Chapitre 8

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PDV Charles Quint :

_Isabella ? J'appelle alors que j'entends un faible cri et un bruit de talons qui se fait de plus en plus important.
Soudain une masse noire apparaît dans le tournant de l'escalier et à l'instant où la personne manque de tomber, je la rattrape de justesse par la taille alors qu'elle plonge dans mes bras.
_Isabella, est ce que tout va bien ? Lui demandais-je tout en l'aidant à se redresser.
_ ... Oui ... merci Charles. Je me suis pris le pied dans ma robe. Me confesse-t-elle alors qu'elle passe ses mains dans les plis de son vêtement pour le défroisser.
D'emblée, je me mets à rire, elle qui est aussi agile qu'un chat et qui retombe toujours sur ses pattes, ne s'y fera jamais à porter des robes.
_C'est ça ! Moquez-vous me dit-elle sur un timbre assez joueur. « Ces escaliers sont dangereux ! Mais il est fascinant de voir le nombre de galerie qui a pu être creusé sous le palais ! »
_Prodigieux n'est-ce pas ?
Elle acquiesce par un hochement de tête.
Je l'invite alors à s'accrocher à mon bras. Et c'est ainsi que nous poursuivons notre chemin.
_Je suis heureux de voir que tu te rétablie bien Isabella. Je déclare alors un peu à tout bout de champ.
_C'est moi qui vous remercie Charles, d'avoir écouté mon amie Elena. Vous êtes une personne difficile à convaincre ...
_Certes mais saches que tu ne me dois rien ...
Tellement rien. Je ne suis qu'un misérable ! Tout ça pour lui enlever de sa mémoire ce foutu Mendoza ... Mais en même temps, d'où s'est-elle permise d'enfreindre nos règles ??
Tout en balayant la rage qui enfle en moi, alors que nous atteignons la fin du corridor, je clame :
_Nous arrivons ! C'est derrière cette porte ! A vous l'honneur ma chère.
Elle entre donc dans la pièce et s'exclame aussitôt :
_Vous êtes bien trop généreux Charles ! Je n'aurais jamais assez de place pour tout avaler même si j'ai grande faim.

S'échappe de ma gorge un nouveau rire.
En effet, se présente devant nous une moyenne table ronde d'argent sur laquelle sont élégamment posés une multitude d'assiettes dans lesquelles toutes sortes de mets se bousculent. Des fruits sont disposés ça et là et une bouteille de vin nous attend.
Et alors qu'Isabella se penche par-dessus la table, un genou sur une des chaises, pour regarder de plus près ce concert de friandises, je m'avance et en la prenant par la taille, profère :
_Tu permets ?
Et alors que ses yeux s'écarquillent d'étonnement, je m'assois sur la chaise et invite la brune à s'assoir sur mes genoux. Je lui prends alors les mains et les poses délicatement autour de mon cou. Elle est d'abord un peu tendue par notre soudaine proximité mais s'y fait vite.
Au moment où elle ouvre la bouche pour poser une question, je plaque mon index sur ses lèvres :
_Je m'occupe de tout.
Elle réplique :
_Je suis très bien capable de me sustenter seule.
_Oui mais c'est moins drôle lui fis-je savoir un sourire aux lèvres. « Je veux te faire gouter tout plein de variété de mets, le but étant que tu me dises ceux que tu préfères ! »
Elle hoche donc la tête en signe d'approbation, ses bras enlaçant toujours ma nuque.
Je prends alors un biscuit aux noix pour commencer et le porte délicatement à sa bouche, c'est élégamment qu'elle croque dedans à pleine dents tout en me regardant de ses jolis profonds yeux noisette.
Je lui décoche un sourire, elle arrive toujours d'une façon ou d'une autre à prendre plaisir à mes petits jeux.
_Alors ?
_Ce n'est pas mal du tout. Vos cuisiniers ont du talent ! Je pourrais avoir l'autre moitié ? Me demande-t-elle un léger sourire en coin, ce qui me fait lâcher un léger rire.
J'exécute sa demande et fait en sorte que quand je pose le biscuit sur sa langue, ses lèvres se referment sur mes doigts qu'elle vient alors précautionneusement lécher me procurant d'infimes frissons de désir.
Notre jeu dure assez longtemps pour lui avoir fait avaler tout ce que j'avais à lui faire savourer. J'en ai d'ailleurs profité pour lui voler quelques bouts de biscuit, lui arrachant des mines dépitées, ce qui m'avait fait rire de plus belle.
Mais je n'étais pas ici dans le seul but de jouer afin de servir ses mets préférés au bal ... Non, il fallait qu'on parle de la suite de sa mission.
_Charles ? Vous avez quelque chose à me dire ? Me dit-elle légèrement inquiète comme si elle avait pu lire dans mes pensées.
_Je voudrais que pour la suite de ta mission tu espionne quelqu'un pour moi ...
Elle prend donc son air sérieux, dans lequel je la reconnais si bien, tandis que je la contemple me noyant dans ses prunelles, mes bras entourant sa taille.
_Qui est-ce ?
Je sens Isabella se tendre sur moi, elle a sans doute de nouveau la crainte qu'on abuse d'elle, ce que je comprends mais cette fois j'ai l'espoir qu'on la laisse enfin tranquille ...
_Un mystérieux personnage dont j'ai eu l'honneur ou l'horreur, d'avoir sa visite. Malheureusement son identité est cachée ... il voulait travailler pour moi dans la quête des Cités d'Or mais je pense que c'est plutôt une raison personnelle qui le pousse à les chercher ... Travaillez avec lui te permettra de mettre la main plus facilement sur l'héritage de MU et d'Atlantide ...
_Qui est-ce ? M'implore-t-elle alors, le son de sa voix ayant fortement augmenté ...
Je lui réponds donc à brûle pourpoint :
_Il se fait appeler Zarès, il se dissimule sous ...
Isabella me coupe :
_Une cape rouge.
_Comment le sais-tu ?
Je suis étonné, pris de cours qu'elle connaisse ce mystérieux personnage.
_C'est ... c'est mon oncle ... me déclare-t-elle d'une faible voix.
_Ton oncle ?
Là, je suis littéralement perdu ...
Elle s'explique :
_En quelque sorte ... c'était un des meilleurs amis de ... mon père.
Ces deux derniers mots, je le devine, sont très difficile à prononcer pour elle, je dépose alors un baiser sur son front.
_Tu es prête à accepter ?
Incapable de prononcer quoi que ce soit, elle se contente d'hocher la tête. La rapprochant davantage de moi, je l'étreins de toutes mes forces.
_Charles ? Quand dois-je partir ? Sa voix est cassée, elle ravale quelques sanglots.
_Le lendemain du bal qui à lieu dans quatre jours.
_Il va y avoir un bal ?
Je lui réponds sur un timbre enjouer, un sourire s'étirant sur mes lèvres :
_Oui et en ton honneur ... Accepterais-tu d'être ma cavalière ?
De fort, elle fait les yeux ronds. Je ne suis pas loin d'éclater de rire mais je me retiens.
Elle finit par me dire :
_Je ne peux rien vous refusez ...
Ma joie est parfaite. Alors pour fêter ça, je nous sers à tous deux un verre.
Et après avoir trinquer, alors qu'Isabella porte le cristal à ses lèvres et qu'elle boit les trois premières gorgées de la substance écarlate, la fixant bien dans les yeux, je reste sérieux.
Et au moment où je lui décoche une grimace, elle recrache d'un jet tout ce qu'elle avait dans la bouche, manquant de peu de s'étouffer.
Par conséquent, j'éclate de rire.
Gênée, les joues légèrement rosies et s'essuyant le menton du revers de sa manche, Isabella se dégage de moi afin de passer ses mains sur sa robe maintenant partiellement trempée.
Sa mine est tellement déconfite que j'éclate de rire de plus belle.
_Charles ! Ce n'est pas drôle ! Me fit-elle savoir à moitié dépitée, les poings serrés.
Je lâche un nouvel éclat de rire et après avoir sécher mes larmes, lui dit :
_Tu aurais vu ta tête !
_Et vous la vôtre ! Me répond -elle du tac au tac.
Nouveau fou rire général.
Je la réinvite à s'assoir sur mes genoux :
_A quoi d'autre veux-tu goûter ?
_Tout ce que vous voulez ...
A cette phrase, je reste muet quelques instants ...
Et si ?
Voilà maintenant plusieurs années que j'en rêve.
C'était quand la dernière fois ? Cela fait bien trop longtemps pour moi ...
_Goûte à mes lèvres. Je lui implore alors.
Elle reste choquée quelques secondes, ses joues virent au rouge. Alors qu'elle baisse timidement la tête, incapable de prendre une décision, je lui prends le menton et à l'instant où je plonge mes yeux dans ses jolies prunelles, je lui demande :
_Tu permets ?
Elle acquiesce discrètement.
C'est donc délicatement que je viens poser mes lèvres sur les siennes, si parfaites et délicates.
Le baiser qu'elle me rend au départ est maladroit, ce qui me fait rire intérieurement, puis bien vite, elle y prend un réel plaisir, ce qui m'arrache un sourire.
Au moment où j'accélère un peu la cadence, elle grogne quand je rencontre sa langue dans une douce caresse.
Elle agrippe ma nuque comme assoiffée d'en vouloir plus. Ce qui a don de m'exciter terriblement.
Je passe un bras au niveau de ses omoplates et l'autre, le love à son bassin afin de la rapprocher davantage.

Elle est si parfaite, si douce, si délicieuseque j'ai l'envie de l'avoir entièrement pour moi.
Notre baiser devient si profond et impulsif qu'il me faut me retenir de toutes mes forces pour ne pas déblayer tout ce qu'il y a sur la table, y allonger Isabella, lui enlevé ses vêtements et la prendre.
Elle s'y frêle dans mes bras et sa légère agitation fait que je voudrais qu'elle y reste pour toujours.
C'est à bout de souffle que je me détache de ce délicieux parfum.
Isabella, pour sa part, à l'air complètement bouleversée et un peu perdue ...
Pour rompre le silence qui s'est installé depuis quelques minutes alors que nous continuons à nous contempler, je demande :
_Tu as encore faim ?
_Je reveux bien volontiers, de ces délicieux mets à l'orange ... Me souffle-t-elle avec son regard déterminé à m'en faire perdre la tête.
Dans un léger rire, je lui confesse :
_Je comprends, ce sont mes préférés aussi.
Sans que je m'y attende, elle se sert et alors qu'elle porte le biscuit à sa bouche, elle le bloque entre ses dents m'invitant à en croquer l'autre moitié.
Je ne me fais pas prier et vient donc frôler ses lèvres tout en m'emparant de ce qui m'est dû.
Alors qu'elle déglutit et que nos souffles se mélangent toujours, elle me murmure :
_Embrassez-moi encore.
Cette fois, tous mes sens se mettent en ébullition et sans la faire attendre plus longtemps, je replonge ardemment sur ses lèvres. De nouveau ses mains rejoignent ma nuque et un frisson me parcours tout le corps au moment où elle se met à s'agiter.
Je veux mettre fin à notre baiser, ne tenant plus mais Isabella m'en empêche.
A ce moment-là, je comprends à quel point elle m'a manqué.


Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or. Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant