Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or. Saison 2

Chapitre 14

Je me retourne d'un coup sec, un peu trop violemment entre le peu d'espace qui me reste manquant de faire tomber mon assiette.
Je me prends le torse de la personne en pleine face.
_Hernando je souffle d'une voix à peine audible que je ne sais même pas si ses mots atteignent ses oreilles, en reprenant mes esprits et en relevant la tête.
Il n'a pas changé, bien que ses cheveux roux soient un peu plus longs tandis que ses yeux verts d'eau me scrutent avec indifférence.
_Je voix que vous vous êtes remise de votre convalescence Señorita. Dit-il en insistant bien sur le dernier mot.
Je me raidis et ce sont les poings serrés et le regard noir, que je lui demande :
_Qu'est-ce que voulez ?
Attrapant une de mes mèches de cheveux collée à ma joue humide qu'il enroule autour de son doigt, il lâche :
_Une dance ?
Bouche bée, ce n'est que quelques secondes plus tard que je décide de lui répondre toujours sur un timbre menaçant.
_Une dance ? Vous êtes sérieux ? Après ...
Mais il ne me laisse pas en dire plus : sa paume se retrouve sur ma bouche aspirant mes mots.
Tandis que j'essaye de me défaire de sa prise, il me prend violemment le bras pour m'emmener ... à l'opposée de la piste de dance ...
Une fois arrivé dans un coin de la salle, il me relâche.
Je tourne la tête pour évaluer les lieux mais personne ne semble nous remarquer ...
Je ne sais pas si je dois le prendre en mal ou en bien ...
Le fixant dans les yeux et avec toute la rage qui m'habite, je lui crache au visage.
_Qu'est-ce que vous voulez ? Répétais-je pour comprendre les motivations de son comportement.
Il ne pipe pas un mot mais me projette violemment contre le mur à l'abris des regards.
Je suis piégée entre ses imposants bras dont les mains sont plaquées contre mes biceps.
Sa bouche s'approche promptement du creux de mon oreille.
_Alors comme ça, c'est toi la nouvelle putain de Charles ! Me murmure-t-il sardoniquement.
Je suis trop choquée de ces propos à vomir pour riposter mais je m'efforce de continuer à le regarder dans les yeux avec la rage qui m'habite.
Je ne veux pas qu'il remarque que je tremble légèrement, que mon cœur bat la chamade et que mes jambes sont sur le point de lâcher ...
Qu'est-ce cela veut dire ?
Pourquoi s'autorise-t-il à me traiter de « putain » alors que je tout le monde sait que je suis l'une des favorites de Charles ... ?
Il ne m'en faut tout de même pas moins pour lui assener une gifle, après ma stupeur.
_Allez-vous faire voir. Je hurle.
Je rajoute tout de même :
_Et la vôtre de putain, elle est où ?
Je m'attends à ce qu'Hernando riposte, me batte, me mette en pièce mais rien ... Il se contente seulement d'hausser les sourcils.
C'est avec un sourire au coin des lèvres qu'il effectue un léger signe de tête.
_Là-bas ... dans les bras de ton roi adoré ... Clame-t-il sur un ton des plus blasés.
Je me tourne dans sa direction pour mieux voir ...
Cette vue me coupe le souffle.
Stella est dans les bras de Charles littéralement entrain de le séduire, sa main un peu trop proche de son entrejambe mais ça n'a pas l'air de la déranger de se montrer en public ... bien au contraire ...
Et ça n'a pas non plus l'air de choquer Hernando qui regarde la scène comme si ce n'était pas sa dulcinée qui était entrain de se déhancher contre le corps de Sa Majesté.
_Qu'est-ce que ? Parviens-je à sortir.
Je me tourne vers Hernando complètement incomprise.
_Cela ne vous fait rien de voir celle que vous aimez se ridiculiser en public ? Elle ... elle a essayé de l'embrasser ... ! Reprenez-vos esprits que Diable !
_Non.
C'est le seul mot qui franchit ses lèvres avant que celles-ci ne rencontrent les miennes.
Surprise, j'émets un grondement aigu.
_J'en avait besoin me chuchote-t-il avant de replonger de plus belle sur ma bouche.
Je lui assène une nouvelle gifle avant de m'éloigner de lui.
_Avez-vous perdu la tête ? De quel droit vous permettez-vous de ... ? Et pourquoi m'embrasser alors que vous avez bien failli m'assassiner !
_Pardon ?
_Vous avez très bien compris ! Lâchais-je dans une nouvelle vague de rage. Vous avez tenté de me retirer la vie !
Hernando me regarde avec des yeux ronds.
_Je crois que tu fais erreur là Bella ...
Ce n'est pas possible ... pourtant Hernando à l'air sincère.
Submergée par une vague d'incompréhension je me laisse aller contre le mur.
_Alors qui ?
Le roux vient s'accroupir devant moi.
_Je ne sais pas qui en a contre vous ... bien que j'ai ma petite idée ...
Je le regarde une fois de plus dans les yeux. Ils pétillent.
Hernando sait qui en a contre moi. La réponse est là à porter de mains !
_Qui ? Je clame.
Un sourire sadique se dessinent sur ses lèvres charnues.
_Je te le dirais si en échange tu accepte de ...
Il m'embrasse de nouveau. Je prends ce baiser comme la fin de sa phrase.
Au moment où je comprends ce qu'il a derrière la tête, je lui redonne une nouvelle gifle.
_J'espère que ce n'est pas que sur la joue que tu me donneras des claques ...
Sonnée et le cœur battant, je bredouille :
_Stop !
Mes joues me brûlent, je sens mes yeux se perler de larmes. Je tremble.
J'aimerais savoir mais je ne suis pas prête à donner ma virginité à Hernando ... pas pour avoir une simple réponse en retour alors que lui-même est sur le point de se marier. Je refuse donc.
_Jamais ! Vous avez déjà assez abusé de moi !
Je tente de me relever mais Hernando m'en retient.
_Voyons Isa ! Ce sera différent puisque cette fois-ci tu seras consentante ! Tonne-t-il tout joyeux.
Quel idiot.
Avec la colère qui regonfle en moi, je lui recrache au visage.
_Taisez-vous. Vous devriez rejoindre votre putain avant que je ne prenne sa place ...
C'est avec son air blasé qu'Hernando me répond :
_C'est le but.
Mes yeux s'écarquillent. Je suis sûre d'avoir rêvé. C'est impossible ...
Mais bon sang ! A quoi joue-t-il ?
_Pardon ?
Il se racle la gorge avant d'élucider ses paroles.
_Echanger vos places avec Stella. Voilà pourquoi je suis venu vous voir ...
Je suis encore surprise. Décidément je ne comprends rien à ce charabia !
Je le contredis :
_Mais vous aimez Stella et ...
Il me coupe.
_Elle ne m'aime pas.
Je ne sais pas comment répondre à ça, alors je me lève et avec toute la haine que j'éprouve pour lui, je laisse défiler ce que j'espère être les dernières paroles que je lui adresse.
_Oh ! Quel dommage ! Je suis désolée pour vous mais c'est non ! Vous vous consolerez en vous tapant Stella toutes les nuits dans votre lit ! Je vous souhaite une heureuse vie à ses côtés Hernando.
Sur ce, je pars sans même lui adresser un dernier regard.