Chapitre 10

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PDV Isabella :

Charles se contente de sourire et alors que je ne m'y attends pas, il m'embrasse profondément. Cette fois, je reste impassible à son baiser, par conséquent, je ne le lui rends pas.
_Ma favorite préférée ? Me souffle alors le jeune homme.
Excédée, je lui dis :
_Je suis sérieuse Charles.
Mais le jeune roi garde le silence. Au moment où il dépose un baiser sur mon front, il me murmure :
_Bonne nuit Isabella. On se revoit très bientôt ... promis
Bouche bée, je reste médusée sur mon lit, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit. Et ce n'est qu'au moment où Charles gagne la porte, je lui cri :
_Charles ! Hé ! Revenez ! Vous n'avez pas répondu à ma question !
Mais Son Altesse est déjà partie, ou a pris la fuite ... j'opte pour la dernière option ... ça se voit qu'elle me cache quelque chose ...
Qu'est-ce que ça m'énerve !
Mais je n'ai pas le droit d'insister ... je vais devoir attendre que Charles se décide ...
Super ! Je ne suis pas plus avancé ...
Une semaine et demie que je suis rentrée et je n'ai toujours pas eu de réponses à mes questions ...
C'est le cerveau en ébullition et le corps complètement meurtri que je trouve enfin le sommeil.

***

Le lendemain j'ai des courbatures dans chacun de mes muscles. Même se lever est un calvaire ... je me demande comment je vais tenir le coup des prochains jours ...
A mon étonnement ni Charles, ni mes dames de chambre et encore moins Elena sont là pour m'aider.
C'est difficilement que j'enfile les vêtements adéquats, à chaque mouvement que je fais je dois serrer les dents, s'en ai déjà insupportable ...
Et alors que je gagne mon petit salon, je remarque qu'un plateau sur lequel est servi mon petit déjeuné trône à côté de la table.
Je m'avance donc pour regarder ce que l'on m'a présenté et un papier retient mon attention : je remarque qu'un parchemin soigneusement plié et scellé d'un sceau repose contre la cruche.
Je m'empare et après avoir cédé le point de cire, lis :

Ma chère Isabella,
Tu m'excusera pour l'accueil qui t'es réservé ce matin ...
Tous les serviteurs sont bien pris par les préparatifs du bal ...
Même moi, n'ai plus de temps à te consacrer : je dois m'entretenir avec chacun des convives et me doit d'être présent afin que tout soit prêt en temps et en heure, à la perfection !
Je compte sur toi pour être agréable avec ton maître d'arme qui t'attend à 9h dans la même salle qu'hier.
Bon courage pour ces trois prochains jours.
Avec toute mon affection.
Charles

Prise de panique, je regarde l'horloge : il est 9h30.
Bon Dieu, je suis en retard d'une demi-heure !
Prenant mes jambes à mon cou, oubliant la douleur qui se répand dans chacun de mes membres, je descends les marches du passage souterrain quatre à quatre et c'est essoufflée et un peu gênée par mon retard que je me présente à un jeune homme blond, aux yeux azurs et au teint basané.
Et alors qu'il me donne un sourire, il se présente :
_Ruben Gonzalez. Votre officiel entraineur Señorita.

***

Les trois prochains jours passent à une vitessefolle. Ruben est très attentionné avec moi et ménage mes efforts le maximumpossible. Je lui suis très reconnaissante.
Une belle amitié est née entre nous.J'ai passé toutes mes journées à me remuscler, à regagner en agilité et vigueur.
Malheureusement, je n'ai pu voir ni Charles, ni Elena dont je reste sansnouvelles. Ce qui m'inquiètes terriblement.
Le bal à lieu demain et nous n'avons toujours pas effectuée nos recherches ...mais je ne peux pas me permettre à passer ma nuit dans la paperasse.

J'aicruellement besoin de récupérer.
Je suis d'ailleurs entrain de regagner mes appartements. Mais au moment où j'ouvrela porte de mon buffet, je ne suis pas sereine.
Je sens une présence.

_Qui est là ? Je demande, brandissant mon épée complètement exténuée, m'avançant à pas de loup dans ma chambre.
Pas de bruit mais toujours ce sentiment de malaise qui m'assure qu'il y a bien quelqu'un dans la pièce.
Et au moment où je gagne ma chambre, une ombre sortie de nulle part se jette sur moi, envoyant valser ma rapière au passage.
La personne dont le corps est entièrement recouvert d'une cape noire, plaque sa main gantée sur ma bouche pour atténuer mon cri de détresse.
Elle en profite pour passer furtivement un tissu dans ma bouche tirant sur celui-ci pour me faire reculer et m'attirer à elle.
Me débattant et gémissant de toutes les forces qu'il me reste, j'empoigne ses bras pour atténuer la pression qu'elle exerce qui me déchire le coin des lèvres et me coupe le souffle.
Mais rien à faire, le mouchoir est imbibé d'opium.
Bien vite mon corps se met en éveil.
Je continue de lutter, et enfin arrive à assener un coup pied dans le creux de la cuisse de mon adversaire qui lâche sa prise : j'en profite pour essayer de gagner la sortie mais je suis prise de vertiges.
Au deuxième pas que j'effectue, je m'écroule à quatre pattes manquant de peu de vomir.
La silhouette revient donc à la charge en m'envoyant voler à un mètre par un coup de pied reçu en pleine côte. Je lâche un cri de douleur et retient un sanglot.
L'assénement était si violent que je reçois le pilier de mon lit à baldaquin en pleine face.
Tout mon être se cogne contre cette masse de marbre. C'est à moitié plongé dans l'inconscience que je retombe sur le sol dans un fracas assourdissant.
Je tremble, j'ai mal de partout, la souffrance est insurmontable, les larmes montent et plusieurs sanglots tentent de sortir de ma gorge mais je les retiens.
La personne profite de cette opportunité pour repasser le tissu dans ma bouche, ce qui me donne un haut le cœur. De toute sa force, elle tire dessus, me soulevant seulement par la bouche.
Je crois entendre ma mâchoire craquer. C'est à s'en vider les tripes.
Avec le peu de force qu'il me reste, j'enfonce mes ongles dans les avants bras du criminel mais même si celui pousse des gémissements de douleur, sa poigne ne se fait pas moins forte.
Je suis perdue.
La personne continue de me tirer sans ménagement, j'ai l'impression que je vais perdre mes dents et que mes lèvres vont se déchirer.
Soudain, j'entends le bruit d'un verrou puis un souffle violent me glace les os.
Je devine que la silhouette vient d'ouvrir la fenêtre.
D'emblée, je me remets à gesticuler comme jamais, j'enfonce avec plus de conviction mes ongles et essaye d'émettre le plus de bruit possible.
Même si je frêne l'élan de mon adversaire, il ne lui faut que quelques minutes pour me monter allongée sur le dos, sur le rebord de la baie.
J'ai la tête lapremière face à un vide d'au moins vingt mètres.
Cette fois c'est la fin. Je vais mourir d'une chute mortelle.
Mon instinct de survie prenant le dessus, je gigote en tout sens.
Perdant sa patiente, et ayant de plus en plus de mal à m'approcher du vide vertigineux, l'assassin m'agrippe le cou.
L'oxygène se fait de plus en plus rare, mes yeux se gonflent, je n'arrive plus à respirer.
Ma vision déjà floutée par l'opium n'est plus.
Le vide lui, se fait de plus en plus proche et dans les deux sens du terme : je ne suis pas loin de perdre connaissance et le haut de mon corps est penché en arrière dans un seul amas de molécules.
Seul mon bassin et mes jambes sont encore sur le rebord.
Et alors que je voyais ma fin arriver, la prise du criminel se lâche enfin, j'inspire un grand coup.
Une voix me parvient : celle de mon adversaire, enfin je crois, puis je reçois une violente gifle qui manque me faire passer par-dessus bord.
Puis une deuxième et une troisième.
Mais qu'attends mon adversaire pour me faire tomber dans le vide ?
Je crois que celui-ci m'injure toujours mais je suis incapable d'entendre sa colère.
Que me veut-il ? Et que me reproche-t-il, pour vouloir ainsi ma mort ?
Et après le quatrième poing que je reçois dans la mâchoire, un filet de sang s'échappe de mon nez et de ma bouche, puis c'est le noir complet.





Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or. Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant