Emmy
Alors que j'arrive au bar, et ai à peine pu passer commande, un mec, visiblement éméché vient me parler.
— Bonsoir, jolie demoiselle.
Je me force à sourire, il ne manquait plus que ça...
— Je t'ai vu toute seule, et je me suis dit, pourquoi ne pas lui tenir compagnie.
— Justement, je ne suis pas vraiment seule en fait... J'attends quelqu'un.
— Je ne suis pas jaloux, me répond-il sous le ton de la confidence, en me faisant un clin d'œil.
Ce n'est pas vrai... Je déteste ce genre de type. Il se lance dans un monologue que je n'écoute qu'à moitié. Je me recule autant que possible, m'enfonçant dans mon tabouret, tandis qu'il se rapproche à chaque parole, toutes plus lourdes les unes que les autres, ne me laissant pas en placer une.
— Si j'étais votre petit ami..., poursuit-il.
— Justement, vous ne l'êtes pas, interrompt une voix familière alors que je sens un bras s'enrouler autour de ma taille, me faisant frissonner.
Je me retourne, prête à en découdre, et découvre le fameux Max qui me fait un clin d'œil.
— Ça va chérie ?
Je hoche la tête doucement, comprenant ce qu'il est en train de faire.
— Merci d'avoir pris soin de ma fiancée, lance-t-il à l'attention du dragueur qui s'éloigne tout penaud.
— Merci, dis-je une fois seule avec Max.
— De rien, vous aviez l'air un peu en difficulté.
— Ouais... et vous avez saisi l'occasion pour venir au secours d'une demoiselle en détresse, plaisante-je.
— Exactement. Ça m'a donné l'occasion de me rattraper pour tout à l'heure, dit-il avec un sourire.
— Oh. Je suppose que je vous pardonne, dis-je sur un ton faussement sérieux.
— Maxime, se présente-t-il en me tendant la main, tandis que son sourire s'élargit.
Je m'apprête à lui répondre quand Charlotte arrive et débite sans se rendre compte que nous ne sommes pas seules :
— Désolée, j'ai mis une éternité ! Il y avait une queue de malade chez les filles. J'ai fini par aller chez les mecs !
Oui, ma cousine et moi avons un trait de caractère commun : nous n'aimons pas attendre.
Charlotte remarque enfin Maxime et le salue. Je fais les présentations et explique rapidement son intervention. Charlotte lui propose un verre pour le remercier.
Les amis de Max viennent se joindre à nous, ne le voyant pas revenir, et c'est comme ça que nous nous retrouvons à terminer la soirée ensemble. Nous discutons de tout et de rien : j'apprends que Max a 28 ans, qu'il a un frère aîné, joueur de hockey, et une petite sœur encore étudiante et qu'il a pas mal voyagé ces dernières années pour son boulot avant de se décider à poser ses valises.
Il m'invite à danser durant le quart d'heure américain, et je découvre qu'il est un bon danseur. Sérieusement, il y a encore des boîtes qui passent des slows ?! J'apprends à le connaître davantage, et je réalise qu'il est très attirant. Son contact sur ma peau me fait frémir. En même temps, je ne dois pas être la seule fille à réagir comme ça à son contact.
Charlotte, de son côté, profite de la soirée et enchaîne les shots avec les garçons. Au moment de partir, j'accepte la proposition de Maxime de nous raccompagner. Avec Jérémy qui est parti plus tôt, nous devions rentrer en métro, mais j'avoue que voir Charlotte tituber ne m'a pas fait hésiter longtemps pour accepter. Elle aura un bon mal de tête demain !
En arrivant devant l'immeuble, Charlotte dort comme un bébé dans la voiture. J'essaye de la réveiller sans succès.
— Je vais la porter, propose Maxime.
Je me décale donc pour le laisser passer, et lui montre le chemin jusqu'à la chambre de Charlotte pour qu'il la dépose sur le lit. J'enlève rapidement ses chaussures à Charlotte, monte le drap sur elle et rejoins Maxime dans le salon.
— Tu veux boire un verre d'eau ou un jus de fruit ? proposé-je.
— Non merci. Je vais y aller, répond-il en jetant un coup d'œil par la fenêtre, où le jour commence à se lever.
Je le raccompagne jusqu'à la porte, et je sens une tension palpable dans l'air.
— Merci de nous avoir raccompagnées.
— De rien. Charlotte n'était pas vraiment en état de rentrer en métro.
— Pas vraiment, non, souris-je en détournant le regard. Alors... euh... à plus !
— Ouais, sourit-il à son tour.
Nos regards se croisent, et il semble hésiter.
— Oh, et puis merde.
Il m'agrippe la taille d'une main, déplace une mèche de cheveux de l'autre et s'empare de ma bouche pour un baiser passionné.
Je réponds à son baiser, enroulant mes bras autour de sa nuque. Ses mains glissent sur moi alors que notre baiser s'intensifie. Je laisse échapper un gémissement, le cœur battant.
Un bruit soudain nous fait interrompre notre étreinte, et je réalise que nous sommes toujours sur le palier quand un voisin passe. Je rougis.
— Je... euh... désolé, s'excuse Max. J'y vais.
Je n'ai pas le temps de répondre qu'il est déjà dans l'escalier. Merde, je ne comprends plus rien. Ça avait l'air plutôt bien parti, et d'un coup il disparaît. Je referme bêtement la porte, pensive ou plutôt décontenancée, file dans la salle de bain puis vais me coucher, tentant en vain d'oublier les frissons provoqués par Maxime. Pour une fois que je me laisse aller, le mec prend la fuite...
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Quand le hasard s'en mêle
Roman d'amourRencontrer un type canon en soirée, ça peut arriver à tout le monde. Mais quelle est la probabilité de revoir cette personne et de devoir collaborer avec elle aussi bien sur le plan professionnel... que personnel ? C'est ce qui arrive à Emmy et Max...