Chapitre 16

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_C'est ce de ce côté annonçais-je ébranlée.

Diego me maintient fermement par la taille, son arme toujours braquée contre ma nuque tandis que nous descendons un nombre incalculable de marches.

Au bord des larmes je me laisse pousser manquant de trébucher à de nombreuses reprises entre mes vertiges, mes hauts le cœur et mes ballerines à talon.

S'ajoute à cela, l'éveil de la douleur de mon corps endolori et meurtri par les coups que j'ai reçu la veille -les effets de la morphine s'estompant. -

L'atmosphère est lugubre, plus notre catabase s'amplifie, plus il fait sombre et plus une odeur de moisit empli mes narines accentuant mes remontées de bile.

Les beaux escaliers de marbre ont laissé place à un escalier de pierre. Celle-ci est tellement ancienne, que la roche s'effrite sous nos pas. Il me faut décélérer la cadence ce qui ne plaît pas à mon assaillant qui m'accule à trottiner davantage.

Je dois prendre sur moi pour ne pas succomber à la peur et à la fatigue qui me submerge.

_Ouvrez cette porte ou je la tue.

Je sursaute violemment. Prise d'un écœurement, je me courbe inopinément pour vomir boyaux et tripes sur le sol de terre manquant d'éclabousser mes chaussures et celles de Diego qui lance d'ailleurs un juron.

Rassemblant mes forces, me relevant et ouvrant mes paupières en grand, j'essaye de revenir à la réalité. - Il faut croire que la somnolence à tout de même réussit à me gagner inconsciemment. -

Nous nous tenons devant les gardes de la prison. J'ignore ce que vient dire ce Diego mais certainement des propos qui ne signifient rien de bon ... à en juger par l'attitude des soldats.

Ils sont tellement blêmes qu'à un moment je me demande si ce Mendoza est vraiment capable de mettre sa quelconque parole à exécution ... mais je remarque que leurs yeux sont braqués sur moi et non sur l'arme logée dans mon cou. Je devine alors à leur vue que je dois faire peur.

Je suis sûrement très pâle et à bout de forces. Je sens mes cheveux se collés à mon front et à mes joues tellement la fièvre dévore mon corps pris de spasmes incontrôlables qui me déchirent l'abdomen.

_Vous avez entendu ? réitère-t-il, en enlaçant davantage ma taille. Ouvrez cette porte où je tire.

A l'entente du dernier mot, mon être s'emplit d'effroi : il a bien l'intention de me m'achever. Reprise d'une affreuse convulsion, je recrache le contenu de mon estomac.

_Tu vas vomir à chaque fois que je vais parler maudite gamine ? Tu manques donc tant de sang-froid ? Me dit-il diaboliquement avant de déployer un rire cruel.

Mon sang ne fait qu'un tour tandis que ses mots se répètent dans mon esprit. Je comprends alors que l'on a empoisonné mon dernier verre de vin. Voilà pourquoi je trouvais son goût différent ...

Je me déteste de ne pas avoir fait plus attention.

Après de longues minutes, une fois que les deux gardes aient échangé un signe de tête approbatif, l'un d'eux se décide enfin à ouvrir la grille me laissant soupirer un léger soulagement.
Il ne va pas me tuer. Il ne va pas me tuer.

_Bien maintenant, déposez vos armes. Ordonne promptement mon assaillant tandis que nous avançons vers le portail maintenant grand ouvert.

Ils s'exécutent effarés sans demander leurs restes. Le monarque en profite pour récupérer leurs biens, et alors que nous franchissons le seuil, il ne prend même pas la peine de demander les clés.

Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or. Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant