Chapitre 5

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ATHÉNA

- Mais pourquoi ? m'énervais-je. Je ne peux pas sortir sous cette tempête de neige, putain !

Je jette un coup de pied dans le mur, ce que je regrette rapidement. Si je n'en étais pas certaine, je peux maintenant assurer que le mur est plus résistant que moi.

- Mais regarde son état !

Milo crie sûrement aussi fort que moi, et me montre du doigts Maria. La brune est malade, et pas qu'un peu. Elle a le teint encore plus pâle que d'habitude, et grelotte, recroquevillée sur elle même.

Je me demande presque si elle ne va pas mourir de froid avant la tombée de la nuit.

Milo veut que j'aille en ville voler des médicaments et des couvertures. Mais il y a une tempête de neige dehors, et déjà que nous sommes pas vraiment à l'abris ici, cela risque d'être pire en centre-ville.

- Milo, putain ! Je ne peux pas aller dehors, c'est beaucoup trop dangereux.

J'ai déjà vécu ce genre de situation. Ce moment où tu sais que si tu ne trouves pas un endroit pour te réchauffer rapidement, tu vas sûrement mal finir. Mais si je m'aventure à l'extérieur, je vais finir dans le même état que Maria.

- Tu n'es vraiment qu'une égoïste, me crache-t-il. Tu ne l'a jamais aimé de toute manière, mais ce n'est pas une raison pour la laisse crever !

Je serre mes poings. Sa manière de hausser la voix et de me dire cela m'énerve énormément. Mais je suis la plus grande de nous deux, il faut que je contrôle la situation.

- Va plus loin avant que je ne te refasses le portrait, ordonnais-je. Laisse moi gérer.

Le blond jette un coup d'oeil vers Maria, qui commence doucement à fermer les paupières. Je lui lance un regard meurtrier, et il daigne enfin me laisser.

Tandis que Milo s'allonge sur son bout de cartons et se recouvre d'une couverture, je me baisse à la hauteur de Maria.

- Ouvre les yeux, dis-je d'une voix froide. Il ne faut pas que tu t'endormes avant d'être un peu réchauffée.

Je sais qu'elle m'entends quand elle hoche la tête. Ses yeux noirs se plantent dans les miens, et je ne les ai jamais vu aussi apeurés.

Elle a peur de mourir aujourd'hui.

- Tu as quoi comme vêtement sur toi ? demandais-je.

Elle tente d'ouvrir la bouche, mais rien ne sort. Ses lèvres sont gercées, et virent au violet.

- Maria, tu as combien de couches de vêtements sur toi ? demandais-je plus fermement.

J'ai beau ne pas l'apprécier de tout mon coeur, Maria et moi nous côtoyons depuis pas mal de temps malgré tout. Je ne peux pas la laisser mourir.

Faiblement, elle lève le bras et me montre quatre de ses doigts.

- Quatre couches ? m'assurais-je.

Elle hoche la tête. Je me relève, et cours voir ce que j'ai dans mes affaires. Il faut absolument que je trouves un moyen que sa température corporelle remonte.

The road that separates us ~BILLIE EILISH~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant