Chapitre 12

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_Vous avez mal mademoiselle ? Me demande Maria alors qu'elle applique méticuleusement de la crème sur mon cou presque meurtri.
_ça va ... vous pouvez continuer ... Lui dis-je en réprimant tout juste un grincement en me mordant l'intérieur de la joue tandis que mes yeux lorgnent la chevelure de ma dame de chambre m'évitant à devoir confronter le reflet tout entier de mon corps nu. Étant placée devant le miroir.
Je souffle un bon coup. Je suis extrêmement tendue. Je n'ai jamais vraiment aimé les bals et être la cavalière de Charles augmente davantage mon tourment. De plus la tentative d'assassinat de la veille à eu don de recouvrir mon corps d'hématomes me procurant d'infernales douleurs. Il va falloir cacher tout ça avec de bonnes couches de maquillage et une légère dose de morphine ...
Maria continue de me recouvrir de baume, je ne peux m'empêcher de serrer les poings : même si elle est la dame de chambre, la plus douce et la plus gentille que j'ai connue, je trouve cela humiliant qu'elle prenne ainsi soin de moi ... je n'aime pas qu'on me voit dans mon simple appareil.
C'est avec remords – car je sais que je vais l'offenser - que je lui fait savoir :
_Maria, je vous en prie, ne vous donnez pas cette peine ... je peux me débrouiller toute seule ...
A mon étonnement, elle me contredit avec suavité :
_Mais mademoiselle ... c'est mon rôle ... vous ne devez pas vous sentir gênée ...
Alors, elle continue pendant que j'essaye de me détendre et d'oublier la douleur, mes nerfs étant presque à vifs ... mais en vain.
J'ai la boule au ventre, à l'idée d'être la risée de tout le public ce soir. Et si la personne qui a tenté de me tuer hier soir en voyait une opportunité ? Car oui, il me semble logique que mon assassin face partit des convives ... et que cette personne en particulier puisse être Hernando même si j'ai des doutes ...
Et Elena que je n'ai toujours pas revue ... cette fois il est vraiment trop tard pour espérer avoir des réponses ...
_Tout va bien mademoiselle ?
La voix de la jeune femme me sort de mes pensées.
_Heu ... oui ... je suis juste un peu tracassée pour le bal ...
Maria me donne un sourire réconfortant et pour me donner du courage, elle me dit :
_Tout va bien se passer. Sa Majesté sera à vos côtés ... il vous guidera ... vous n'avez pas à vous faire de soucis ...
A mon tour de lui donner un sourire.
_Merci. Je souffle.
Après avoir enfilée mon survêtement avec l'aide de Maria. Celle-ci me conduit jusqu'au paravent, derrière lequel je retrouve mes deux autres dames de compagnie.
Soudain alors qu'on agrafe ma robe, une voix provenant de l'entrée de ma chambre me fait tressauter.

_Isabella comment vas-tu ? Tous les Grands ne parlent que de ta semaine de rétablissement ! Faut dire que tu as fait une sacrée peur bleue à Charles Quint !
 Je laisse échapper un soupir, ma meilleure amie venait de faire irruption dans ma chambre.
- Vu son envoutement, elle n'a pas l'air au courant de l'incident d'hier soir et c'est mieux ainsi ... - Même si au fond de moi, je suis extrêmement heureuse de la revoir, je n'aime pas quand elle entre à l'improviste ...
Et c'est sans que je puisse placer un mot qu'Elena continue envoutée :
_Alors comment tes dames de chambres ont prévu de t'habiller pour le bal ?
Cachée derrière le rideau, je lui dis :
_Elena ! Combien de fois t'ai-je dit de ne pas entrer sans me prévenir ?!
_Excuse-moi mais j'avais tellement hâte de voir ta robe ! Il paraît que ton cavalier sera le roi lui-même ! Enfin, si on en croit les rumeurs qui courent...
Avant d'ajouter quoi que ce soit, je demandais à mes caméristes de bien vouloir prendre congé.
_Mais voyons mademoiselle, vous n'y penser pas ! Vous n'êtes même pas coiffée ! Et nous venons à peine de finir de vous habiller et de vous maquiller !
Je réplique :
_Elena se fera un plaisir de s'en charger ! Maintenant si vous voulez bien prendre la peine de nous laisser...
_Bien sûr, excusez-nous.
Elles firent respectueusement leur révérence. Une fois qu'elles prirent congé, je sortais de ma cachète et me présentais à Elena. Elle ne put cacher sa surprise :
_Tu es sublime ! Il n'y a pas que l'empereur qui sera séduit.
Et elle a malheureusement raison. Ma robe est juste incroyablement belle. Il n'y a que Charles pour m'offrir de pareille tenue, ce n'est pas sans doute que je devine que c'est lui qui l'a choisi pour moi ... enfin, peu importe...
D'un rouge sang, elle descend jusqu'à effleurer le sol, retenue par-ci par-là à la taille créant des plis parfaits. Je ne pouvais pas espérer être plus séduisante : le décolleté est trop plongeant à mon goût, le corset serré à ne plus respirer, les manches retroussées en de magnifiques ourlets aux creux des coudes, ce qui m'oblige à porter des gants.
Bien-sûr, j'avais demandé qu'il n'y est pas de trous dans le dos en raison de mes cicatrices... raison que j'avais réussi à faire passer à cause du froid.
Je répondis donc à Elena :
_Je t'en prie arrête ! Tu sais à quel point j'ai horreur des bals. Je préférais mille fois un combat à l'épée ou une balade à cheval !

Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or. Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant