𝑷𝑨𝑩𝑳𝑶 𝑮𝑨𝑽𝑰 | Elvira, passionnée de cuisine, emménage dans son nouvel appartement à Barcelone. Pour l'anniversaire de sa meilleure amie, elle décide de lui préparer un gâteau, mais se rend rapidement compte qu'elle manque de la farine.
Dépou...
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PABLO Février 2022
Alors que le bruissement du moteur nous accompagne, je conduis Elvira vers la boulangerie, le temps passant lentement sous ce silence bruyant. De temps à autre, je glisse des regards discrets dans sa direction, conscient de l'inconfort qu'ils suscitent. J'ai pourtant tenté de la rassurer plusieurs fois, mais l'idée de travailler l'angoisse un peu plus chaque minute.
Le trajet se poursuit encore cinq courtes minutes avant que je ne décide de nous garer dans une ruelle en retrait de la boulangerie, préférant l'ombre à la lumière pour éviter d'être reconnus. Un silence apaisant s'étire dans l'habitacle, tandis qu'Elvira s'enfonce un peu plus dans son siège, laissant échapper un soupir, avant de se pencher pour attraper son sac à main qui se trouvait maintenant à ses pieds. Sans plus attendre, la portière s'ouvre.
— Attends, stoppé-je la brune.
Elvira tourne la tête vers moi, visiblement perplexe. Je pousse doucement ses cheveux de son cou tandis que mes yeux balayent rapidement à droite, puis à gauche.
— Qu'est-ce que tu fais, Pablo ?
— Comment tu as fait ?
— De ? me demande-t-elle avant de remettre ses cheveux, qui se trouvaient dans ma main, à leur place.
— Je t'avais pourtant laissé une marque hier...
— Pourquoi ? Ça te dérange que je ne l'ai plus ?
Un silence s'installe de mon côté, alors que je cherche en vain des arguments, conscient que je n'ai absolument rien à avancer.
— Eh bien, si tu veux tant savoir, je l'ai fait disparaître. J'ai des techniques, tu croyais vraiment être le premier à me faire ce genre de chose ? Crois-moi, j'en ai connu pas mal d'autres garçons qui m'ont fait ça avant toi, annonce-t-elle en regardant face à elle.
Elle tourne alors la tête vers moi, réfléchissant un instant avant de se mettre à sourire.
— Puis... si je devais classer le meilleur au moins bien, franchement... tu serais le deuxième.
Un sourire se dessine sur mon visage, satisfait qu'elle pense ça de moi. C'était pourtant la première fois que je faisais ça à une fille.
— Le deuxième en partant de la fin, finit-elle. Bonne journée, Pablo.
Une bouillonnante colère m'envahit tandis que je l'observe s'éloigner. J'avais toujours considéré Elvira comme une personne plutôt... innocente, pour ainsi dire. Apprendre qu'elle a partagé sa peau avec un grand nombre de garçons fait naître une rage intense en moi.
Le trajet jusqu'au terrain semble interminable, chaque minute me laissant le temps de ruminer ses paroles. Colère et confusion s'entremêlent dans mon esprit. Je croyais que notre relation était spéciale, que j'occupais une place différente des autres. Pourtant, ses mots résonnent avec une réalité difficile à avaler.
