Chapitre 7

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_Isabella ! Mais qu'est-ce que tu fais ? Dépêche-toi de te sécher et de te mettre en fond de robe ! Me rappelle à l'ordre Elena qui frappe de toutes ses forces sur la porte.
Qu'est-ce que je fais ? Ben ... j'essaye de me reconnaître ...
Après avoir soufflé un bon coup, je lui dis :
_J'ouvre cette porte dans peu de temps Elena !
_Alors dépêches ! On ne fait pas attendre Sa Majesté ! Me répond -elle à brûle pourpoint.
_Tu parles ! Lui dis-je sur un ton presque blasé.
_Isabella !
Je quitte alors le miroir pour retrouver la serviette que j'avais à peine commencé à déplier.
C'est séchée et en sous-vêtements que j'ouvre à ma meilleure amie.
_Tu en a mis du temps ! A un moment j'ai bien cru que tu avais fais un malaise ... me confesse Elena à moitié prise de panique.
Après m'avoir prise le bras pour m'amener jusqu'à ma coiffeuse, Elena m'ordonne de m'assoir sur la chaise.
Surprise, je demande :
_Tu veux me coiffer avant que j'enfile ma robe ?
_J'ai quelque chose à faire avant ... me fit-elle savoir le regard ailleurs, passant nerveusement une main dans les plis de sa robe bleu nuit.
Malgré moi je ne réplique pas et du mieux que je peux, garde mon calme.
Je n'aime pas ça.
Et au moment où ma meilleure amie m'empoigne, une seringue à la main je clame en ayant un léger mouvement de recul :
_Qu'est-ce que ??
_Quelque chose pour te redonner de la force ... tu vas en avoir besoin ... Et en me regardant dans les yeux, elle continue : « Donnes-moi ton bras ».
Je ne réplique pas, et la boule au ventre le lui tend.
_Détends-toi et inspire à fond. J'en ai seulement pour quelques secondes.
Et alors que la seringue s'approche promptement de ma veine, Elena me demande :
_Dis-moi, Isabella ... tu as déjà trouvé l'amour ?
_Hein ? Quoi ?
Étonnée et prise de court par sa question, je lui réponds, pas très sûre de moi, au bout de quelques secondes :
Est-ce que j'ai déjà trouvé l'amour ?
_Non ! Je n'en ai pas le droit ! Tu le sais bien ! Pourquoi cette question ?
_Pour te changer les idées ! Me répond – elle un sourire aux lèvres. « Et voilà ! C'est fini ! ».
C'est à peine si j'arrive à y croire. Je n'ai rien ressentit.
_Merci Elena. Je souffle.
Mais celle-ci qui a pris ses jambes pour se rendre derrière mon rideau est déjà passé à autre chose :
_Charles à tenue à ce que ta garde-robe soit en partie refaite suite à ta perte de poids ... Viens donc essayer celle-ci qu'on voit ce que cela donne ...
Mais à peine ai-je rejoint mon ami que je stoppe net ma marche d'émerveillement :
_Elle est magnifique. Je murmure.
Pour une personne comme moi qui ne porte guère d'attention à ces futilités, il m'en a fallu de peu pour remarquer que le travail est juste remarquable.
Le tissu est d'une finesse sans pareille pour un vêtement d'hiver, les manches longues sont parsemées de froufrous et la dentelle vient donner la dernière touche qui ne manque plus alors. Le seul bémol ce cette robe, c'est bien sa couleur : noire.
Couleur qui me ramène à une bien triste réalité et à un très douloureux souvenir.
_Hernando ! Lâchez-moi ! Mon père est là-bas ! Je ne peux pas le laisser ! Pitié Hernando laissez-moi le sauver ! Hernando !
J'ai perdu mon père.
C'est trop tard Isabella ...
_Hein ? Quoi ? Je lâche alors qu'une voix me sort de mes pensées.
_Isabella ça fait trois fois que je t'appelle. S'impatiente Elena. « Tu es sûre que ça va ? Tu es toute pâle tout à coup ... »
Je ne réponds pas, mais alors que je m'apprête à décrocher la robe de son cintre, Elena me prend dans ses bras.
_Tu ne peux rien me cacher Isa ... et tu le sais ... quand tu ne vas pas bien, je le vois ...
_Ha Elena. Je ne sais tellement pas ce que je ferais sans toi ... lui dis-je en resserrant mon étreinte.

Quelques minutes plus tard alors qu'Elena m'est d'une précieuse aide pour agrafer ma robe, je lui dis :
_Il faudra vraiment qu'on prenne le temps d'effectuer des recherches ! J'ai un millier de mystères à percer ! Et je t'avoue je ne sais pas comment m'y prendre ... j'ai cruellement besoin de ton aide !
_Bien sûr ! Je te promets qu'on trouvera le temps ! Me répond-elle enjouée. « Avant que tu ne repartes. » Ajoute-t-elle tristement.
_Et quelles sont ses fameuses recherche Isabella ? Me demande-t-elle avec une épingle dans la bouche alors qu'elle essaye d'assembler mes cheveux pour me coiffer.
_Elles concernent mon peigne, celui qui appartenait à ma mère. Il faudrait essayer de remonter à ses origines ... trouver pourquoi et comment il se met à briller ... Kraka m'a dit qu'il aurait appartenu à Artémis ... tu y crois toi ?
_Ce sont des légendes Isa ... mais toutes légendes à une part de vérité dit-on ... autre chose ?
_Il faut que je sache à tout prix qui était ma mère ... trouver un nom ... un camé ... un portrait ... je ne sais pas n'importe quoi qui puisse en dévoiler plus sur celle que je suis ! Tu comprends ?
Elena hoche la tête tout en me regardant dans les yeux au travers du miroir.
_On pourrait aller voir dans les archives ... j'irais faire un tour ...
De fort, je la contredis :
_Pas sans moi, s'il te plaît ...
_Comme tu voudras mais tu risques d'avoir un emploi du temps bien chargé dans les jours à venir ...
_Comment ça ? Demandais-je assez surprise.
_Tu verras suite à ton entrevus avec Charles me dévoile-t-elle en ajoutant une épingle à ma coiffure.
Voyant que mon amie n'est pas résignée à m'en dire plus, je ne laisse pas la curiosité me gagner.
_Il y a une dernière chose : si tu pouvais chercher dans quel livre est mentionné le nom d'Ophir ...
_Ophir ? Qu'est-ce ? Demande Elena intriguée.
_Je ne sais pas trop ... mais Hernando m'a parlé d'une pierre très convoitée et par conséquent recherchée ... notamment par ces Olmèques ... Je lui révèle presque les nerfs à vif de devoir encore attendre avant d'avoir mes réponses ...
Elena pour sa part me répond encore avec sa joie naturelle et un sourire aux lèvres :
_D'accord ! Dans ce cas va pour Ophir ! On fera le reste ensemble.
Je me lève alors de la chaise de ma coiffeuse pour enlacer ma meilleure amie mais alors que je m'apprête à quitter mes appartements après avoir déposé un baiser sur sa joue, elle me retient :
_Tu n'as plus le droit de sortir seule Isabella.
_Comment ça ? Je clame presque à m'en décrocher la mâchoire.
_Ordre de Sa Majesté ... Elena tourne encore une fois la tête, désolée, laissant ses longs cheveux sombres volés.
Bouche-bée, je ne parviens qu'à sortir un « hein ? » à moitié écorché.
_Pourquoi Charles aurait ordonné une pareille chose ? Je ne crains rien ...
_Tu pourrais facilement tomber sur une certaine personne ... Charles prend ses précautions Isa !
« Hernando » je souffle à moi-même. Mais qu'à t-il contre moi ?
_Comment suis-je sensée sortir d'ici ?
Et alors qu'Elena se laisse emporter par un léger fou rire, elle me dit les yeux brillants de quelques petites larmes :
_En prenant un passage secret !
Cette-fois je manque bien de me décrocher la mâchoire.
_Il y a un passage secret dans ma chambre ?
_Ooouuiiiii ! Me fit-elle savoir excitée.
_Qui est au courant ?
_Charles, moi et toi maintenant ... D'ailleurs il doit t'attendre à ce moment même. Viens, c'est derrière une des portes de ton buffet !
Eh bey ! Si je m'attendais à ça !
Au moment où Elena se met au travail, l'embrasure laisse apparaître un escalier de pierre plongé dans la pénombre.
_Courage ma belle. Me dit-elle en déposant un baiser sur mon front.
Et alors que la porte se referme cachant petit à petit le beau visage de ma meilleure amie, je m'engouffre dans ce passage sombre - commençant ma lente catabase - qui semble soudain sans fin, à la recherche de celui dont j'ignore encore celle que je suis véritablement à ses yeux ...



Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or. Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant