Kaliora, la planète aux trésors T.1

Chapitre 15

« Tout va bien ? demanda Lüka. Tu t'es blessée ?

Il attendait derrière la porte du vestiaire de Lyuri en s'essuyant les cheveux.

— Euh... Non, c'est rien de grave !

— Tu es sûre ? Tu veux que je ramène de quoi te soigner ?

— Non, non, ça va, merci !

Lüka attendit quelques secondes de plus derrière la porte pour être sûr que Lyuri ne change pas d'avis et il partit se changer. En sortant de son vestiaire, l'adolescent patienta une minute, puis deux, puis dix. Alors il se décida à aller voir le militaire qui rangeait du matériel.

— Votre amie ? Non elle n'est plus là, elle est partie il y a peu. »

Lüka, ne comprenant pas vraiment la situation, se mit en tête d'essayer de la retrouver. Il s'aventura seul dans les couloirs sans fin de la base militaire à la recherche de sa coéquipière.

Il se rendit à l'étage où se trouvait sa chambre et l'aperçut en train de parler avec Alexalaëlle.

« Je suis désolée, je n'ai rien, je n'en ai pas besoin... Mais je peux toujours aller demander, quelqu'un doit bien avoir ça, entendit-il. »

Il vit la militaire s'en aller et il rejoignit Lyuri au milieu du couloir, devant sa chambre.

« Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda-t-il presque inquiet.

Lyuri bafouilla quelque chose d'à peine audible.

— Quoi ?

— J'ai mes règles... répéta-t-elle un peu plus fort.

— Tes quoi ?

Lyuri vit dans le regard de Lüka qu'il ignorait complètement de quoi il s'agissait.

— Est-ce que ça t'embête si on parle dehors ? J'ai besoin de prendre l'air...

— Non, bien sûr.

— Génial, attends-moi deux secondes.

Lyuri déplaça la lourde porte en acier et s'engouffra dans sa chambre en la refermant derrière elle, une solution provisoire en tête. Lüka attendit à nouveau quelques minutes en silence que sa coéquipière en sorte, seul dans le couloir.

Ils franchirent l'entrée surveillée grâce aux codes d'accès fournis par Alex et à leurs empreintes digitales enregistrées dans la base de données. Se déplaçant de planche en planche sur les allées de bois, ils finirent par rattraper la petite parcelle de sable. Lyuri sentait les minuscules grains rentrer un peu plus à chaque pas dans ses chaussettes.

Ils s'installèrent sur un gros rocher sur la plage de la petite île. Vivre dans un bâtiment sous l'eau donnait l'impression à Lyuri de suffoquer.

« Personne ne t'a jamais expliqué ?

— Si je ne sais pas, je suppose que non. J'ai une bonne mémoire.

— C'est... comment dire ça... ?

Les vagues d'écrasèrent sur le rocher, éclaboussant leurs pieds déchaussés.

— Tous les mois, les femmes humaines terriennes perdent un peu de sang pendant à peu près une semaine... Ca permet d'évacuer ce qui nous sert à avoir des enfants si ça n'a pas été utilisé. Depuis que je suis au pensionnat, je les ai rarement à cause du stress et de l'angoisse, alors je n'ai pas pensé à prendre des protections...