Chapitre 3

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PDV Charles Quint :

_Charles.

Une faible voix rauque m'interpelle, et il me faut qu'un quart de seconde pour savoir à qui elle appartient.

Je me retourne d'un coup sec, sortant de ma torpeur dans laquelle j'étais plongé depuis qu'Hernando avait quitté la pièce.

La frêle silhouette de la femme que j'attends depuis maintenant six mois se dessine enfin devant moi. Malgré les quelques larmes qui trouble ma vue, c'est sans dommage que je constate que les traits de son visage se sont renfoncés. Malgré sa pâleur, ses lèvres bleuies, sa maigreur et les petites cernes présentes sous ces yeux, elle est magnifique.

Alors sans réfléchir je me jette dans ses bras, au même instant, Isabella se mets à verser toutes les larmes de son corps.

Et alors que je passe mes bras au tour de sa taille, je ne peux que laisser s'échapper un « Oh mon Dieu » de stupeur.

Et en effet, malgré les plusieurs couches de velours qui la recouvrent, je constate qu'elle est glacée et son corps est tellement mince que je crains de l'étouffer dans notre étreinte.

Entre deux sanglots Laguerra lâche :
_Il est parti Charles.

Pour la réconforter même si je ne pourrais jamais réparer son cœur brisé, je lui caresse doucement les cheveux qui pour une fois sont totalement détachés.

Je lui souffle gentiment dans l'oreille :
_Je sais Isabella. Je suis désolé. Je ne l'oublierai jamais. Promesse.

Soudain, je sens que sa prise se fait moins puissante, que son corps s'affaisse de plus en plus. Je la rattrape avant que ses jambes ne la lâchent pour de bon.

_Isabella ! Je resouffle.
Pas de réponse.
Bon Dieu.

Voyant qu'elle commence à s'en aller, je la prends délicatement dans mes bras et alors que je mets à courir pour l'amener à ses appartements, j'ordonne à Gonzalez de prévenir les dames de chambres de la Señorita afin qu'elles fassent couler un bain chaud le plus rapidement possible et que les majordomes vérifient que les feux allumés dans sa suite soient toujours alimentés.
Je lui demande aussi, de contacter mes médecins.

Ma course se fait tellement folle et Isabella est devenue si légère que j'ai peur de la broyer.

Une fois arrivé à sa chambre, je la pose délicatement sur le lit, lui enlève les couches de ses manteaux humides et la frictionne à l'aide d'une couverture.

_Isabella. Je clame. Je t'en prie, ne part pas !

Je continue mon travail pour la réchauffer afin de la ramener à elle.

_Aller Isabella ! Réponds pour l'amour de Dieu. Aller. Aller.

Au bout d'interminables minutes, des voies me parviennent mais aucune n'appartient à la Señorita :
_Votre Majesté.

Les trois caméristes d'Isabella, exécutant une profonde révérence me font savoir sur un ton très doux mêlée à une légère angoisse :
_La bain est prêt. Voulez-vous que nous nous en chargions ?

Je leur réponds à brûle pourpoint sur un timbre sombre :
_Je vais m'en occuper. Merci. Vous pouvez-prendre congé maintenant. Et ramenez de quoi la faire boire et manger ... des choses faciles à avaler, son estomac est encore trop vide ... Merci. Et veillez aussi, à ce que personne vienne la déranger. Prévenez-moi quand les médecins seront là ...

Elles ne se font pas prier : elles obéissent et sortent.

Je me retourne alors vers la plus belle des femmes :
_Isabella ? je resouffle une énième fois dans le creux de son oreille.

Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or. Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant