Emmy
Nous voici réunies pour un nouveau mercredi ente filles. J'avoue que cette soirée chez Alice me fera le plus grand bien, après cette journée pourrie, même si je suis crevée.
— Tu bosses trop, Mimy, remarque Charlotte alors que je baille une nouvelle fois.
— Mais non... Je suis juste fatiguée.
— Ça fait dix jours que tu passes ton temps à travailler. Ce qui fait que tu es fatiguée.
Je lève les yeux au ciel, sachant pertinemment que je n'aurai pas le dernier mot avec Charlotte... et qu'elle a raison. Depuis notre retour du team-building, je passe mon temps à bosser. Ca m'occupe l'esprit, et je préfère ça que de me poser des questions. Je pousse un soupir pour moi-même. Alice m'interrompt dans mes pensées :
— En parlant de fatigue... Quoi de mieux que des petites vacances à la montagne pour se reposer ?
Charlotte et moi la regardons incrédules.
— Voilà, avec Martin, on se disait que ça pourrait être sympa un petit séjour à la montagne entre amis, pour fêter le jour de l'an. Le chalet de ses grands-parents sera disponible. Martin en a parlé aux garçons, ils sont partants aussi, poursuit mon amie.
— Aux garçons ? répété-je bêtement, mon esprit vagabondant encore.
— Oui, à Ju et Max.
— Oh ouais ! s'exclame Charlotte, excitée par cette perspective. Ce serait génial ! En plus je suis en congés cette semaine-là.
Alice sourit en se tournant vers moi.
— Cool. Et toi Emmy ?
— Oh... euh... Ouais, pourquoi pas ? dis-je en me levant pour aller aux toilettes. Il faut juste que je vois si je peux prendre ma semaine. Ça va dépendre aussi de...
— Ton sexy boss, termine Charlotte en levant les sourcils de manière suggestive.
Je m'arrête pour la regarder avec de gros yeux, et la découvre toute souriante, fière de sa remarque. Elle est loin de se douter de ce qu'il s'est passé...
—Ouais, réponds-je après un temps avant de me remettre en route, dans le bon sens de marche, et de me prendre... un torse... à l'odeur familière... encore...
Je me recule et reprends rapidement mes esprits. Max me fixe de ses yeux bleus, dans lesquels je décèle une lueur étrange.
— Pardon, dis-je simplement avant de les contourner, Martin et lui, et d'aller m'enfermer dans les toilettes.
Je respire un grand coup. Ca fait dix jours que notre team-building a eu lieu et donc ma nuit avec Maxime. Et contrairement à ce que vous pouvez vous imaginer, les conséquences de cette nuit ont plutôt été désastreuses... même si comme dirait Charlotte : « J'ai vraiment pris mon pieds ».
Le lendemain, je me suis réveillée légèrement en retard, dans une chambre déserte. Je me suis dépêchée à regagner ma chambre pour me préparer et rejoindre mes collègues au petit-déjeuner. Autant Jérémy était heureux de me retrouver autant Maxime était fuyant, non pas que je voulais qu'il étale devant tout le monde ce que nous avions fait, loin de là, mais il n'était pas comme d'habitude... et depuis, il a instauré une distance entre nous. Toute la journée, il m'a évité et depuis... on s'évite encore et ça n'a rien à voir avec la gêne que nous avions lors de notre rencontre.
Au travail, son ton devenu plus formel, presque détaché. Nous nous croisons dans les couloirs, et il détourne parfois le regard. Il fait en sorte de n'interagir avec moi que pour l'essentiel. Ses phrases sont courtes, ses sourires rares. Pourtant, je le vois rire avec d'autres personnes, même avec Laurine des RH. Dans le privé, c'est la première fois qu'on se revoit, et ce n'était même pas prévu.
J'oscille entre la frustration et la tristesse. Je n'arrive pas à comprendre : a-t-il regretté cette nuit que nous avons partagée ? A aucun moment je n'ai attendu un engagement de sa part, si c'est ce qui lui a fait peur. C'était un moment d'égarement, dont on avait envie tous les deux. Une nuit, qui n'engageait à rien.
Finalement, je me dis que peut-être j'ai été trop naïve et que je n'étais qu'une conquête de plus ? Ca ne m'étonnerait même pas vu l'échange que j'ai surpris cet après-midi. Je voulais déposer un dossier sur son bureau. J'aurais peut-être dû attendre une réponse avant d'entrer, mais la porte était entre-ouverte et j'étais pressée de me débarrasser de ma tâche. Bref, j'ai ouvert et je l'ai surpris en train d'enlacer une jeune femme, dans son bureau. Il emmène même ses conquêtes au travail ! Non mais vous y croyez ?
Je me décide à sortir des toilettes, et je surprends une conversation entre Maxime et nos amis :
— Comment va Sarah ?
— Ça va. On s'est vu aujourd'hui. Elle tient le choc, répond-il. Les évènements l'ont un peu ébranlé mais ça va aller.
Je croise son regard, mes idées se bousculant dans ma tête. Je sais qu'ils parlent de cette fille que j'ai vue aujourd'hui. Si Alice et Martin la connaissent, cela voudrait-il dire que Maxime était déjà en couple avant ? Oh mon dieu, si c'est le cas, ça voudrait dire que je ne suis qu'une...
— Emmy ? m'interroge Alice, inquiète. Tu vas bien ?
— Oui, nickel, dis-je en m'éclaircissant la voix. Salut Martin, ajouté-je avant de me réinstaller, je suis désolée, je ne t'ai pas dit bonjour tout à l'heure.
— Pas de souci, miss, me répond-il avec un clin d'œil. Face au torse de Sexy Boss, je n'avais aucune chance, plaisante-t-il.
Je me sens rougir d'un coup. Oh non ! Je suis sûre que Charlotte l'a fait exprès cette chipie. Je comprends mieux son sourire lorsqu'elle l'a dit. Quelle idée aussi de marcher à reculons pour continuer une conversation.
— Tu te sous-estimes, très cher. L'apparence ne fait pas l'homme, lancé-je avec un clin d'œil à son attention ce qui le fait sourire.
J'entends Charlotte pouffer et regarder, d'un air suspicieux, dans la direction de Maxime.
— Toi, lui lance-t-elle, je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais t'es dans la merde.
Je croise son regard azur, aussi gêné que moi par ma cousine, et hausse les épaules en m'installant. Martin se râcle légèrement la gorge et reprend la parole :
— Alors les filles, partantes pour des vacances au ski ?
— Trop ! répond Charlotte. Faut juste que ton pote accepte les congés de Mimy.
— Il tient peut-être à sa vie, plaisante-t-il. A force de se faire rentrer dedans, il ne faudrait pas que la prochaine collision soit fatale.
— Oh oui ! T'imagines ! En plus, elle lui en veut visiblement donc ça serait suspect... Quoi qu'avec sa maladresse, ça passerait pour un accident.
Charlotte et Martin éclatent de rire.
— Au cas où vous l'auriez oublié, on est toujours là, intervins-je mimant un air vexé.
— Oh, on rigole, reprend Charlotte. Alors Sexy boss, tu libèreras ma Mimy d'amour ? Promis, elle sait être hyper sympa et souriante. Tu auras juste à éviter d'être dans son passage.
— Charlotte ! râlé-je.
— C'est ok, répond Maxime au même moment.
— Génial, s'exclame Charlotte. Ca va être trop bien !
Je jette un coup d'œil à Maxime, pour le remercier. Cette semaine promet d'être intéressante. J'espère sincèrement que la situation s'améliorera d'ici-là.
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Quand le hasard s'en mêle
RomanceRencontrer un type canon en soirée, ça peut arriver à tout le monde. Mais quelle est la probabilité de revoir cette personne et de devoir collaborer avec elle aussi bien sur le plan professionnel... que personnel ? C'est ce qui arrive à Emmy et Max...