Arrivés à l'infirmerie, il me posa sur le lit le plus proche et me demanda une bonne dizaine de fois si ça allait avant que l'infirmière arrive. Elle me desinfecta la blessure, et me mit un léger bandage. Mael resta, ses yeux plissés affichant un air inquiet. Il essaya de parler, à plusieurs reprises mais s'en empechait à chaque fois. L'infirmière pressé était tout de même d'une attention délicate. Elle me dit de me reposer, que je pouvais rester là jusqu'à la fin de la journée. Je n'avais pas l'impression que j'allais mal, que c'était grave. J'allais très bien. Quand elle fut sur le point de s'en aller, Mael pris finalement la parole, mais on voyait que c'était ses lèvres qui avaient commencées à parler avant son cerveau.
-La blessure a touché le cerveau ?
C'était presque un chuchotement, comme si il voulait inciter L'infirmière à faire de même et me proteger de l'éventuel réponse négative. Je n'y avais pas pensé. J'avais même oublié ma maladie, oublié que Mael était au courant, oublié l'éventuel casse tête quotidien, j'avais même oublié d'avaler mes médicaments, hier. J'avais oublié la raison de ma dernière tristesse, oublié que j'avais peut être plus beaucoup de temps à vivre, oublié qu'il fallait que je profite à fond. Elle le regarda, tout d'abord intrigué, puis lui fit un sourire adorable.
-Ne t'inquiète pas, elle n'aura même pas de séquelles, peut être juste une petite fatigue dans la journée...si tu veux rester avec elle, je t'y autorise
Il sourit à son tour, rassuré. Il hocha la tête et elle partit. Mael me regarda longuement, la bouche à demi ouverte, prêt à parler. Puis il tendit la main et toucha du bout des doigts le bandage, appuyant légèrement sur ma blessure. Étrangement, je n'eus même pas mal. Même si j'étais abilité à regagner les cours, je n'eus pas la force de gâcher ce moment, cette soudaine gentillesse, ce soudain intérêt. J'avais envie de rester là, en sa compagnie.
-Ça ne te fait plus mal ?
J'hésitais un instant à répondre que j'avais un peu mal, pour renforcer son intérêt, mais je préférais l'honnêteté, je n'aimais pas être malsaine. Je secouai la tête de droite à gauche. Il me fit un petit sourire, comme un : je suis avec toi, je vais rester.
-C'etait volontaire ?
Mael fronça les sourcils, ne comprenant pas le sens de ma question.
-La personne qui m'a jeté le ballon l'a fait volontairement ?
Je ne cherchais pas à acusser quelqu'un, juste à mettre un nom sur cette silhouette. Je voulais que cette personne assume.
-Ouais, jcrois bien...dit il en détournant les yeux
-C'est Aline ?
Il planta soudainement son regard dans le mien mais c'était de la colère, que j'y voyais.
-Tu veux pas qu'on arrête de parler de ça ?
-J'estime avoir le droit de savoir
Soudain, il se leva, et commença à me dire des choses, sûrement pas des qualités. Mais je ne sus dire, j'eus un sifflement intense dans les oreilles, se propageant dans tous mes membres, me faisant trembler. J'amenai mes mains à me oreilles, les pressant, et fermai les yeux. Je voyais comme si j'étais dans un autre corps, ou spectatrice d'un film muet. Je voulais que ça cesse. Quand je les rouvris, Mael était pétrifié sur place. Maintenant, il était inquiet pour chaque chose anormal. C'était comme si il croyait que je risquais ma vie à chaque petite crise. Je lus sur ses lèvres d'innombrables "Ça va ?", mais je fus incapable de répondre, prises de spasmes irréguliers. Il se pencha, me prit par les épaules, ne sachant que faire. Il s'assit finalement à côté de moi et m'encercla de ses bras puissant, pour me caler contre son épaule. A mon avis, il n'avait pas réfléchi à son geste, il était de nature impulsive. Très étrangement, après quelques minutes, le sifflements s'attenua, les tremblements furent moins fréquents. Pourtant, Mael ne bougea pas. Je n'allais pas m'en plaindre, je me sentais bien, à ma place. Au contraire, il me pressa encore plus contre lui. Je rigolai doucement. Quand il le voulait, il était d'une extrême gentillesse et douceur. Entendant le son de ma voix, il me détacha de lui, encra son regard dans le mien puis me recolla à lui en soupirant d'un air soulagé. Avant qu'il ne me me demande, je murmurai un "Ça va" et continuai à rigoler, heureuse. Il se joint à moi quelques secondes plus tard.
-Je suis désolée Ava, vraiment...c'est juste que j'ai eu peur et je n'avais aucune envie de me remémorer ça...
-Je comprend
-Qu'est ce que tu avais ?
-Je sais pas vraiment... pas plus que toi en tout cas...
-Tu m'as fait peur, me chuchota t il à l'oreille
Puis il me parla, doucement, tendrement, des paroles rassurantes, mais il se raprochait de plus en plus de mon oreille, ce qui me fit monter le rouge aux joues. J'étais sur qu'il le faisait exprés, et qu'il s'en était rendu compte. Il rigola dans le creux de mon oreille puis descendis le long de ma joue pour l'embrasser doucement.
-Ah non ! Là non !
Ce fut tout ce que je reussi à dire, alors que je pensai tout le contraire. Je le repoussai et m'ecartai. J'essayai de cacher mon malaise et mes joues cramoisies par des mèches de cheveux, sans succès. Il rigolai à gorge déployé n'arrangant en rien ma gêne.
-T'es trop mignonne
-Bon t'as fini de te foutre de moi ?
Il arreta de rire puis me regarda, sérieux. Il se mit à me sourire mais d'une manière etrange, que je n'arrivai pas à cerner.
-Je ne rigole pas Ava
Il secoua la tête
-C'est vrai, ajouta t il
Je restai inédite. Je begaillai pour ne rien dire, je ne savais pas quoi dire. Il avait l'air tellement sincère...Il s'approcha dangereusement de moi et me mit sa paume chaude sur la joue. Il se pencha à quelque centimètres de mes lèvres et je crus qu'il allait m'embrasser mais il embrassa mes paupières, mes deux joues et finis par le coin de mes lèvres. Il savait que le baiser était vraiment intime et que les autres endroits pouvaient être interprèté comme un jeu. Et c'était ça le problème, je ne voyais plus cette situation comme un jeu, ne ne voyais plus Mael comme un jeu. Je commencai...à lui donner un peu plus d'intérêt qu'avant mais ce qui me brisait le coeur, c'était que lui me percevait toujours comme un jouet.
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Colocation écourtée
RomanceÀ la rentrée, Ava entre à la fac de médecine, mais malheureusement, elle est trop loin de chez elle. Elle est donc obligé d'avoir recours à une colocation quelque peu turbulente. Elle va devoir affronter l'annonce des médecins qui complique tout. To...