Chapitre 12

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Rentrés à la maison, un poids me tomba sur les épaules. Et en sortant de la voiture, fébrile, je failli tomber. J'avais l'impression d'avoir trop bu.

Mael m'aida comme il put, ne sachant que faire. Finalement, il me porta, enleva mes chaussures et m'amena jusqu'à mon lit. Je n'avais pas someil. Je voulais...qu'est ce que je voulais ? J'avais envie de vomir, mais de marcher. Chaque pensée me degoutait. J'essayai de me lever.

-Wowowo tu fais quoi là ? Tu te repose, je vais te chercher ce qu'il faut. Tu as froid ?

Je ne savais pas moi même la réponse à cette question. J'haussai les épaules. Il soupira et me fit me recoucher. Il remonta la couverture à mon menton et sortit de la pièce.

Je crois que je m'endormis un instant mais je n'étais plus sur de rien. Bouger me demandai autant d'effort qu'un marathon.

Mael revint, son ordinateur d'une main, et un chocolat chaud dans l'autre. Je souris et secouai la tête. Son côté protecteur m'avait échappé. Il prit les mouchoirs gisant sur ma table de chevet et mit la boîte sur mes genoux tremblants.

Je devais faire peur. Je m'imaginais déjà le nez rouge, les cheveux emmêlés, les yeux gonflés.

-J'avais une idée, et je me suis dit qu'elle te plairait, me dit il

J'étais trop fatiguée pour faire quoi que ce soit, ou même sortir un son. Il passa de l'autre coté de mon lit et se posa près de moi, sur la couverture.

Sa proximité me troubla mais je ne laissai rien paraître. Il se connecta à Netflix et me demanda le choix du film. Je savais que j'allais m'endormir à la moitié alors je passai ma paume dans ses cheveux emmêlés-en signe d'affection-et marmonnai un "comme tu veux" rapide.

Il sourit et voulut me faire découvrir un film qu'il aimait bien. Il se colla encore plus à moi pour caler l'ordinateur sur nos genoux et m'autorisa à prendre de la place.

Je ne suivais le fil qu'à moitié. Je voyais sans m'intéresser, je ne savais ce qu'il se passait devant mes yeux. Je n'avais aucun son, seulement mon cœur étrangement lent et les sifflements dans mes oreilles. Ma tête me faisait un peu souffrir mais c'était soutenable.

Mais je savais que Mael avait fait cela pour que je me repose et ne me forçais pas à suivre le film. La dernière scène que je vis fut deux personnes qui s'embrassaient, mais je ne savait pas qui était ces gens. Je souris, et bougeai la tête en pensant : évidemment.

Je me reveillai en sursaut et un frisson glacé me parcourut. Pourtant, je me sentai bien.

J'entendis un cœur battre, mais ce n'était pas le mien. Je levai ma tête lourde et vis un Mael endormi, le torse anciennement écrasé par mon crâne.

Je rougis. Son bras m'entourait innocemment. Voulant faire croire qu'il ne s'était rien passé, je me décalai, m'ecartant de lui, et me calai au bord du matelas. Mais Mael n'était pas de cet avis : il m'entoura à nouveau de ses bras puissant, mêlant ses jambes aux miennes. Il me prenait sûrement pour sa copine, ou quelqu'un d'autre. Mais il n'était pas réveillé, c'était certain. Je bougeai seulement mon bras.

-Mmmm...fit il

Puis il sembla prendre conscience de ma présence et de cette proximité gênante et se decala vivement.

-J'osais pas te réveiller alors...

-Non c'est moi, désolée...hum je vais...un peu travailler, bafouilla t il

Son excuse était mal choisi étant donné qu'il ne travaillait jamais mais je l'acceptais avec joie. Je hauchai la tête et, visage cramoisie, il repartit vers sa chambre. La tension allait descendre mais pas aujourd'hui. Et de toute façon, j'étais trop fatiguée pour prendre part à l'aventure. Je decalai son ordinateur et me remis sous ma couette, fermant mes yeux fatigués. Je m'endormis en une petite seconde, épuisée, ne sachant quand est ce que j'allais me lever, ou guérir.

Colocation écourtéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant