Quand le hasard s'en mêle

18 - La Surprise

Point de vue d'Emmy

Je regarde l'heure sur mon téléphone : 20 heures. Jérémy, Charlotte et moi venons de terminer notre séance de sport, et comme à son habitude, Charlotte m'a convaincue de boire un verre avec eux pour relâcher la pression. Je sais que Maxime avait des choses à régler ce soir, alors je n'ai pas prévu de le voir. Les choses se sont arrangées. Il a fait comprendre à Laurine qu'elle ne devait rien attendre de lui et moi, j'ai mis de l'eau dans mon vin et appris à relativiser.

Soudain, je reçois un message :

Maxime : « Prête pour un kidnapping ? Aucun refus accepté. »

Je souris, intriguée, et m'empresse de trouver une excuse pour décliner le verre avec les autres.

— Oh, euh...finalement...

Charlotte me dévisage, amusée, et me glisse :

— L'appel de Sexy Boss est le plus fort. Il faudra vraiment que tu bosses tes excuses.

Je lève les yeux au ciel, mais elle ne dit rien de plus. Je salue tout le monde et file rejoindre Maxime à l'extérieur. Quand j'arrive, il est là, appuyé contre sa voiture, l'air satisfait.

— Alors, en forme pour l'aventure ? dit-il avec son sourire en coin.

— Tout dépend de ce que tu entends par "aventure", dis-je en haussant un sourcil.

Il m'ouvre la portière, et une fois à l'intérieur, je remarque une couverture et un petit panier posé à l'arrière. Je ne peux m'empêcher de sourire.

— On va faire un pique-nique nocturne ?

— Peut-être, répond-il d'un air mystérieux en démarrant la voiture.

Le trajet se déroule dans un silence complice, interrompu par quelques regards et sourires échangés. Après une dizaine de minutes, il tourne dans un chemin bordé d'arbres, et j'aperçois une petite clairière éclairée par la lueur des étoiles. La lune éclaire juste assez le paysage pour qu'on ait l'impression d'être dans un autre monde, loin de la ville

— On est arrivés, m'annonce-t-il. Ne bouge pas.

Je reste assise tandis qu'il sort et ouvre ma portière comme s'il allait m'inviter à un bal. Une fois dehors, je le suis jusqu'à un petit coin où il installe avec soin la couverture épaisse posée sur l'herbe, des coussins, et ouvre le panier avec... oh, des mini-desserts et une bouteille de champagne !

— Tu as fait tout ça pour moi ?

— Pour nous, corrige-t-il en se rapprochant. Disons que je me suis dit qu'on méritait un petit moment hors du quotidien.

Je m'assois à ses côtés, touchée par cette attention. Il ouvre la bouteille de champagne et me tend une coupe, son regard pétillant de cette malice que je connais bien.

— À... nous deux ? propose-t-il en levant son verre.

— À nous deux, répété-je avec un sourire.

Nous trinquons, et le reste de la soirée se déroule dans une atmosphère légère et complice. Nous parlons de tout et de rien, plaisantons sur nos collègues (oui, Laurine est évoquée, mais juste pour en rire), et partageons des anecdotes de nos vies respectives. Il y a un moment où Maxime essaie de deviner mon dessert préféré parmi ceux qu'il a apportés, et bien sûr, il se trompe de choix.

— C'est la tartelette aux fruits rouges, dis-je en gloussant, alors qu'il vient de prendre une bouchée d'éclair au chocolat.

— Bon, ok, la prochaine fois, je t'amène des tartes aux fruits rouges, promet-il en m'attrapant la main pour la serrer dans la sienne.

Les heures passent sans que l'on s'en aperçoive. Il fait frais, mais Maxime a prévu de quoi nous réchauffer : il glisse un bras autour de mes épaules, et je me blottis contre lui, fermant les yeux un instant.

— Je crois que ça devrait devenir une tradition, murmuré-je, perdue dans le calme de la nuit.

— Absolument, répond-il en caressant mes cheveux. Toi, moi, et ce ciel étoilé.

Puis, dans un élan soudain, il se lève et me tend la main.

— Que dirais-tu d'une danse, là, maintenant ? me demande-t-il d'un ton malicieux.

Je ris, étonnée mais amusée. Il n'y a pas de musique, mais la scène est tellement inattendue et tendre que je lui emboîte le pas. Nous dansons sous les étoiles, maladroitement, mais en riant. Et même sans musique, je me sens étrangement bien. Nous nous laissons aller, balançant doucement sous le ciel étoilé, et pour la première fois depuis longtemps, je me sens parfaitement à ma place, comme si le monde autour n'existait plus.

Quand il me regarde, ses yeux brillent d'une lueur douce.

— Je crois que je ne me lasserai jamais de moments comme celui-là, dit-il doucement.

Je sens mes joues s'empourprer, et au lieu de répondre, je l'embrasse. Nous restons là, enlacés, perdus dans l'instant, et pour une fois, le monde autour n'a plus d'importance.