Chapitre 15

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Comme l'emmerdeur de service avait refusé de me ramener, je dus faire le chemin à pied. À mon grand regret, il ne plut pas une seule goutte, j'aurais pu le faire culpabiliser.

Il faisait froid, mon manteau n'attrapait pas l'atmosphère humide. J'avais du mal à marcher, le vent me poussait à droite, à gauche, mes cheveux me giflaient le visage et je voyais tout flou, juste les mouvements des gens, des voitures, et je distinguait à peine les couleurs.

Arrivé à l'entrée du bâtiment, je fus tout de suite entouré de cette chaleur familière. Je montai, et quand j'ouvris la porte, je vis Mael, affalé sur le canapé, sans une once d'inquiétude ou de regret. Quand il entendit la porte claquer, il se retourna, tout sourire et commença à rigoler.

D'accord, peut être que j'aurai fait la même chose, si il était rentré, avec les cheveux emmêlés, les yeux fatigués, des rougeurs au visage. Mais je ne pris pas la peine de me l'avouer.

Je ne m'attardai pas dans le salon. Je voulais me réchauffer, faire arrêter ces tremblements. Ainsi, je pris une douche. L'eau chaude coulant sur ma peau gelée me fit un bien fou. Mes muscles se decontracterent un à un.

J'avais toujours aimé cela :une douche après le froid frigorifiant. Je me souvint, que petite, j'adorais être gelée, pensant à la douche d'après et au bien être que je ressentirai ensuite.

Après un long moment de détente, j'arrêtais l'eau. J'enroulai une serviette autour de moi et essayai ensuite de coiffer ces cheveux rebelles et pleins de noeux. Je ne pris pas la peine de m'habiller, sachant que j'avais fermé la porte.

Grave erreur.

Mael ouvrit la porte, et je me retournai, incapable de bouger, sous le coup de la stupéfaction, et émis un cri aigu. Il resta un long moment, là, sa main ecrabouillant la poignée, ses yeux rond et sa bouche ouverte, sous le choc.

J'aurais tellement voulu le voir en cette posture si vulnérable et pris au piège. Des centaines de fois j'avais essayé de l'atteindre et c'était arrivé, mais pas au moment que je voulais. Parce’que cette satanée situation m'incluai.

Il referma finalement la porte vivement. Pour ma part, je me depechai de m'habiller. Le tissu de la serviette me colla à la peau. Sous le coup de la précipitation, j'eus du mal à enfiler mes habits.

Je rassemblai le reste de mes affaires et sortis de la salle de bain, honteuse. J'allai me diriger dans ma chambre, m'enfermer dedans jusqu'à la fin de la soirée, n'osant plus sortir ou le croiser.

Mais mes plans tombèrent à l'eau, et je me cognai contre un Mael perdu. Il me regarda d'un autre œil, et je n'aimais pas du tout ça. Je savais que ça allait devenir un cauchemar et qu'on ne se parlerais plus comme avant. On s'eviterait, n'osant plus tenter ne serait ce qu'un regard. À ma grande surprise, il bredouilla un mot qui me choqua.

-Par..don

Il fuya ensuite mon regard étonné et alla s'enfermer dans sa chambre. Ebeté, je me refugiai moi aussi dans la mienne, sachant que, tout deux, nous allions passer le restant de la soirée dedans.

Colocation écourtéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant