Je me levai difficilement, en grognant. Je me souvins des événements de la veille, essayant de me rappeler quelles étaient mes excuses pour casser l'ambiance.
Je sortis de ma chambre, ne prenant même pas la peine de m'habiller. Maël était déjà là, assis, masticant sa nourriture, absorbé par ses songes, les yeux dans le vide. Il ne me remarqua que lorsque que je m'assis en face de lui et que je lui glissai un salut rapide.
Il me fit un signe de tête, en guise d'un bonjour. Puis se replongea dans la contemplation du vide. Ha non, certainement pas. Je voulais avoir un vrai Maël face à moi, pas une coquille éphémère, frêle copie du vraie.
Je fis la première chose qui me vint à l'esprit. C'était peut être une mauvaise idée mais tant pis, je pris le risque. Je mis des céréales dans le trou de ma cuillère et lui lançai dans la tête, façon catapulte. J'avais bien visé. Fière de moi je continuai et lui lancai :
-Hé hooo t'es là ou faut prendre rendrez vous ?
Il poussa un grognement, signe de son mécontentement. Normal, j'avais éclaté sa bulle.
-Une vraie gamine ma parole, rajouta t il
Je souris, amusé et laissai échapper un petit rire joyeux. Ma bonne humeur était sûrement contagieuse car il commença à sourire. Un petit sourire en coin, très mignon, qui m'aurait fait craquer si je n'avais pas été concentré par mon devoir : le faire vivre, arracher cette fassade, virer ce comédien qui prenait sa place petit à petit et le mettre sur scène.
-Refais plus jamais ça, sinon tu le regretteras...dit il en rigolant, ce qui me donnait encore plus envie de recommencer
-Ah ouais et tu vas faire quoi, trou duc ? Continuai je,
voulant découvrir ce dont il était capableJ'étais sur une pente glissante, amateure de ski, et il y avait soit un fossé, soit un chalais accueillant. Soit ça passait, soit ça ne passait pas. Je ne savais pas à quoi m'attendre.
-Trou duc ?répéta t il, comme vexé
Je crus d'abord que j'allais tomber dans le fossé mais il finit par rigoler. Je fus soulagée
-Viens par là ma petite, dit il, en se levant mais le regard toujours fixé sur moi
Je me levai moi aussi, prête à me sauver. Mais je n'eus pas le temps. Il me pris en sac à patate et s'avança vers le canapé. Nous étions tout deux à bout de souffle, tellement nous rigolions. Je gigotai pour qu'il lache prise et qu'il me pose mais je n'avais plus de force et je n'affichais aucune conviction.
-Arrête de bouger, l'insolente réussis t il a dire entre deux éclats de rire
Il me fit tomber sur le canapé et je tentais de m'échapper mais encore une fois, Maël fut plus rapide que moi.
Il commença à faire le truc que je ne supportais pas : les chatouilles. À chaque fois, je bougeai dans tous les sens, essayant de me retourner pour enlever l'accès à ma peau et finissais par rigoler comme une dinde.
Y avait pas à discuter, pour moi, c'était une torture, je n'y resistai jamais. Quand je cachais un endroit, il s'attaquait à un autre, ne me laissant pas le temps de faire quoi que ce soit. Ça commençai à me faire mal, mal au ventre, mal au dos. J'avais des courbatures et le souffle court mais je l'avais cherché.
-Sto..op.. réussi je à articuler
Ma voix tanguai ce qui fit rire Mael qui déjà avait un vrai sourire plaqué sur le visage. Enfin...je croyais que c'était un vrai, mais je n'en savais rien. Il était indéchiffrable.
-Alors plus de jetés de céréales ? Essaya de marchander Maël
-Ou...ui..mais je t..'en supp...li arr..ete
-Hum...d'acc
Il arreta instantanement. Je repris mon souffle, me rendant compte que j'en avais vraiment besoin.
-Chochote, rajouta t il
-Trou duc
Il recommença à rigoler mais se rendis compte de l'heure et ne pris même pas la peine de débarrasser. Il fila dans sa chambre se préparer. Je n'avais même pas commencé à manger mais ça m'avait coupé l'appétit. Je me réaffalais sur le canapé, sourire aux lèvres, voulant continuer à le faire vivre. C'était comme ma mission, et je m'y résoudrai jusqu'au bout. Il en avait le droit, il en avait le mérite.
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Colocation écourtée
RomanceÀ la rentrée, Ava entre à la fac de médecine, mais malheureusement, elle est trop loin de chez elle. Elle est donc obligé d'avoir recours à une colocation quelque peu turbulente. Elle va devoir affronter l'annonce des médecins qui complique tout. To...