15- Et si (2ème partie)

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Après avoir surfé pendant encore un peu plus d'une heure, nous voilà de retour au chalet. Nous retrouvons Charlotte et Alice, installées à table devant un gros petit déjeuner.

— Des revenants ! rigole Charlotte en nous apercevant.

Maxime lui sourit et demande :

— Vous êtes toutes seules ?

Non, les garçons sont chacun dans une salle de bains, répond Alice.

— Alors, la neige était bonne ? nous demande Charlotte.

— Oui, on s'est bien amusé, réponds-je.

— Je vous laisse papoter entre filles, nous informe Maxime avec un sourire, je vais aller me changer.

Je le regarde s'éloigner et m'installe en face de Charlotte et à-côté d'Alice, piochant dans le paquet de gâteaux devant elles.

— Alors ? me disent-elles avec un grand sourire. Toi et Maxime ?

— Quoi Maxime et moi ?

— Il se passe quoi au juste ? demande Charlotte.

— On s'entend bien.

— C'est tout ? Parce que vous êtes partis soudainement hier soir et bizarrement, tu n'étais pas dans ton lit quand je suis rentrée.

— Oh... euh... On a discuté, et je me suis endormie.

— Dans sa chambre ?

— Oui.

— Emmy, tu ne sais pas mentir, me sourit Alice. On l'a vu t'emmené hier soir. Et je ne crois pas un instant à la version donnée à Martin selon laquelle tu ne te sentais pas bien. Surtout en voyant ta mine du jour.

— Je suis comme d'hab !

— Bien sûr...

— Bon, j'avoue, on s'est... embrassé, lâché-je, en minimisant les faits.

— Oh ! s'exclament-elles.

— C'est tout ? demande Charlotte, faisant mine d'être déçue.

— Il te plait ? s'intéresse Alice.

— Il est gentil, attentionné, plutôt beau garçon, ...

Je prends une grande inspiration face à leur mine disant « Tu ne nous la fera pas ma vieille ».

— Je... bon d'accord, c'était par la première fois... et euh...on s'est dit de voir au jour le jour, sans en parler autour de nous.

— Mais ? me dit Alice qui n'est pas dupe de mes questionnements intérieurs.

— C'est compliqué... Déjà, on travaille ensemble, je ne crois pas que ce soit une bonne idée de tout mélanger... Ensuite... ben, euh... il y a Julien... Vous aviez raison sur ses intentions, et ils sont amis avec Max, je ne voudrais pas semer la zizanie, ajouté-je.

— Et alors ? Julien se fera bien à l'idée si ça doit se faire. Et le boulot, vous êtes de grandes personnes et devriez savoir faire la part des choses... Puis tu n'as même pas l'intention d'y travailler à vie en plus, argumente Charlotte. Et... je sais que vous avez un crush l'un pour l'autre depuis le premier jour.

— Enfin... je ne sais pas trop si c'était une bonne idée... Je... je ne peux pas m'engager dans une relation.

— Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ? répond doucement Alice.

Je soupire, en triturant le biscuit que je viens de prendre.

— Ecoute Mimy, je pense qu'il est temps que tu ailles de l'avant pour de bon, me dit Charlotte en me prenant les mains. Liam est parti. Et il ne voudrait pas que tu t'empêches de vivre ta vie et d'être heureuse. Tu as peur de t'engager. On peut l'entendre et le comprendre. La dernière fois, vous aviez pris une décision importante pour un couple et il y a eu ce foutu accident. Mais... tu n'es pas responsable Emmy. Ce n'est pas parce que vous aviez décidé d'habiter ensemble que Liam a eu cet accident.

Je sens ma gorge se nouer, consciente que Charlotte voit juste. J'ai toujours ressenti une part de responsabilité dans ce qui est arrivé à Liam. C'est moi qui avait pris ce rendez-vous ce jour-là. Si ça n'avait pas été le cas, je me dis qu'il n'aurait pas eu besoin de prendre sa moto, et il n'aurait pas eu cet accident.

— Tu as le droit au bonheur, ma Mimy. Je ne dis pas que ce sera avec Maxime, mais tu ne dois plus te fermer des portes. Profites et laisse-toi aller.

— Oui, confirme Alice, on te le dit et répète : lâches du lest un peu.

— Merci d'être là les filles, leur dis-je en souriant.

— De rien, répondent-elle en chœur en venant faire un câlin collectif.

— Ca va les filles ? nous interrompt Martin.

Nous nous retournons face aux trois garçons qui nous observent.

— Humm. Oui, très bien, c'était l'heure de notre câlin, répond Charlotte. Tu en veux un ?

— Non merci, mes câlins sont réservés à mon amoureuse. Max nous a dit qu'on était invité chez les Beaumont demain soir. Ca vous dit ?

— Oui, pas de souci, répond Alice. C'est gentil.

Je regarde dans la direction de Maxime, qui me sourit et me fait un clin d'œil.

— Vraiment charmant ce garçon, me chuchote Charlotte, qui n'a visiblement rien loupé.

Pour la discrétion, c'est pas gagné, on dirait.



Quand le hasard s'en mêleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant