor se tenait là, enfin, sous leurs yeux émerveillés. Des montagnes d'objets inimaginables jonchaient le sol qui avait disparu sous la quantité de richesses qui s'était accumulée au fil du temps.

Lüka avança à pas de loup. Il n'osait pas se permettre de piétiner ces trésors qui avaient été créés puis récupérés des milliards d'années avant sa naissance. Il commença à chercher du regard partout autour de lui. Il se fichait de toutes ces richesses, bien qu'il eut été impressionné, mais ce qu'il voulait par-dessus tout, c'était trouver la fleur qui sauverait sa mère. Il ne se servirait de l'étoile qu'en cas d'extrême urgence s'il la trouvait.

Alors que Lyuri s'apprêtait à elle aussi avancer à travers le trésors, elle fut stoppée net par un bruit qui attira son attention. Ils n'étaient pas seuls, quelqu'un applaudissait derrière elle.

« Bien, bien, bien... Quelle joie de savoir que finalement, vous m'avez été utile. Que dis-je ! Vous m'avez conduit au trésor sans que je n'ai besoin de faire quoi que ce soit, lança une voix fière.

Lyuri se retourna en sursaut. Evrett venait de passer le portail.

— Comment tu es arrivé là ? demanda-t-elle d'une voix ferme, les sourcils froncés.

— Lyuri, tu crois vraiment qu'en laissant votre vaisseau pouilleux dans ma cité je n'y toucherais pas ? Il me suffit d'un claquement de doigt pour qu'une copie soit faite sur un ordinateur et m'assure la traque perpétuelle de votre médiocre poubelle. Je n'ai eu qu'à rassembler ma garde et monter dans un vaisseau. Gardes, ramassez tout ce que vous pouvez. Quant à vous, Amiral, donnez l'ordre de construire des extensions à l'Ouest du palais, près de mes appartements et dans les souterrains. Nous allons en avoir besoin, ajouta-t-il en voyant l'étendue des richesses à ses pieds.

Les gardes poussèrent Lyuri et se ruèrent sur les montagnes de trésors qu'ils jetèrent comme de la poussière dans d'immense sacs noirs qu'ils trainaient derrière eux. Ils arrachèrent les plantes qui avaient racinées, cassèrent à la base les plus gros minéraux, attrapèrent les objets flottants...

— Toi et ton ami ne pourrez rien faire contre moi et bientôt, vous n'oserez même plus me regarder tant ma puissance sera grande, murmura Evrett au creux de l'oreille de Lyuri, un sourire en coin.

— Stop ! Stop ! Arrêtez tout ! hurla Lüka démuni en posant ses mains sur sa tête. Vous allez faire venir Elèst ! Vous allez tous nous faire tuer ! »

Kaliora, la planète aux trésors T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant