Chapitre 37

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La carte se calmait enfin. Lüka arrivait face à une planète gigantesque qui lui bouchait presque la vue sur le reste de la galaxie. Lyuri devait être là, quelque part.

La carte le fit dévier à un point précis. Plus il se rapprochait, plus les formes d'une ville sans fin se dessinait au sol.

Il trouva une piste d'atterrissage libre et s'engagea dessus en ayant à peine eut un contact avec les ingénieurs. Il installa son vaisseau, prit à peine le temps de suivre les consignes réglementaires de la base spatiale et quitta le bâtiment en vitesse.

La carte de Kaliora entre les mains, il n'essayait même plus de la cacher. Pourtant, les rues de la ville était bondées de monde. La foule dansait, chantait, criait et se dirigeait droit vers l'arène au cœur même de la citée.

Lüka se faufilait entre les gens d'un pas rapide, prenant à peine le temps de regarder ce qui l'entourait. Jusqu'à ce qu'il arrive devant des murs blanc immenses. La carte continuait de filer tout droit, Lyuri devait être tout prêt, de l'autre côté.

Il suivit le mouvement de la foule jusqu'à une immense arche permettant l'entrée entre les murs. Les gens criaient dans tous les sens, riaient, s'exclamaient. Les gradins de chaque côté se remplissaient peu à peu.

Deux gardes un peu plus loin s'occupaient de diriger les visiteurs à des emplacements pour éviter les attroupements. Lüka jeta un dernier coup d'œil à sa carte et la rangea dans sa poche.

L'un des gardes l'attrapa par le bras et fit un mouvement de tête en direction d'un pan de mur où personne ne se trouvait. L'aventurier ne comprit pas ce qu'il lui montrait, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'on venait de détourner son attention pour qu'il ne soit pas tenté de s'enfuir.

Un garde à la barbe épaisse avec une cicatrise traversant son œil le saisit fermement par le bras et l'entraina avec lui derrière une porte dissimulée par des arbres.

Lüka fut trainé sur le côté jusqu'à ce qu'il se prenne un uppercut en plein visage. A moitié assommé, il fut obligé de suivre le garde et fut totalement incapable de riposter.

Il fut jeté dans une pièce sombre remplie de guignoles et d'animaux bizarres surexcités. Il entendait les hurlement de la foule au dehors. Des soldats arrivèrent et s'installèrent en rang. Ils attendirent que la grille s'ouvre et que le signal soit donné pour sortir défiler.

Alors que toute la salle sortait, Lüka tenta sa chance mais une main lourde s'écrasa sur son bras.

« Pas bouger, ordonna un grand gaillard balafré dans une armure. »

Lüka s'arrêta mais retira d'un mouvement d'épaule sec son bras de la main de son interlocuteur. Le bonhomme le poussa dans une pièce recluse, un genre d'armurerie de fortune remplie de protections en tout genre mais dont les armes avaient disparues. Il jeta à Lüka un plastron, des jambières et des canons d'avant-bras en cuir épais. Il les enfila, s'attendant au pire.

Les acclamations retentissent dehors et l'aventurier a peur de découvrir dans quoi il s'est fait enrôlé. Il s'attendait à être donné comme récompense aux bêtes immondes qu'il avait vu dans la grande salle. Dès qu'il fut réaccompagner par le grand gaillard dans la salle sombre, un attroupement de guerrier avait pris la place des fanfarons. Ils portaient tous les mêmes protections et de longues capes à capuchon noires.

L'homme aux cicatrices en confia une à l'aventurier qui l'enfila. Les guerriers poussèrent un cri de guerre en levant haut les poings.

Les murs et le plafond se mirent à trembler. La foule frappait si fort le sol que des petits gravats tombèrent de la roche. Ils étaient appelés, acclamés.

Un guerrier sortit comme une ombre de la salle. Ses pas étaient invisibles, il semblait flotter au-dessus du sol. La foule l'acclamait. Il leva les bras en l'air pour les honorer puis s'installa face à une table couverte d'arme.

Lüka, qui était resté au fond de la pièce, fut poussé en avant vers la sortie et manqua de trébucher. La foule le huait, alors comme le guerrier avant lui, il s'installa face à la table couverte d'armes qu'il n'avait jamais vu auparavant. Comment en était-il arrivé là ?

Il sentit quelque chose le tirer violement en arrière. Avant même qu'il n'ait eut le temps de se retourner, son capuchon était tombé et le nœud de sa cape avait été fragilisé.

Maintenant que sa vision était dégagée, il comprit l'ampleur de ce qui lui arrivait. Des milliers de personnes étaient là à se moquer de lui, à le pointer du doigt, tandis qu'on lançait des fleurs à son opposant. Il se trouvait au cœur d'une arène immense d'où il était impossible de s'échapper.

Il relevât les yeux et découvrit un balcon au-dessus de sa tête. Il plissa les yeux, quelques personnes lui semblaient familières. Il reconnut Lyuri, aux côtés d'Evrett.

Ce fut comme si un choc électrique venait de traverser son cœur. Lyuri ne l'aurait pas trahi quand même ? Même si dans le fond, il ne la connaissait pas tant que ça... Mais que faisait Evrett dans tout ça ? Etaient-ils de mèche ? Que faisaient ils ensemble ?

Un homme à la bedaine pendante se plaça face à la table et confia un jeu de dés au premier combattant. Il les jeta sur la table et obtint l'épée. L'arbitre confia ensuite les dés à Lüka qui peinait à se ressaisir. Le chercheur de trésors les lança mais ils tombèrent sur le sol tant il était encore troublé. Il les ramassa et les jeta à nouveau. Il obtint le fléau.

Alors que l'arbitre brandissait les armes en mains afin de les confier aux guerriers, Lyuri plaça ses mains devant ses yeux. Lüka partait sacrément désavantagé, il n'avait jamais manié ce genre d'arme. Elle espérait que son expérience au combat et son ingéniosité suffirait à le sauver.

Lüka attrapa à deux mains l'épée avant qu'on ne lui confie un bouclier transparent. Il appuya sur le centre intérieur de la protection et une rosace couleur or recouvrit le bouclier.

Au signal de l'arbitre, les deux combattants s'installèrent à égale distance du centre tandis que des troubadours retirèrent la table couverte d'armes.

L'homme toujours encapuchonné fit craquer sa nuque de chaque côté en maintenant fermement son arme. Il rabaissa le capuchon pour dissimuler son visage, mais une épaisse barbe poivre et sel descendait jusqu'à sa poitrine.

Lüka se racla la gorge, fronça les sourcils. Il ancra ses pieds dans le sol et serra fermement ses outils de combat. Son regard ne quittait plus son adversaire. Il ne jeta pas même un regard à Lyuri qui l'observait toujours depuis le balcon aux côté d'Evrett. Son sang bouillonnait dans ses veines.

L'arbitre leva un bras en l'air, recula de trois pas. Il se tourna vers Lüka puis vers son adversaire, prêts à en découdre. Il recula jusqu'à une petite plateforme qui le souleva à quelques mètres du sol et baissa les bras en poussant un cri de guerre. Le combat pouvait commencer.

Kaliora, la planète aux trésors T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant