Alya

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● PDV Alya ●


Ma tête me fait atrocement mal, mes poignées et chevilles sont compressée au point où j'ai l'impression qu'ils vont tomber. J'essaie de me dégager, mais ça met impossible de faire un seul mouvement, j'essaye d'ouvrir les yeux, seule l'obscurité m'entoure. Mes yeux s'adaptent petit à petit à l'environnement qui m'entoure, rien, il n'a strictement rien dans la pièce où je me trouve à part moi attaché à une chaise. Les événements me reviennent petit à petit, j'espère que les autres vont bien. La porte s'ouvre laissant passer un faisceau de lumière, une gamelle glisse jusqu'à moi et un pichet m'éclabousse les jambes.

- Bouffe !

Seules mes jambes peuvent me permettre d'atteindre ce qui semble être de la nourriture, au bout de longues minutes, j'arrive à soulever la gamelle avec mes pieds, alors qu'elle atteignait la moitié de mon corps, elle se renverse, me recouvrant d'une espèce de pâté. Je suis sûr que ça ne se mange pas, Pablo aussi, le faisait, enfermé dans une pièce attachée, me laisser espérer manger alors qu'il m'était impossible d'atteindre ce que je convoitais, je crois que c'était la pire des tortures que j'ai pu endurer, mourir de faim sachant qu'à 1 m de moi, se trouver la seule chose dont j'avais besoin, finalement, c'est peut-être bien la torture psychologique qui était la plus douloureuse.

J'ai dû rester bien 3h recouverte de cette substance douteuse avant qu'un homme dont je n'avais jamais vu le visage avant rentre dans la pièce, un tuyau d'arrosage à la main, je savais déjà ce qui m'attendait encore une fois, Pablo me faisait subir la même chose. Il appelait ça le jour de la pluie toutes les 15 jours, je dirais, il rentrait dans la pièce un tuyau avec lui et allumer le jet le plus puissant évidemment et me "laver", d'un côté, j'étais heureuse d'être propre, enfin histoire de quelques heures, mais d'une autre les marques rouges laissées sur le corps et les brûlures ressentis dès que l'eau touchée une de mes plaies me détruisez plus que je ne l'étais déjà.

L'homme enclencha l'eau et balaya mon corps. La pression étant trop forte me fait tomber en arrière, toujours accroché à la chaise, ma tête heurte violemment le sol à m'en faire avoir des nausées. Brusquement la chaise est remise sur ses quatre pieds, mon corps est projeté de nouveau. Je lutte pour ne pas perdre connaissance, mais c'est peine perdue de nouveau tout devient noir autour de moi et je sens mon corps se relâcher.

Je me réveille pour la deuxième fois, cette fois-ci quand j'ouvre les yeux ce n'est pas le vide et la noirceur que je vois, mais Paul, dès qu'il remarque mon éveil, un mauvais sourire se dessine sur son visage.

- Ha, tu es enfin revenu à toi, tu as bien changé depuis la dernière fois que nous sommes vus, au restaurant, il me semble, ah oui, c'est quand je me suis échappé effectivement, j'ai mis une dizaine des hommes de ton copain au sol.

Voyant mon air d'incompréhension, il poursuit.

- Quoi, non, ils ne te l'avaient pas dit, après que j'ai fait exploser votre voiture et que vous êtes partis, j'ai envoyé un petit message à ton copain en lui disant que vu qu'il avait pris ce que j'aimais le plus au monde, j'allais faire de même. Bon pas de chance, c'est tombé sur toi, mais voit le bon côté des choses...non en fait, j'ai beau chercher, je ne vois pas. Au moins moi ça me permettra de me venger, c'est quand même bizarre, tu ne penses pas, ils disent que tu fais partie de leur famille, ils t'intègrent et te traite comme une merde. À toi aussi, ils ont dû te faire des pitchs comme à moi, tu dois sûrement pas le savoir, mais moi aussi, ils m'ont recueilli entre guillemets, je fuyais mon père violent et je suis rentré dans le bar, c'est Max qui m'a trouvé bel hasard quand on sait qu'il m'a volé la femme de ma vie, mais passons. Avec le temps, je suis devenu très proche avec eux. Ils n'arrêtaient pas de dire qu'on était une famille, que jamais, ils ne m'abandonneraient, après, je me suis tapé sa sœur au début, il n'avait pas vraiment de problème avec ça, bon bien sûr, j'ai eu le droit à tout le tralala [ne lui fais pas de mal bla bla bla] bon voilà quoi puis finalement, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais moi, je me suis fait virer. Il m'a dit de plus jamais revenir, que Malya ne m'aimait plus, que j'étais une mauvaise personne, du coup voilà, on en arrive là moi qui essaie de me venger, toi qui vas souffrir et mourir, mais tout ça par amour que ce soit de ton côté ou du mien, tout ça est de la faute à l'amour.

Ce mec est fou et me terrorise, je crois même qu'à côté Pablo n'est pas si déjanté, ses yeux reflètent la folie, Paul se lève et se dirige vers la sortie avant de franchir le seuil de porte et de s'adresser encore une fois à moi.

- À de suite ma belle

Terroriser, je plonge encore une fois dans Morphée, je me réveille de nouveau, mais cette fois-ci, je ne suis plus dans cette pièce sombre, mais dans ce qui semble être une chambre. Je suis attaché aux quatre coins du lit, je ne peux qu'observer impuissance. Une vingtaine de minutes plus tard, Paul rentre dans la chambre, apparemment ravie de me voir réveiller.

- Princesse, enfin, on va pouvoir s'amuser, je me demandais ce qu'on pourrait faire en attendant la venue de Lucas, car j'en suis presque sûr que par fierté, il viendra, avec l'aide d'un de mes proches, j'ai pensé à un jeu, je suis sûr que tu as envie de savoir les règles de ce jeu.

– Je t'explique, chaque jour sera égal à l'offrande de ton corps, aujourd'hui, tu me l'offriras une fois, puis demain encore une fois de plus, puis après-demain une de plus, je pense que tu as compris où je voulais en venir, je sens que ce jeu va être un divertissement inouï c'est pour cela que je t'ai changé de pièce, on sera quand même plus confortable dans un lit.

Je me liquéfie sur place, je pensais avoir vécu l'enfer avec Pablo, mais je crois bien qu'Hadès se trouve en face de moi. Je tente de tirer sur mes liens, en vain tous ceux que je gagne, ce sont des marques sur mes poignets et une douleur incontrôlable prenant toute possession de mon corps.

- On commence la partie dès ce soir, je dois aller me reposer, je ne voudrais pas me fatiguer trop rapidement, espérons pour toi que Lucas arrive rapidement, non pas que je te laisserai repartir avec, mais je compte bien te tuer devant lui. Sur ce, je te dis bonne journée et à ce soir princesse.

Les larmes envahissent mon visage et inondent mon buste, ce mec est un grand malade, je ne veux plus revivre ça, je ne veux plus devoir subir sans rien faire, quel genre de personnes peut être assez sordide pour trouver ce jeu amusant.

Sentant le début de crise pointe son nez, je pense à la seule personne qui me calme instantanément, je pense à ses cheveux, je pense à ses yeux, ses lèvres, ses tatouages, c'est fou comment ses tatouages m'obsèdent, son poignard, ses roses, l'horloge tatouée sur ses côtés. Je me calme petit à petit, Lucas viendra me chercher, j'en suis sûr, du moins je l'espère. 

Apprends moi !!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant