Chapitre 15

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Échanger ma place avec Stella ! Et puis quoi encore ?
Pourquoi Diable, Stella voudrait coucher avec Charles ? Et Hernando avec moi ?
Cette pensée me glace le sang. Je déglutis péniblement.
Tout ça pour un renseignement ... c'est louche ...
Furieuse je retourne dans la salle de bal. Je remarque qu'une bonne moitié de la foule à disparue. Il doit être assez tard, par conséquent la plupart des convives ont rejoins les petits salons ou les chambres pour se dépraver.
Malgré ça, impossible de mettre la main sur Charles et Stella.
J'effectue le tour de la salle deux fois pantelante.
Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer fortement. Ma tête commence à tourner.
Bon sang ! Mais où sont-ils ?
Je continue de tourner en rond avec un affreux mal de tête, fouille chaque recoin mais ils sont nulle part et je n'ai pas envie d'aller vérifier dans les boudoirs si c'est pour voir ce à quoi je pense.
Ne trouvant pas non plus Elena, que je n'ai pas vu de la soirée, ce qui m'angoisse davantage, je décide d'aller me prélasser sur mon siège.
Au moment où je me laisse choir, j'aperçois qu'on a déposé des mets à l'orange sur un joli plateau en argent. Je me souviens alors que je n'ai rien mangé.
J'avale tout en un rien de temps, répriment de nombreux grognements de bien-être. Assoiffée, j'attrape le verre de vin posé à côté et le boit en quelques gorgées sans remarquer que son goût était un peu plus prononcé ...
Mais à peine ai-je remis le cristal en place, que je suis prise d'une lancinante douleur à l'abdomen.
Au bord des larmes de douleur et du vomissement, je me lève difficilement.
La salle semble tournée dans une danse infernale autour de moi.
Certains courtisans voyant mon malaise s'approchent de moi mais je leur fais savoir que j'ai juste besoin d'être seule.
C'est en prenant sur ma souffrance, que je dévale les quelques marches de l'estrade manquant de trébucher à de nombreuses reprises pour me diriger vers les toilettes.
Je refuse toujours l'aide de certains monarques qui ont formés un cercle autour de ma personne.
Poursuivant mon laborieux chemin, je dois porter une main à ma bouche pour éviter de dégorger sur le marbre de la piste de danse et l'autre à mon estomac qui ne cessent de se retourner.
Soudain, alors que je gagne le croisement d'un couloir, je distingue une frêle silhouette féminine enveloppée dans une robe bleu-nuit brodée d'argent.
Il n'y a aucun doute, même si ma vision se floute, cette personne n'est autre qu'Elena.
Me détachant du mur sur lequel j'étais appuyée, j'accélère la cadence de ma marche. Je cri son nom prénom alors que je trottine manquant de me vider les tripes plusieurs fois.
Malheureusement, elle ne se retourne pas. Au contraire, elle accélère bien que je fini par la perdre de vue.

Ce qui me rappelle le cauchemar effroyable que j'avais fait il y a quelques jours déjà. Une sueur froide me parcourt l'échine.
Et si ... ?
Soudainement submergée par de très violents spasmes incessants, c'est le souffle court et les larmes aux yeux que je me laisse tomber à genoux sur le sol.
Un premier dégorgement me prend de court. Mon œsophage s'enflamme brutalement, je ne sais pas si je hurle tellement la douleur m'inonde.
Perdue dans ses déchirantes et cruelles sensations, je ne prends pas tout desuite conscience qu'on me prend violemment par le bras pour me plaquer contre le mur.
La bile me monte à la gorge, je me retiens de justesse pour éviter de vomir sur la veste noire de celui qui se tient devant moi.
J'ouvre difficilement les yeux pour observer la personne qui me fait face mais je ne vois que très vaguement. Ce que je retiens c'est une chevelure noire, une imposante musculature et des yeux bleus.
_Excusez-moi ... je crois que nous n'avons pas été présenté ... dis-je d'une voix étouffée, une main posée sur mon front brûlant.
L'homme renferme sa poigne, fait obstacle de son corps sur le mien.
Je n'aime pas cette soudaine proximité. D'emblée mes membres se mettent à trembler.
Je suis trop faible pour riposter. Même attraper la lame que je porte à la cuisse gauche ne servirait à rien ...
_Tu seras mon nom bien assez tôt ma jolie, crois-moi. Dit-il sur un timbre maléfique qui me pétrifie. Alors maintenant, tu vas gentiment me mener à la prison du palais !
J'ai envie de lui assener un coup à l'abdomen. De lui crier : « oui pour vous y enfermer » mais aucun son de sort de ma bouche. Et mon corps refuse de bouger.
Je sens la fièvre me gagner, ma tête et mon flanc me font souffrir le martyr.
_Pour... pourquoi ... ? Articulais-je difficilement, un goût de salive pâteuse sur ma langue.
Il rit. Je reste stoïque.
_Il y a une chose que je dois te dire, chérie. Ici, c'est moi qui pose les questions ! C'est clair ?
Je referme les yeux et renverse ma tête pour me calmer.
Ne pas craquer. Surtout ne pas craquer. Respire Isa. Respire.
La bile me remonte à la gorge, je me retourne de justesse pour revider mes tripes sur le sol. Au dernier déversement, l'homme me relève brutalement.
Mon crâne cogne le mur. Je retiens un cri.
_Alors tu te décides ? Ou c'est Elena qui paye ! Me confesse-t-il diaboliquement, un sourire au coin des lèvres.
Elena ! Non, non. Qui est -il pour la connaître ?
Et si ?
Je sens que je vais m'évanouir. Je ne peux pas et je ne veux pas la perdre.
_Vous ... vous êtes Diego Mendoza ?
L'homme se renfrogne, signe que c'est lui.
_Où est mon amie ? Je demande au bord du gouffre.
Dans la seconde qui suit, ma joue s'embrase : il m'a giflé. Je ravale de justesse un sanglot.
M'empoignant agressivement les épaules, il revient à la charge.
_Mène-moi à la prison et tout se passera bien pour vous deux ...
Et alors que je sens la bouche de son pistolet s'enfoncer crûment dans le creux de mon cou.
Je comprends vite que je n'ai pas le choix si je ne veux pas y laisser nos vies à Elena et moi ...



Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or. Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant