Je me reveillai, me remémorant tous ces souvenirs heureux. Ils me remirent sur mon petit nuage. Je m'etirai en souriant et allai dans la salle de bain pour me préparer.
C'était mon tour de faire les courses, autant y aller tôt. J'allai me faire mon éternel couette que je reservai au week-end sans événements, quand Mael arriva.
Dès que je vis son sourire mesquin, presque enfantin, je sus’qu'il avait une idée derrière la tête.
Il se posta juste derrière moi, à seulement quelques centimètres de mon dos.
Me surplombant, il regarda le sommet de ma tête. Quant à moi, je n'osais me retourner, alors je me contentai de le regarder dans la glace du miroir.
-Je peux ? Me demanda t il
Je ne comprenais pas quel sens avait ces deux mots, aussi simple soit il. Je lui lancai un regard interrogateur, à la recherche d'une précision.
Ne me quittant pas des yeux, il m'indiqua ma couette assez rudimentaire je devais bien l'admettre.
-Je peux te refaire ta coiffure ?
Je rigolai, prise au dépourvue. Qu'est ce qu'il lui prenait ? Ou alors c'était un plan foireux dont je devais me méfier.
Son regard m'indiqua qu'il était sérieux en proposant son aide.
-Si tu veux mais je te préviens, si tu m'emmèles les cheveux, je te fais avaler ton shampooing.
Il ricana et commença à défaire ma couette. Je le fixait dans la glace, pour voir comment il allait s'y prendre.
Je me perdis dans mes souvenirs, repensant à mon père qui aimait, tous les matins, me coiffer. J'étais petite et lui très grand et il fallait à chaque fois qu'il se baisse. Mael n'en avait pas besoin, j'avais grandi, cependant, il restait un peu de point commun dans cette situation.
Il se concentrait, voulant faire bien, et cela me réchauffait le cœur. Sans le vouloir je souriait. Il fronçai les sourcils, tirait la langue’ signe de sa franche application. Il ressera l'élastique autour de mes cheveux et je fus bien obligé d'admettre qu'elle était plus réussi que la mienne.
-Haha, où as tu appris ?
Il baissa ses yeux tristes vers le carrelage du sol. Je n'aurait pas du poser cette question. Je le savais. Je plombais l'ambiance à chaque fois. Je me repris
-Je suis désolée, oublie ma question, ce n'est pas gra...
-J'avais une petite sœur qui ne voulait pas qu'une seule petite mèche de ses cheveux dépassent. C'était moi qui l'ammenait à l'ecole, j'ai été obligé d'apprendre, me coupa-t- il.
L'évoquation de sa petite sœur au passé me peina. J'avais compris bien avant qu'il ne m'en parle. Mais cette pensée sembla apaiser et attendrir Mael qui sourit, tel un grand frère aimant de tout son cœur sa sœur.
Je me sentai toute ratatiné, comme de trop dans ce duo, comme si, à ce seul songe, elle était revenu et que je venais d'interrompre ce moment en famille.
Je ne sus pas quoi répondre, j'en fus incapable. Alors je me retournai pour lui faire face, plantant mes yeux dans les siens, interceptant son regard perdu. Qu'importe la proximité à laquelle nous étions, ce n'était pas cela qui importait. Juste notre lien visuel.
Je sus que j'avais tapé juste, que cela lui faisait du bien. Je lui posai la main sur son épaule , en signe de soutien et de présence. Il me sourit et me tourna le dos pour partir de la pièce. Mais j'étais sur d'avoir calmé sa peine. J'avais trouvé la raison de son deuxième visage. Mon cœur s'accélèra à cette seule pensée. "J'arrive, Mael".
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Colocation écourtée
RomanceÀ la rentrée, Ava entre à la fac de médecine, mais malheureusement, elle est trop loin de chez elle. Elle est donc obligé d'avoir recours à une colocation quelque peu turbulente. Elle va devoir affronter l'annonce des médecins qui complique tout. To...