Chapitre 17

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Demain, je rentrai chez mes parents pour Noël. J'adorais cette ambiance, décorations, épices, même les odeurs habituelles prenaient une tournure différente à l'approche de la fête. Veiller jusqu'au matin, cette adrénaline, toutes ces personnes avec qui nous rions, sourions, mangeons- énormément, plus que notre estomac pourrai contenir. Le sapin, les lumières, les guirlandes, le pain d'épices, les bonnets de Noël, les chants et les chorales, sans oublier les papillotes devant les films irréelles et prévisibles de Noël.

De plus, ce sont les vacances, et le synonyme de ce mot serait repos. Il me serait impossible de décrire l'atmosphère que dégage Noël, il y a trop de choses, je n'aurait pas fini. Et je pense que chacun garde ses propres souvenirs, habitudes, et préférences.

J'avais fait ma valise en écoutant de la musique. Mael restait ici, il n'avait pas l'esprit famille je crois. Il avait prévu de faire une petite fête ce qui s'avérait en être une énorme finalement.

Ayant du temps, je fis un tour sur mon ordinateur, regardai mes messages, y répondis, et commençai mes devoirs. Je regardai l'heure, ne voulant pas rater le bus. Je fini par aller dans la cuisine, où était déjà Mael, mangeant une pomme, les yeux fixés sur son téléphone.

J'ouvris un placard en hauteur et en sorti une boîte de gâteaux. Mael tourna la tête vers moi.

-Hop hop hop ! Tu sais que...

-Oui t'inquiète, j'en rachèterai

Il esquissa un petit sourire et hocha la tête. J'avais pris l'habitude de son côté radin. Je secouai la tête de droite à gauche en souriant et remontai dans ma chambre.

Je m'affalai dans mon lit en soupirant. Une fois là bas, ça irait mais maintenant, j'avais une flemme monumentale. Je m'étirai, essayant de me donner du courage pour faire un peu le ménage dans ma chambre mais, quand j'entendis "monster", de Rihanna, je ne pus m'empêcher de chanter- ce qui n'était pas très productif.

Finalement, cinq minute avant mon départ, j'appelais ma mère pour la prévenir de l'heure à laquelle j'arriverai. Elle decrocha à la troisième sonnerie.

-Maman ?

-Oui ma puce, qu'est ce qu'il y a ?

-J'arriverai vers 13h00 à la maison, ça te va ?

-Quoi ? Attend, tu n'es pas au courant ?

-Au courant de quoi ?

J'entendis la voix de mon père :

-Ah mince, j'ai oublié de la prévenir !

-Tu exagère Evan !

Puis elle s'adressa à moi :

-Ava, ma chérie, je suis désolée mais nous ne sommes pas à la maison, pour Noël...je croyais que tu restais avec ton colocataire, tu m'as dit qu'il faisait une fête.

-Oui mais maman ! Moi je devais venir, c'était prévu déjà il y a un mois !

-Je suis vraiment désolée...

-Vous allez où ?

Elle hésita

-Nous n'avons pas de vacances, nous allons à Angers pour le travail

Je soupirai, me frottant le front. La colère m'enveloppait petit à petit.

-Et je fais quoi, moi ?

-Mael ne veut pas que tu restes ?

À vrai dire, je ne lui avait pas demandé, mais je ne serai pas étonné qu'il refuse que je participe à sa fête. Je décidai de jouer la carte du mensonge, pour ne pas inquiéter ma mère.

-Non c'est bon, ça le dérangera pas

-Bon c'est réglé, nous devons y aller...joyeux Noël ma chérie !

-Ouais...joyeux Noël, marmonnai je

Elle racrocha. Je tapai dans ma couette, voulant évacuer ma frustration. C'était injuste, ils ne pensaient même pas à moi...

Je redescendis, ne sachant pas comment dire la nouvelle à Mael.

Lentement, j'avancai dans la cuisine. Mael n'avait pas bougé. Il releva sa tête, étonné de me revoir.
Il fronça les sourcils.

-Tu devais pas aller chez tes parents ?

-Hum...justement, en parlant de ça...

Ma voix n'était pas assurée, ma tête etait baissée, et ma main était posé sur mon autre bras. Toute la posture de mon corps criait : mal à l'aise.

-Heu, oui ?

J'avais buggé, il voulait que je continue.

-En fait...les plans ont changés...mes parents...enfin, ils sont partis, heu, pour leur travail et donc ben...

-En gros, t'es obligé de rester, quoi.

Je relevai la tête, le poids enlevé de mes épaules.

-Heu...ouais c'est ça...

Je crispai mon visage, attendant sa réponse. Il soupira. "Ho non", pensai je.

-Au pire, c'est pas grave, je reste dans ma chambre ou alors je réserve un hôtel pas cher, le temps que tu fasses ta fête et...

-Eh Ho, t'es pas bien toi ! Je t'arrête tout de suite. Tu vas rester ici et participer, OK ? Enfin, si tu as envie, je te force pas, bien sûr...

Je souris de toutes mes dents.

-Avec plaisir, merci !

Prise d'un élan, je m'approchai et lui embrassai la joue. Je le sentis se tendre puis il se detendit et se laissa faire.

-De rien, chuchota il près de mon oreille

Un frisson me remonta l'échine. Sa proximité m'avait...chamboulé. Je secouai la tête et remontai dans ma chambre, gaierette et rassurée.

Colocation écourtéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant