Quand le hasard s'en mêle

16-Au fil des jours (2ème partie)

Maxime

J'aperçois Emmy passer devant la salle de réunion, et ne peux m'empêcher de la suivre du regard, songeur. Nous avons fait un sacré bond en avant ces derniers jours, même si on est encore dans la retenue. J'ai même été étonné de son geste hier soir, quand elle m'a rattrapé pour m'embrasser devant sa cousine, même si je me doutais qu'elle était dans la confidence de notre relation naissante.

— C'est ok pour toi Max ? me demande mon parrain, ce qui me ramène à l'instant présent. Je vois... Emmy est bien plus intéressante que ton vieux parrain... se marre-t-il.

— Hein ? Euh... Excuse-moi, me reprends-je. Ok, on part mercredi jusqu'à vendredi.

Nous devons aller rencontrer un client à l'étranger, il souhaite être accompagné pour la mise en place d'une campagne de lancement de son nouveau produit. C'est l'urgence qui m'a occupé pendant les vacances, et à priori, notre première offre a été plutôt concluante, le client souhaitant nous voir.

— Nickel. C'est bon, tu vas tenir le coup loin d'Emmy pendant trois jours ? continue-t-il.

Je lève les yeux au ciel.

— Oui, c'est bon, souris-je. J'ai vécu 28 ans sans elle, je devrais m'en sortir encore pendant trois jours.

— Je préfère m'en assurer, on ne sait jamais. Je sais ce que c'est l'euphorie des premiers jours, continue-t-il avant de reprendre un sujet sérieux.

Étonnamment, il ne s'est pas attardé sur le sujet Emmy et ne l'a pas abordé depuis qu'on l'a croisé sur les pistes. Même pas un petit rappel de la conduite à tenir au boulot. En même temps, il sait qu'il peut me faire confiance sur ça, et je sais qu'il ne manquera pas de me rappeler à l'ordre en cas de débordement.

Peu de temps après, tout le monde nous rejoint dans la salle de réunion, pour le traditionnel petit-déjeuner du lundi mais, cette fois, nous tirons aussi les rois. Je rejoins Emmy dès que je le peux : à défaut de mieux, je serai au moins avec elle, le temps du discours de Fred. Depuis que je l'ai vu passer tout à l'heure, nous ne nous sommes pas vus et j'avoue que sa proximité me manque un peu... Déjà...

— Salut ! me sourit-elle.

— Salut... On mange ensemble à midi ? proposé-je discrètement.

— Désolé, Sexy Boss, surgit Jérémy de nulle part, elle est prise ce midi.

— Oh... réponds-je. Ce n'est que partie remise, alors.

— Oui, sourit-elle. Une autre fois.

Une fois la réunion terminée, chacun se dirige vers son bureau. Après un coup d'œil autour de nous, je tire discrètement Emmy dans le mien.

— Mais qu'est-ce que...

Je ne lui laisse pas le temps de répondre, que déjà je l'embrasse. J'en mourais d'envie depuis que j'ai croisé son regard ce matin.

— ... tu fais ? termine-t-elle, quand nos lèvres se séparent.

— Je dis bonjour à ma petite amie comme il se doit, souris-je.

— Oh... je vois. T'es fou, on aurait pu nous voir, remarque-t-elle.

— J'ai été prudent, dis-je sûr de moi. Tu m'as manqué cette nuit.

— Tu avais trop de place ?

Je lui souris. Ces derniers jours, Emmy me rejoignait la nuit, et effectivement, elle a une tendance à s'étaler dans le lit. Enfin, pas exactement, elle a tendance à se coller à vous et garder la place vide à côté d'elle.