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ELVIRA Février 2022

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ELVIRA
Février 2022

Plongée dans ma lecture depuis une bonne heure, je me détends par rapport à ce qui s'est passé hier. Victor est présent chez moi, et je fais tout pour qu'il ne devine pas la tristesse qui m'habite.

Il est là, assis à mes côtés, sa tête délicatement posée contre mon épaule, les yeux rivés sur l'écran de la télévision où défile un dessin animé. De temps à autre, je vois son visage se tourner discrètement vers le mien, avant de revenir en position initiale.

— Pourquoi Pablo est pas là ? me demande-t-il en se tournant entièrement vers moi.

— Il est à l'entraînement, tu sais, il joue au foot.

— Mais il revient quand ? Moi, j'aime bien Pablo, il est plus gentil que Marius. Et hier, il a même joué avec moi à Mario. J'y joue jamais sauf chez mes copains.

— C'est super si tu t'es amusé ! Il t'a fait manger des cochonneries, j'imagine ?

— Non, juste un sandwich. Mais son frigo était rempli de légumes. Ça doit pas être amusant de manger chez lui.

Un rire m'échappe, pensant aux régimes stricts des sportifs. Pablo m'avait déjà raconté des anecdotes sur les préparateurs physiques et le staff qui surveille leur alimentation. Un écart et ils doivent redoubler d'efforts.

— Il revient après Pablo ou pas ?

— Il m'a dit qu'il serait là dans une heure environ. Après, il pourrait y avoir un imprévu ou autre.

Victor fait la moue. J'ai l'impression que sa préférence pour Pablo me rend un peu heureuse, même si je peine à l'admettre.

— Pourquoi tu nous as demandé de partir hier soir ?

— C'était une conversation d'adultes, et ça ne concernait pas Pablo. Mais tu t'es bien amusé, non ?

— Pourquoi est-ce que les adultes sont méchants ? Et pourquoi est-ce que les conversations d'adultes sont violentes ?

Sa question, posée avec une innocence désarmante, me fait l'effet d'un coup en plein cœur. J'ouvre la bouche pour lui répondre, mais aucun mot ne vient. Comment expliquer à un enfant la complexité des émotions, des frustrations, et des blessures qui, chez les adultes, dégénèrent parfois en mots durs et en tensions insupportables ?

Je pose une main sur son épaule, cherchant à l'apaiser.

— Les adultes... parfois, ils se font du mal sans vraiment le vouloir, dis-je doucement. On se sent souvent dépassé, et on réagit mal. Ça ne veut pas dire que c'est bien, ni que c'est juste.

Il me regarde avec ses grands yeux inquisiteurs, comme s'il essaie de comprendre un monde qui, pour lui, reste encore rempli de mystères.

— Mais c'est stupide, murmure-t-il en détournant les yeux.

𝘧𝘢𝘭𝘭𝘪𝘯𝘨 𝘧𝘪𝘳𝘴𝘵 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant