Chapitre 8 : Joyeux anniversaire!

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Lorsque je me réveillai, les couleurs de la pleine journée avaient totalement disparues pour laisser place à un voile noir parsemé d'étoiles. Peu importe l'heure qu'il était, j'étais en retard! La marque de couture sur ma joue rougie attestait que j'étais presque tombée dans un comas profond. Bien que ma tête était encore un peu dans les vapes, je m'activai pour arriver le plus vite possible, n'étant pas d'humeur à recevoir des remontrances vis à vis de ma ponctualité par mon professeur.

Mes cheveux en bataille furent obligés de se plier à ma volonté et finirent attachés en un chignon avec un effet décoiffé absolument pas recherché mais dont le résultat ne fut pas désagréable à voir. C'est avec la même hâte que je choisis mes vêtements, faisant néanmoins attention à ne pas me retrouver en débardeur. Heureusement pour moi, le temps se réchauffa en cette période de l'année et bien que nous serions près de la mer, il était supposé faire une quinzaine de degrés, selon les prévisions qu'Aria m'avait donné avant que l'on se sépare. Mon choix se porta donc sur un pantalon de toile noir aisni qu'un débardeur vert d'eau proche du corps, à moitié recouvert d'une chemise ample en lin. Par précaution, j'emportai une autre tenue de rechange dans le premier sac qui passa sous ma main. Enfin parée, je sortis en trombe de ma chambre. Comme je le craignis, je ne sentis déjà plus l'odeur des autres mages dans leurs chambres. Au dehors, le constat fut du même acabit: il fut assez tard pour que tout le monde soit dans ses appartements, la plupart des lampes éteintes. Avec les pas les plus silencieux possible, je traversai l'esplanade en direction de la falaise. Une lueur orangée illuminait le haut des roches, donnant un petit aperçu de la soirée qui se déroulait en bas. Les rires faisaient déjà écho à mes oreilles et les voix m'indiquaient en avance qui était présent. À mon grand soulagement, Majora n'en faisait effectivement pas partie. Cependant, je perçus un rire qui ne m'était pas réellement familier. Un nouveau mage que je n'avais pas encore rencontré? J'allais bientôt le savoir.

"La voilà!" s'exclama avec enthousiasme Marc -déjà alcoolisé- lorsqu'il me vit descendre la falaise.

Il laissa en plan ce qu'il était en train de faire -remplir un verre pour je ne sais pas qui car il en tenait déjà un autre dans son autre main- afin de venir vers moi et me serrer dans ses bras. L'odeur qu'il dégagea avait beaucoup changée et fut un peu difficile à supporter d'aussi près, mais je lui rendis avec plaisir son étreinte.

"Contente que tu nous aies enfin rejoint! Ça fait plus de deux heures qu'on a commencé, on se disait que tu ne viendrais pas!" déclara Emma en s'approchant de moi pour me saluer une fois que le puant mais affectueux Marc s'en alla.

La jeune femme portait un très léger parfum d'alcool, mais bien plus faible que celui de son ami. Elle semblait en parfaite possession de ses moyens. Cela ne m'étonnait pas de la voir rester aussi modérée, y compris en soirée.

On ne pouvait pas dire la même chose des autres personnes présentes: Dalia et Reeze, toujours ensemble, semblaient bien joyeux, bien qu'ils tentaient (en vain) de n'en rien montrer. Valerian était déchainé et dansait avec un Marc tout aussi jovial, bras dessus, bras dessous, et ce, un peu trop près d'un grand feu établi au milieu de la plage. L'une des plus grosses surprises fut de voir Heliot assis sur un tronc couché dans le sable, tapant des mains, se dandinant sur place devant ses deux amis en pleine danse. Heliot était bourré! Le spectacle était assez drôle et surtout mignon. Lui qui comptait tous ses mots, avait lâché sa retenue et ressemblait à un petit enfant qui s'enjaillait sur une vieille musique.

Je cherchai du regard une possible nouvelle tête à qui appartiendrait le rire que j'avais entendu un peu plus tôt. Mais la dernière personne présente sur la plage ne m'était pas inconnue: ce fut Max. J'avais si peu entendu son rire que je l'avais assimilé à une nouvelle tête! Enfin, la personne qui se tenait à quelques mètres de moi, près du feu, n'eut rien à voir avec l'homme que je connaissais: il était souriant, riait, n'était pas avare en mots et n'avait pas un regard à faire peur aux plus grands criminels. Même ses vêtements eurent changé: lui qui semblait ne connaître que l'uniforme ou des vêtements de combat fut vêtu d'un t-shirt orange à manches courtes ainsi qu'un pantalon noir basique. Pire encore, il portait...des baskets! J'avais découvert ce type de chaussures en arrivant chez les rebelles. C'était une invention de leurs designers pour apporter plus de confort aux mages. Bon sang, j'étais stupéfaite! Son style était simple mais il lui correspondait très bien. En fait, tout le monde dévoila son véritable style: Marc avait une chemise oversize à motifs à moitié ouverte par dessus un pantalon cigarette, Emma avait choisi un pantalon taille haute mais assez large au niveau des jambes accompagné d'un pull blanc. Seul Valerian avait conservé le style que je lui connaissais, c'est-à-dire dire d'un aristocrate. Les styles vestimentaires de mes amis étaient si étranges, ou plutôt modernes comparés aux habitudes de la capitale.

9Egara - L'éveil du dragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant