1 semaine plus tard
Nous faisions volley en sport, à mon plus grand malheur. Je n'étais bonne en aucun sport, ou seulement plus forte en celui là qu'en celui ci. Mais rien de bien extraordinaire.
Je trainai pour me changer, regardant les filles jacasser de leur vêtement, de la fête prochaine ou de garçons qu'elles trouvaient beaux. Elles avaient toutes l'air plus superficielles les unes que les autres. À quoi cela servait de remettre du maquillage pour un cours de sport ? À quoi cela servait de mettre un t shirt aussi court qu'une brassière, alors que l'on allait sauter et courir ? A quoi cela servait de vérifier qu'il n'y avait aucune mèche dépassant de leur plaquage parfait, alors que de toute évidence, elles allaient finir toutes ebouriffées ? Je ne comprenais vraiment pas cette logique. Elles m'ignoraient royalement, sûrement que je n'avais pas la bonne marque de chaussure. Quand elles me regardaient, se croyant discrète, leur visage se tordait de mepris.
Je finis de mettre mon jogging, laçai mes vieilles basket et allai sur le terrain, cherchant à ne pas me faire remarquer. Choisie en dernier dans les équipes, je soufflai, habituée. Le prof, sûrement l'être le plus gentil de cette pièce, me lança le ballon, me fit un clin d'œil et passa en me chuchotant :
" montre nous"
Le problème était là : je n'avait rien à montrer, rien à faire là, je n'avais même pas envie d'essayer. Je me placai d'un côté du filet, avec le reste de mon équipe, qui auraient sûrement préféré que je n'existe pas. Je me dirigeai vers l'arrière pour être la plus discrète possible et laisser les plus fort montrer de quoi ils étaient capable. Je donnai le ballon à Mael, ne voulant pas croiser son regard aussi jugeant que les autres.
Le match se joua comme si je n'étais pas là, et c'était mieux comme cela. La vie et le monde tournait sans moi, les responsabilités m'échappaient. J'aurai très bien pu quitter le terrain, personne ne s'en serait rendu compte. Mais je ne le fis pas, parce qu'au moins là, je pourrai prétendre avoir essayé de persister dans le match.
Mon répis se stoppa net quand un ballon vint me déranger. Faisant des gestes au hasard, je rejettai le ballon, et fit gagner la manche à mon équipe. Manche qu'ils débattaient depuis dix minutes. Je relevai les yeux, regardant ma victoire et n'y croyant pas. Et malgré tous les regards qu'on me lançait, malgré tout ce mépris, malgré tout ces chuchotements, je souriai.
Le professeur accompagnait ma bonne humeur, faisant des grands gestes, de grands cris satisfait censé m'encourager à continuer sur ce chemin.
Il fit recommencer une manche, et, toujours dans ma transe enjoué, dans mes pensées, je ne vis pas le ballon lancé de toute force se diriger droit vers moi. Le choc fut court mais brusque.
Je tombai, voyant flou, même totalement noir des fois. Ma tête se recogna ensuite sur le sol dur. Et le son fut coupé, comme quand j'étais enfant et que je m'amusais à me boucher les oreilles rapidement, pour entendre le bruit des vagues.
J'entendis des gens en apné, ne sachant que faire. J'entendis le professeur qui s'inquiétait, qui criait sur la personne ayant lancé le ballon. Je savais que c'était volontaire. Une texture gluante coula sur ma joue et j'eus juste assez de force pour amener ma main à ma tête. Je sentis l'ouverture légère.
J'essayai de me lever mais sans succès. On essaya de me porter. Mais je luttai, sans même m'en rendre compte. Quand ma douleur se fut un tant soit peu calmé, je retentai de me soulever. Je réussi à m'assoir. J'entendis les : "Ça va ?" incessants de Mael, j'entendis les crissements des chaussures et je m'entendis parler avant même de l'avoir voulu.
-Ouais je crois que je peux me lever...
Je me remis sur pied, avec toujours les mains au sol et me relevai doucement. Je tanguai et allai retomber mais Mael me rattrapa :
-N'importe quoi, tu tiens plus debout, je t'emmène à l'infirmerie
J'hochai la tête, n'ayant aucune autre solution. Il me porta et je fus si surprise qu'il du s'y reprendre à deux fois. Il m'emmena dans le couloir et je crois que je me suis endormie un instant. Le dos de ma tête cognai dans le creux de son coude à chacun de ses pas pressants.
-Hey calme toi, hein ! Rigolai je
Il se stoppa et je distinguai son visage amusé.
-Ah t'es réveillée, idiote ?
-Re-repose moi, je dois être lourde en plus, bafouillai je
Je ne savais pas s'il avait compris’, moi même je ne savais plus ce que je venais de dire.
-Arrête, je te lâche, tu tombe et puis tu pèses quoi ? 50 kilos ? Vraiment, j'ai vu pire !
-Première nouvelle Parker, combien de filles as tu porté ?
-Coincé, j'avoue que tu es la première, dit il en rougissant légèrement
-Ho quel honneur, dis je sur le ton de l'ironie, sachant qu'il allait réagir
-Arrête tes sarcasmes Parkson, tu serais surprise par d'autre facettes de moi, rigola t il
-Ah oui, lesquelles ?
-Mmm...et bien j'aimerais que tu les découvre par toi même...
-On dirait le discours de Dumbledor sérieux !
Il éclata de rire. Un rire sans retenue, pure, plein de joie. Un rire plein de sous entendu, d'idée d'avenir. Un rire qui voulait dire beaucoup plus de choses qu'il n'y paraissait. D'ailleurs, si on analysait chaque rire, si on prenait le temps de s'y intéresser sérieusement, on découvrirai de merveilleuses choses, ou parfois, des choses plus décevantes. Et à ce moment là, en essayant d'analyser ce rire à travers mon cœur battant la chamade dans ma poitrine, je découvrit tout l'intérêt qu'il ressentait pour moi.
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Colocation écourtée
RomanceÀ la rentrée, Ava entre à la fac de médecine, mais malheureusement, elle est trop loin de chez elle. Elle est donc obligé d'avoir recours à une colocation quelque peu turbulente. Elle va devoir affronter l'annonce des médecins qui complique tout. To...